1.2.3. La gestion du système de santé :
constats et difficultés
Selon Gruénais, « décentralisation,
autonomie financière et de gestion, participation communautaire, sont
devenus les maîtres-mots des nouveaux systèmes de santé
à développer »99. En effet, « l'importance
du niveau local dans l'organisation du système de santé n'a
cessé de croître depuis la Conférence d'Alma Ata.
Aujourd'hui, plus que jamais, dans la gestion locale de la santé, la
mobilisation communautaire doit être encouragée, entre autres par
la participation de représentants des communautés à des
comités de santé »100 en visant à terme de
passer d'une cogestion à une autogestion101, penchant ainsi
la balance en faveur d'une vision plus horizontale de la santé
publique.
Toujours selon le même analyste, « ces idées
semblent faire leur petit bonhomme de chemin parmi la technocratie et dans
certains pays. Si les gouvernements réussissent à créer
les conditions politiques nécessaires de paix, de stabilité, de
démocratisation, de décentralisation cela donnerait aux
systèmes de santé la possibilité de s'organiser pour
permettre aux citoyens d'exercer ce droit. (É) On ne peut aller de
l'avant si on continue à considérer les populations seulement
comme des « cibles » de l'action sanitaire »102.
Néanmoins, même si les grandes lignes des
politiques à suivre ont bel et bien été tracées en
matière de réorganisation sanitaire et de décentralisation
aux niveaux inférieurs de la pyramide, de nombreux aspects en
matière d'offre et de qualité des soins au niveau
périphérique restent encore à entreprendre. « Les
structures sanitaires sont peu entretenues, et la réduction des
ressources contribue au manque de maintenance, avec pour conséquence
une
98 Document 3ASC, 2010, Revue annuelle 2010, Direction
Préfectorale de la Santé de Tône, ECD Tône, 2011.
99 Gruénais, M.-E., 2001a, op. cit.,
p. 3.
100 Gruénais, M.-E., 2001b, op. cit., p. 69.
101 Médard, J.-F., 2001, « Décentralisation du
système de santé publique et ressources humaines au Cameroun
», in Gruénais, M.-E.,. « Un système de santé en
mutation : le cas du Cameroun », Bulletin de l'APAD, 21, p. 44.
102 Van Lerberghe, W. & De Brouwere, V., op. cit.,
pp. 189-190.
réduction importante de la proportion des structures
sanitaires fonctionnelles. Il est bien difficile alors de parler de
qualité des soins et services, surtout dans un système de
recouvrement des coûts qui semble exclure la partie de la population la
plus démunie, et où la participation communautaire est faible
»103.
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