CONCLUSION ET QUELQUES
SUGGESTIONS
Nous voici au terme de cette étude qui a porté
sur l'analyse des causes de contre performance des PME de la ville de Kinshasa,
cas de la commune de Lemba et qui avait pour objectifs de :
§ Décrire comment les PME de la commune de Lemba
sont crées et gérées ;
§ Décrire l'influence de l'environnement
économique, institutionnel et social sur les PME ;
§ Identifier les causes de contre performance de ces
PME.
Notre préoccupation majeure dans ce travail
s'était résumée par la question suivante : qu'est-ce
qui explique la contre performance des PME de la commune de Lemba ?
A cette question, nous avons émis l'hypothèse
selon laquelle ; la contre performance enregistrée par les PME de
la commune de Lemba serait liée à plusieurs facteurs entre
autres :
§ Dans leur démarche de création, la
plupart d'initiateurs des PME ne font pas des études de marché
pour connaitre les besoins de la population, leur pouvoir d'achat, les
concurrents, le chiffre d'affaire prévisionnel et les études
financières pour connaitre la rentabilité de
l'activité ;
§ La mauvaise gestion ainsi que l'environnement
économique, institutionnel et social serait à la base de la
contre performance de la majorité de PME de la commune de Lemba.
Pour parvenir à nos objectifs et vérifier les
hypothèses, nous avons utilisé la méthode d'enquête
et la technique de questionnaire dans la récolte des données,
l'analyse de contenu dans le dépouillement et les statistiques dans le
traitement des données.
Les résultats obtenus sont présentés
suivant les 3 thèmes ayant guidé cette étude, à
savoir : la création des PME, la gestion des PME et l'environnement
des PME.
Ci-dessous, nous donnons les résultats en rapport avec
nos hypothèses.
En rapport avec la création des PME
l'enquête nous a fait ressortir les résultats suivants :
§ 60% des sujets font des études des besoins de la
population avant de proposer leurs produits ou services ; les variables
niveau d'étude et carrière antérieure n'ont pas
influencé les réponses des sujets. Mais ces études ne se
font pas en profondeur. Selon les uns elles se font en observant ce que
consomme plus la population.
§ La grande majorité (73%) n'avait pas
estimé la quantité de la clientèle et dans 83,33% les
enquêtés n'avaient pas méné des études pour
connaitre le pouvoir d'achat de la population ;
§ 60% ont étudié leurs concurrents avant de
mettre en place leur produit ou service ;
§ 86,67% des sujets ont fait des études pour
savoir si l'activité sera rentable ;
§ 73,33% des enquêtés n'ont pas fait des
études pour déterminer la vente pressionnelle.
§ 53.33% des entrepreneurs n'ont pas des objectifs
à atteindre ; l'analyse différentielle a montré que
la variable nature d'activité n'a pas influencé les
réponses des sujets.
Par ici nous disons que notre première hypothèse
est à moitié affirmée et à moitié
infirmée parce que les sujets reconnaissent avoir fait des études
pour savoir les besoins de la population, ils ont encore fait des études
pour savoir si l'activité sera rentable bien que des études
moins profondes. Ceci conforme une partie de notre hypothèse. Les
résultats qui infirment l'autre partie de notre hypothèse sont
que, la grande majorité soit 83,33% de nos enquêtés
n'avaient pas étudié le pouvoir d'achat de la population, 73,33%
n'ont pas fait des études de vente prévisionnelle ou de chiffre
d'affaire prévisionnel et plus de la moitié soit 53.33% n'ont pas
d'objectifs à atteindre.
