Chapitre 4. DISCUSSION DES RESULTATS
Les résultats de notre étude nous permettent de
faire un certain nombre des commentaires et discussions portant sur :
1. Prévalence des infections post
opératoires :
En considérant les deux services (Chirurgie et
Gynéco-Obstétrique), la prévalence des infections post
opératoires est de 33, 8%. Elle représente 54.5% de cas en
gynéco-obstétrique, alors qu'en chirurgie homme elle est de 18.2%
et en chirurgie femme de 27.3%. Les deux services de chirurgie prix en commun,
l'infection post opératoire représente 45.5% des cas. Nos
résultats concordent avec ceux de Behre et Eriksen qui
avaient trouvé respectivement une prévalence Africaine de
16,7 à 32,3 % (13) et 19.4 à 36.4% d'IAS (13) ; ainsi
qu'avec ceux trouvé au Maroc par K. El Rhazi et coll.(27), où les
infections post opératoires représentaient 43% des infections
nosocomiales. Cette grande prévalence en chirurgie s'expliquerait par
les conditions précaires d'hygiène hospitalière dans nos
pays.
2. Facteurs des risques
Dans cette étude, l'âge extrême (<20 et
>60ans, OR= 6.23, p=0.0009) a une relation statistiquement significative
avec le développement de l'infection postopératoire. L'âge
moyen de nos enquêtés est 26.7 ans, les extrêmes sont 1 et
80ans. Ce résultat corrobore avec celui d'une étude
réalisée au Burundi par G. NDAYISABA et coll. (36), dont
l'échantillon comportait majoritairement des patients jeunes, de 37 ans
d'âge moyen, avec des extrêmes de 8jrs et 83ans ; ainsi qu'avec les
conclusions d'une étude effectuée en Tanzanie (13) qui avait
retrouvé également le très jeune âge comme un des
facteurs de risque d'IAS en milieu chirurgical.
Le sexe féminin est un facteur statistiquement
significatif associé à l'infection post-opératoire (OR =
5.51, p=0.008). Le sex ratio (homme / femme) est 0,16. Ceci va de paire avec
l'étude de K. El Rhazi et coll.(27) effectuée au Maroc
où
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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en
santé publique, 2e promotion SACO
le ratio homme / femme étaient de 0.93 dans les
infections post-opératoires. Cependant nos résultats ne
rencontrent pas ceux de G. NDAYISABA et coll. (36) au Burundi et Y. OUATTARA
(28) au Mali où ils ont observé que les hommes étaient
plus touchés que les femmes. Cependant comme l'étude avait
été effectuée seulement en chirurgie, nous pensons que la
tendance changerait si on y intégrait la Gynéco-
Obstétrique comme nous l'avons trouvé dans notre étude.
Le niveau d'étude a une relation statiquement
significative et la survenue d'une infection post-opératoire (OR= 18.67,
p=0.000018). Dans notre revue de la littérature, nous n'avons pas
trouvé une étude qui aurait pris en compte le niveau
d'étude.
Il existe une relation statistiquement significative entre la
chirurgie de classe III ou IV d'Altemeier et la survenue d'une Infection
post-opératoire (OR = 7.28, p = 0.0019). Ces résultats sont
similaires avec ceux trouvés au Mali (28), au Burundi (36) et au Maroc
(27).
La reprise au bloc opératoire
(ré-opération) est un autre facteur statistiquement
significativement associé à la survenue d'une IPO (OR= 9.75,
p=0.0021). Nos résultats corroborent avec celles d'une étude
effectuée en Tanzanie où 7.6% des malades
réopérés avaient développés une infection du
site opératoire (13). Rappelons ici que l'ISO constitue en
elle-même un motif fréquent de réprise des patients au bloc
opératoire.
Il existe une association statistiquement significatif entre
un long séjour supérieur à 7 jours à
l'hôpital et l'Infection post opératoire de (OR= 8.80, p=
0.00011). Nos résultats sont encore une fois identiques à ceux
trouvé en Tanzanie (13), au Maroc (27) et au Burundi (36).
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L'antibioprophylaxie en pré- et/ou
per-opératoire est reconnu comme un facteur de protection. Dans cette
étude, nous relevons qu'il n'existe pas de différence
statistiquement significatif (OR = 0,69 ; p = 0,62) entre ceux qui ont eu
l'antibioprophylaxie et ceux qui ne l'ont pas eue. Nos résultats entre
en contradiction avec celle du Burundi (36), au Maroc (27) en Tanzanie (13) et
au Mali (28). Ceci s'expliquerait par le profil de résistance des germes
fréquents dans les IPO à l'HGR de Panzi. Tous les germes
isolés sont résistants à l'Ampicilline, antibiotique
systématiquement utilisé en pré ou
pér-opératoire.
Par ailleurs, nous n'avons pas mis en évidence de
différence statistiquement significative entre le groupe de patients
ayant développé une Infection post opératoire et ceux ne
l'ayant pas développé ayant subit d'actes invasifs
associés comme la ventilation artificielle, la pose des cathéters
vasculaires et le sondage urinaire. De même, il y a pas de
différence statistiquement significative que nous avons relevée
entre les patients ayant une pathologie associée et ceux ne l'ayant pas.
Nous pensons que ceci pourrait s'expliquait par le fait que seulement 8
patients avaient une pathologie associée à la pathologie ayant
indiqué l'intervention chirurgicale.
Le Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae,
Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa sont respectivement les
principaux germes isolés dans les IPO et principalement au cours d'ISO.
Nos résultats concordent une fois de plus avec ceux des collègues
burundais (36, 37) et maliens (28).
A voir leur profil d'antibiogramme, on remarque que 80% des
souches de S. aureus sont des souches résistantes à la
Oxacilline (donc des souches MRSA ou SARM), et les souches d'E. coli
et de K. pneumoniae sont des souches résistant à
l'Augmentin et à la Ceftazidime (C3G). Il s'agit donc des souches
d'entérobactéries secrétant une bêta lactamase
à spectre élargi (EBLSE). Il serait mieux de mener une
étude épidémiologique et microbiologique plus approfondie
(phénotypique et génotypique) dans cette institution
hospitalière pour pouvoir en dégager l'état de lieux
complet concernant ces bactéries multirésistantes qui posent
actuellement une problématique de santé publique et
d'hygiène hospitalière.
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santé publique, 2e promotion SACO
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