II. PARTIE PRATIQUE
Chapitre 1. INTRODUCTION
1.1. ENONCE DU PROBLEME
L'hôpital, de par sa fonction, a toujours
été et reste de plus en plus une structure à haut risque
d'infection. Une chambre où est hospitalisé un patient
colonisé ou infecté par un germe pathogène, est largement
contaminé dans les 24 heures. Un patient hospitalisé dans une
chambre contaminée est colonisé ou infecté en quelques
jours. Malgré les précautions prises pour contrôler
l'infection, l'évolution des techniques chirurgicales et
l'administration d'antibioprophylaxie, aucune intervention chirurgicale n'est
exempte du risque d'infection (24). En raison de ces facteurs de risque, le
fait pour un établissement de soins ou un professionnel de santé,
d'accepter de prendre en charge un patient entraîne l'obligation de
mettre en oeuvre tous les moyens de prévention des infections
nosocomiales [25].
Ainsi, la lutte contre les IAS constituent une priorité
tant au plan de la santé communautaire que de la prise en charge
individuelle des malades à l'hôpital. Leur survenue est à
l'origine d'une surmorbidité, d'une surmortalité et d'un
surcoût financier qui sont loin d'être négligeables [25].
Aussi, l'insuffisance dans l'organisation des soins s'accompagne de portes
d'entrée potentielles qui sont autant d'occasions mises à profit
par les germes. Cinq types d'erreurs peuvent être particulièrement
lourdes des conséquences : hygiène des mains défectueuse,
stérilisation inefficace, désinfection insuffisante, asepsie
inadéquate, antibiothérapie mal conduite (26).
La surveillance des infections nosocomiales est devenue, au
cours de ces dernières décennies, un élément
essentiel de tout programme de lutte contre ces
infections. Elle permet l'identification des patients
susceptibles de développer une infection nosocomiale et des secteurs
à risque de l'hôpital. De plus, les données de surveillance
peuvent détecter des changements importants dans le temps et fournir des
informations sur certaines pratiques comme l'utilisation des
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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en
santé publique, 2e promotion SACO
antibiotiques. En outre, la surveillance a montré son
efficacité dans la réduction des taux d'IAS [27].
L'infection post opératoire est une complication grave
pouvant compromettre le pronostic vital ou fonctionnel et de ce fait
anéantir l'acte chirurgical. Cette complication est fréquente,
elle représente 9.6% des interventions en Inde, 3.6% au Pakistan, 9.3%
au Madagascar (28) et 7 % des interventions au Burundi (29). De diagnostic
aisé, le traitement est plus difficile exigeant beaucoup d'escalades
thérapeutiques (29).
Les enquêtes de prévalence restent, malgré
leurs limites, le moyen le plus simple à choisir dans le cadre de la
surveillance pour déterminer l'ampleur des infections nosocomiales
lorsque les ressources sont réduites.
A l'HPGRB en Janvier 2004, une campagne de promotion de
l'hygiène des mains était menée au près du
personnel soignant pour la prévention des infections nosocomiales par
Robert Bilterys et François Milord (30).
Après cette campagne, un comité d'hygiène
hospitalière avait été mis sur pied, mais n'est pas
tellement impliqué dans la surveillance des infections nosocomiales.
Depuis lors aucune étude n'a plus été faite sur le sujet
dans la province du Sud-Kivu.
A l'HGR Panzi, à notre connaissance, aucune initiative
spécifique à la lutte contre les IAS n'a été
entreprise dans cet établissement des soins.
Une étude sur la prévalence et les facteurs
associés aux infections nosocomiales post opératoire
s'avère d'une grande nécessité et permettrait de mettre en
place un comité de surveillance de ces maladies qui du tout reste un
problème tant pour le personnel soignant que pour le malade et ses
proches qui doivent supporter le coût et toutes les autres
conséquences que les IN engendrent.
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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en
santé publique, 2e promotion SACO
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