1.6.2. Situation épidémiologique du
VIH/SIDA
Le Congo connait une prédominance du VIII-1. En 2003,
avait été réalisée une enquête ayant permis
d'évaluer la séroprévalence nationale du VIII. Selon cette
enquête conduite par le Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS),
avec l'appui financier de la Banque Mondiale, l'épidémie se
féminise avec un taux moyen de 4,7 % chez les femmes contre 3,8 % chez
les hommes, et un risque de séropositivité plus
élevé entre 25-39 ans chez les femmes et entre 35-49 ans chez les
hommes. La prévalence du VIII est particulièrement
élevée dans les tranches d'âge de 35 à 39 ans (8,4
%) et de 40 à 44 ans (7,8 %).
Deux enquêtes de sérosurveillance
épidémiologique du VIII chez les femmes enceintes ont
été réalisées entre 2004 et 2007. Les sites
sentinelles ont été changés entre ces deux enquêtes.
En utilisant les outils de modélisation existants, cela n'a pas permis
d'évaluer les tendances évolutives de l'épidémie
(ESISC-I, 2009). Les connaissances, attitudes et pratiques relatives au
VIII/SIDA chez les adultes de 15-49 ans ont été
évaluées par l'EDSC-I (2005). Mais, elle n'était pas
couplée avec une estimation de la séroprévalence. Ce qui
n'a pas permis de faire des analyses croisées entre le niveau des
connaissances, attitudes, pratiques, et la prévalence du VIII (ESISC-I,
2009).
La séroprévalence nationale du VIII avait
été estimée au niveau des dernières données
d'enquête disponibles telle que l'enquête nationale de
séroprévalence, réalisée en 2003 par le CNLS avec
l'assistance technique du Centre de Recherche et d'Études en
Développement et Santé Publique (CREDES), (CNLS et CREDES, 2004).
C'est auprès des adultes âgés de 15 à 49 ans, au
niveau des chefs-lieux de département et des principales villes du Congo
que cette enquête avait été réalisée. Ainsi,
la séroprévalence nationale du VIII était estimée
à 4,1 %, avec des disparités entre les sexes (3,6 % chez les
hommes et 4,7 % chez les femmes). Mais ces données ne sont pas
comparables du fait de la méthodologie utilisée pour sa collecte
auprès des différents sites sentinelles.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 20
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Cependant, il ressort de l'ESISC-I (2009 : 91.) pour saisir la
prévalence du VIH/SIDA les résultats ci-après : «
le taux de couverture du test du VIH pour l'ensemble de la population est de 98
%. Il est légèrement plus élevé en milieu rural
qu'en milieu urbain (99 % contre 96 %). Le taux de couverture du test est
pratiquement aussi élevé chez les femmes que chez les hommes (97
% contre 98 %). La prévalence du VIH dans la population
générale de 15-49 ans est de 3,2 %. Ce taux est nettement plus
élevé parmi les femmes que parmi les hommes (4,1 % contre 2,1 %).
C'est dans le département de la Lékoumou que la prévalence
du VIH dans la population totale est la plus élevée (4,8 %). Dans
ce département, 7,3 % des femmes sont séropositives. À
l'opposé, le département de la Cuvette-Ouest est celui dans
lequel on constate le taux de prévalence le plus faible (1,5 %). La
prévalence du VIH est nettement plus élevée parmi les
femmes et les hommes en rupture d'union que parmi les célibataires : le
taux varie d'un minimum de 2,5 % chez les célibataires à 5,2 %
chez les personnes divorcées et séparées et à un
maximum de 12,8 % chez les veufs et veuves. Seulement 31 % des personnes
séropositives ont déjà effectué un test du VIH et
en connaissent les résultats. Dans environ 5,0 % de couples, seulement
un des deux conjoints est séropositif. Les couples dans lesquels la
femme est séropositive et l'homme séronégatif sont plus
fréquents que le cas inverse (2,9 % contre 1,8 %) ».
En République du Congo, l'incompatibilité entre
le droit à l'information et l'obligation de garder le secret
professionnel auquel sont astreints les médecins, constitue un
véritable obstacle pour les femmes mariées dont les conjoints ne
sont pas responsables. Car n'étant pas informés du statut
sérologique du conjoint et par ricochet du sien, la femme ne peut pas
avoir accès au traitement pouvant lui permettre de prolonger sa vie. A
cela s'ajoute les discriminations diverses rencontrées par les femmes en
milieu professionnel, éducatif, familial et hospitalier.
KINSAKIENO Pierre Rostin, Mémoire de fin de formation,
Octobre 2012 Page 21
Modernité et prévalence du VIH/SIDA chez les
femmes en République du Congo.
Figure 1.2. : Prévalence (%) du VIH/SIDA chez
les femmes par département de résidence en République du
Congo
Source : Exploitation des données de
l'ESISC-I (2009), République du Congo.
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