1.6. Contexte sanitaire
L'état de santé de la population congolaise
demeure préoccupant. Les niveaux de mortalité observés
sont très élevés, attribués à une
très forte charge de morbidité due
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
principalement au VIH/SIDA, au paludisme, aux maladies
infectieuses et parasitaires. C'est ainsi que la situation sanitaire est
marquée par (ORHSA, 2009) :
> la prédominance des maladies infectieuses, la
résurgence des endémies jadis contrôlées
(tuberculose, trypanosomiase, schistosomiase) et la progression
inquiétante du VIH/SIDA dont la prévalence est estimée
à 4,2 % et variant entre 1,3 % pour Impfondo à 9,4 % à
Dolisie ;
> le paludisme reste la première cause de
morbidité au Congo avec 51,5 % des causes d'hospitalisation chez les
enfants de moins de 5 ans ;
> les infections respiratoires aiguës (IRA), second
motif de consultation chez les enfants de moins de 5 ans avec 11,95 % des
causes de consultation en 2005 ;
> les maladies diarrhéiques, troisième motif
de consultation avec une prévalence de 70,7 cas pour 1000 ;
> la rougeole représente dans tous les
départements chez les moins de cinq ans 60 % des cas de maladies ;
> les maladies par carence nutritionnelle (la malnutrition)
ont été enregistrées auprès des enfants de 6
à 29 mois à Brazzaville avec des taux allant de 6,6 à 9,9
%.
Le DSRP révèle que le taux de mortalité
infantile n'a fléchi que faiblement passant de 81 %o en 2002 contre 75
%o en 2005. La proportion d'enfants d'un an vaccinés contre la rougeole
est passée de 75 % en 1990 à 58 % en 2000 et 60 % en 2002
(EDSC-I, 2005).
Au cours des années 2005, 2006 et 2007, la
prévalence des maladies évitables par la vaccination a
été réduite grâce à l'amélioration des
taux de couverture vaccinale, avec toutefois des disparités d'un
département à un autre et même à l'intérieur
d'un même département. La couverture vaccinale a été
évaluée à 60 % des cas à partir des carnets de
vaccination (EDSC-I, 2005).
1.6.1. Politique Nationale de Santé au
Congo-Brazzaville
Le Programme National de Développement Sanitaire (PNDS)
avait été instituée au Congo par la loi 014/92 avril 1992,
la stratégie du développement sanitaire avait été
redéfinie par le pays dont l'objectif est d'améliorer
l'état de santé de la population par le renforcement
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femmes en République du Congo.
du système de santé de district,
c'est-à-dire découpé le territoire national en districts
sanitaires (ESISC-I, 2009). Parmi les soins pris en charge par cette politique,
il y a les Soins de Santé Primaires (SSP), inspirée par
l'Initiative de Bamako tenue en 1992.
Le droit à la santé a toujours été
garanti par les lois fondamentales en République du Congo, et est
consacré à l'article 30 de la Constitution du 20 janvier 2002 qui
stipule que l'Etat est le garant de la santé publique (Azur D., 2008).
Ainsi, à titre individuel ou collectif le devoir de toute personne est
de contribuer à la prise en charge des problèmes de santé
dans ses composantes promotionnelles, préventives, curatives et
adaptatives. La santé constitue un espace privilégié
d'expression des droits humains et d'exercice des libertés
fondamentales.
La Politique Nationale de Santé (PNS) adoptée
par le conseil de ministre du juillet 2000 constituant l'ossature du Plan
National de Développement Sanitaire (PNDS) (loi 014/92 du 29/04/1992),
contribue à l'amélioration de l'état de santé des
populations (PNUD, 2002). Elle a pour objectifs de :
> promouvoir et protéger la santé des
individus et des collectivités sur l'ensemble du territoire ;
> garantir l'accessibilité des populations aux services
et aux soins de santé de qualité ;
> renforcer les capacités nationales dans la gestion du
système de santé.
Elle repose sur les stratégies suivantes :
> promouvoir et protéger la santé des individus
et des collectivités ;
> garantir l'accessibilité aux soins et aux services
pour l'ensemble de la population ;
> intégrer les services et les activités au
niveau opérationnel ;
> promouvoir le secteur privé de soins de santé
;
> développer les modes alternatifs et
complémentaires de financement de la santé ;
> renforcer les capacités nationales en matière
de gestion du système de santé ;
> décentraliser le système de santé ;
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Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
? rationaliser la mise en oeuvre des activités et
l'utilisation des ressources du secteur de santé ;
? promouvoir la participation des collectivités et des
individus ainsi que l'implication des partenaires à la prise en charge
du système.
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