Les résultats par rapport à la gestion des
entreprises (PME) se présentent comme suit :
· La majorité des nos enquêtés soit
73,33% affirme que l'activité qu'elle exerce permet de réaliser
des intérêts ou des bénéfices ; mais ces
intérêts ne permettent pas de couvrir toutes les charges. Moins de
la moitié de nos enquêtés, soit 43,33%
réinvestissent avec les intérêts
générés par l'activité, du fait que ces
intérêts sont insuffisants pour la majorité ;
· La moitié de nos enquêtés soit 50%
estime sa clientèle ne permet pas de réaliser beaucoup de
recettes ceci est dû par 53,33% de notre échantillon au fait que
leur clientèle est moins abondante ;
· Les entrepreneurs du secteur commercial et industriel
font de l'inventaire par rapport à ceux du secteur de service qui ne le
font pas. La totalité de nos enquêtés soit 100% a des
stratégies pour attirer la clientèle ; ces stratégies
différent d'une PME à une autre par le fait que certaines
utilisent l'accueil, la baisse de prix et les autres, la publicité,
bonne disposition des produits, etc.
· Les entrepreneurs du secteur commercial et de service
n'apportent pas tellement des innovations à leurs activités par
rapport aux entrepreneurs du secteur industriel et du secteur artisanal qui les
apportent.
Notre hypothèse selon laquelle, la mauvaise gestion
serait l'une des causes de contre performance des PME est également en
partie confirmée et en partie infirmée ; cela se justifie
par les résultats que nous venons de présenter ci-haut.
Nos résultats par rapport aux thèmes de
l'environnement se présentent de la manière
suivante :
· La majorité des enquêtés soit 80%
affirme que les taxes de l'Etat sont exorbitantes et 90% trouvent que ces taxes
sont non seulement exorbitantes mais aussi nombreuses ; la variable
nature d'activité n'a pas influencé les réactions des
enquêtés à cette question.
· Plus de la moitié soit 63,33% des promoteurs des
PME fustige les tracasseries des agents de l'Etat ou des policiers pour des
multiples raisons.
· La majorité des PME soit 76,67% n'a jamais
été financée par des organismes socio professionnels et
100% de nos enquêtés n'ont jamais été
financés et ni encadrés par l'Etat.
Cela étant nous confirmons notre hypothèse selon
laquelle l'environnement institutionnel politique et social serait l'une des
causes de contre performance des PME de la commune de LEMBA par le fait qu'il y
a plusieurs taxes, les PME ne sont pas suffisamment financées et
encadrées, le pouvoir d'achat de la population est faible etc. Ces
éléments font que les PME ne puissent pas se développer
ou croitre.
La RDC dispose suffisamment des textes juridiques et
règlementaires appelés à protéger et favoriser la
PME/PMI face aux capitaux nationaux. Mais la non application de ces textes
constitue aujourd'hui un frein pour le développement de ces
unités économiques.
Ainsi donc, nous suggérons à l'Etat de :
Ø Assurer l'application correcte des textes juridiques
et institutionnels régissant les PME afin de les permettre de se
développer avec les avantages qui leur sont accordés ;
Ø Recommander aux institutions bancaires de mettre
à la disposition des PME des lignes de crédit adaptées
pour financer les activités afin De parvenir à la
croissance ;
Ø Mettre en place des régimes fiscaux et
parafiscaux de faveur des PME pour leur permettre d'économiser par
rapport aux multiples taxes dont elles sont victimes.
Nous suggérons également aux promoteurs des PME
ce qui suit :
Ø De pouvoir mener à tout moment des
études de marché et financières avant de se lancer dans
une activité ou avant de lancer un nouveau produit ou service ;
Ø Innover chaque fois que l'ancien produit ou service
pour connaitre un avantage concurrentiel sur le marché ;
Ø Adapter constamment les produits ou services est
dépasé en fonction de l'environnement social, du pouvoir d'achat
de la population et de l'inflation...;
Ø Appliquer des stratégies de vente pour la
persuasion des clients afin d'augmenter le chiffre d'affaire.
Enfin nous invitons d'autres chercheurs à pouvoir
approfondir cette étude en menant des études similaires dans
d'autres communes de la ville de Kinshasa et de la RDC ou en abordant d'autres
aspects que nous n'avons pas saisis afin de compléter cette
étude.
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