WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les intermédiaires fiscaux: rôles et incompatibilités

( Télécharger le fichier original )
par Fathi Wachem
Université du 7 novembre Carthage Tunisie - Mémoire pour l'obtention du diplôme de mastère professionnel en droit fiscal 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion générale

Les intermédiaires fiscaux jouent un rôle vital dans le cadre du système fiscal, que ce soit en tant que conseillers juridiques et fiscaux ou autres prestations fiscales fournies au profit des contribuables. Ils aident leurs clients à comprendre leurs obligations et à s'y conformer dans un contexte de plus en plus complexe. Ils les assistent pour les différentes prestations fiscales, les représentent devant l'administration fiscale ou les différentes juridictions administratives et fiscales, mais aussi défendent leurs intérêts devant les différentes juridictions. Leur présence est vitale pour les contribuables ainsi que pour l'administration fiscale.

Les intermédiaires fiscaux se trouvent du côté de l'offre d'une relation dans laquelle les contribuables, leurs clients, constituent le côté de la demande. Il s'agit d'une relation tripartite dans laquelle l'administration fiscale constitue l'autre partie garantie par une réglementation. Le système de réglementation constitue donc le pilier de la relation tripartite entre les contribuables, les intermédiaires fiscaux et l'administration fiscale62.

Généralement, les rôles des intermédiaires fiscaux doivent être nécessairement complémentaires pour être plus efficaces dans un système fiscal se basant essentiellement sur une corrélation étroite entre la spécialisation et la complémentarité des professions d'intermédiation fiscale.

Cependant, les intermédiaires fiscaux ne bénéficient pas de la même situation au niveau de la réglementation. En effet, les professions sont subdivisées à travers deux catégories de réglementation.

La première catégorie de réglementation concernant la profession fiscale est une réglementation dite stricte où l'administration fiscale joue un rôle plus actif. En effet, l'octroi de l'agrément pour le conseil fiscal ou l'autorisation d'exercice de l'exploitant du bureau d'encadrement et d'assistance fiscale est du ressort de l'administration fiscale. L'organisme professionnel n'a pas de rôle considérable dans toutes les circonstances.

La deuxième catégorie de réglementation s'appuie dans certaines limites sur un système d'autoréglementation dans le cadre établi par les organismes professionnels. La corporation professionnelle joue un rôle actif et elle est régie par des règles professionnelles et déontologiques propres. En effet, elle statue sur les demandes d'inscription en qualité de membre ou de prise de mesures disciplinaires à l'encontre des professionnels défaillants. Elle est considérée comme le garant de l'indépendance et de la qualité des prestations de ses membres. Elle concerne la profession d'expert

62 Étude du rôle des intermédiaires fiscaux, OCDE, 2007, p. 64

2011-2012 48

comptable, la profession de comptable et la profession d'avocat.

La situation du marché de conseil fiscal est en outre caractérisée par une concurrence acharnée entre les intermédiaires fiscaux, une réglementation insuffisamment contraignante de la profession puisqu'elle appartient à une réglementation ancienne qui n'a pas été révisée en profondeur depuis sa promulgation et remonte aux premières années de l'indépendance de la Tunisie. Sur le plan pratique, l'activité de conseil fiscal est effectuée par l'expert comptable ou l'avocat ou d'autres professions de dénominations différentes, ce qui constitue une interférence entre les différentes missions de ces intermédiaires.

Ce n'est pas le seul problème mais il y en a d'autres dont notamment:

o des réglementations anciennes et notamment la loi n°60-34 du 14 décembre 1960 relative à l'agrément des conseils fiscaux,

o une réglementation actuelle ne répondant pas aux besoins de l'économie et de l'évolution rapide de la législation fiscale,

o les interférences au niveau des missions des intermédiaires fiscaux,

o les prérogatives absolues de l'administration fiscale,

o la spécialisation en matière fiscale n'est pas claire alors quelle est une nécessité absolue pour l'économie. Cette spécialisation exige la séparation des fonctions entre les différents intermédiaires fiscaux. D'une manière générale, la séparation s'effectue entre les fonctions fiscales, les fonctions comptables et les fonctions juridiques et ce, en vue de protéger le domaine d'intervention de chaque profession, d'éviter les conflits d'intérêts au niveau professionnel et d'en assurer ainsi une bonne continuité.

La solution à tous ces problèmes, c'est de donner plus de considération au volet de la réglementation, c'est à dire vers une perspective élargie pour la politique de la réglementation.

Il faut rappeler que l'Etat tunisien, dans un souci de tout réguler, a généré un éventail exorbitant et contraignant de règles, de formalités et de procédures. Ces mesures ont dévié de leurs missions principales et ont compliqué davantage le vécu des citoyens, des entreprises et des professionnels. « La non-implication des parties prenantes a tenu en échec toutes ces tentatives de réforme» que l'administration a suivi pour regagner la confiance des citoyens sans aboutir à des résultats encourageants. D'où la nécessité d'une réforme aussi rapide qu'efficace. «Simplifier la vie des citoyens et des entreprises et favoriser la création d'un environnement propice aux affaires sont

2011-2012 49

désormais les soucis majeurs de toute politique réglementaire responsable»63,

La Tunisie traverse une période de croissance faible, avec une pression pour accroître la productivité des entreprises, des ressources budgétaires limitées et une impatience croissante à l'égard des freins réglementaires, et des agendas politiques complexes pour promouvoir l'innovation et la croissance.

La qualité de la réglementation devient donc cruciale pour permettre aux gouvernements d'accroître la cohérence de leurs actions, de gérer les risques et d'améliorer la compétitivité.

Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons dire que la « guillotine » réglementaire permet de réviser rapidement le stock de réglementations anciennes dont notamment la réglementation des professions d'intermédiation fiscale, et d'éliminer celles devenues obsolètes. La « guillotine» est particulièrement recommandée dans les situations de crise ou post-révolution. Ce processus permet d'éliminer 20% des formalités qui constituent 80% du « fardeau » administratif pour les usagers.

Le projet adopté actuellement par le ministère de finances et qui consiste en « la simplification des formalités fiscales et douanières s'inscrit dans cette nouvelle vision de la gouvernance réglementaire et marque l'entrée de la Tunisie dans le club des pays pratiquant une gestion réglementaire avancée fondée sur la concertation et le compromis»64. Il se base sur les objectifs majeurs suivants65 :

o initier une gouvernance réglementaire, participative, transparente et crédible,

o faciliter le quotidien des usagers et en particulier des entreprises,

o réduire les coûts réglementaires et administratifs,

o créer un processus durable et sécurisé de contrôle de la qualité réglementaire.

Mais à cet égard, que faut-il réglementer, et comment faut-il combler les déficits de réglementation, tout en évitant les inconvénients d'une réglementation trop restrictive ou trop réactive ?

63 EL MEKKI Ali, Chef d'unité à la Direction Générale des études et de la législation fiscales, la Presse de Tunisie (économie), 11 janvier 2012

64 EL MEKKI Ali, op. cit.

65MAAMR Ridha, Direction Générale des études et de la législation fiscales: Une approche participative et structurée, la Presse économique, 11 janvier 2012.

2011-2012 50

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein