II.2.1.3- Incidence de pauvreté croissant
Le « phénomène de pauvreté »
gagne de plus en plus du terrain. Depuis 1998, le seuil de pauvreté au
Burkina Faso n'a cessé de croitre pour atteindre le niveau de 46,4% en
200315, avant de s'établir à 43,9% en 2009 en reculant
de 2,5 points de pourcentage. Ses effets sont néanmoins très
visibles au sein de la jeunesse ; contraignant ainsi des jeunes à mener
une vie conjecturale, pour certains dans des logements ne disposant d'aucun
confort, sans moyen de déplacement et arrivant avec peine à se
restaurer.
Le boum démographique, notamment dans les villes de
Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, vient amplifier l'incidence de la
pauvreté des populations. Par exemple, lorsque la ville de Ouagadougou
explose et voit aujourd'hui sa population multipliée par 7
comparativement à celle 1975, les quartiers dits « non lotis »
ne possédant ni eau courante, ni électricité, ni voirie,
bourgeonnent de plus en plus aux marges de la ville, favorisant
l'insécurité et la violence.
14 Dans son article publié le 18 juin 2008 dans
le quotidien « Le Monde »
15 La cellule du CSLP dans son rapport, de 2007,
estime que 16,6% de personnes en milieu urbain ont un niveau de consommation
inférieur au seuil de pauvreté et 49,1% de personnes en zone
rurale ; soit une moyenne de 42,7% sur l'ensemble du territoire.
Mémoire soutenu et présenté par
Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 22
A ce niveau, le défi est celui d'arriver à une
croissance économique saine qui favorise une baisse de l'indice de
pauvreté. Autrement dit, qu'il y ait une cohérence entre les
indicateurs de croissance et l'indice de pauvreté.
II.2.1.4- Crise financière mondiale
De plus en plus, le monde prend la forme d'un gros village
où cultures, économies et populations
s'interpénètrent pour interagir entre elles, tissant ainsi un
gigantesque réseau relationnel. De ce fait, un disfonctionnement
à quel que niveau que soit à des répercutions sur
l'ensemble du réseau. C'est dans ce contexte que le Burkina Faso, pays
à vocation agricole dont l'économie est fortement
dépendante de l'extérieur, subit intensément les effets de
la crise financière mondiale de 2008.
Aucun secteur de la vie économique du pays n'est
épargné. Ce qui vient accentuer les effets de la pauvreté
dans nos populations, notamment celle des jeunes, confrontée au
défi de l'emploi, de logement, de transport, etc. De surcroît, la
croissance économique du Burkina Faso s'établit autour de 3,5%
pour l'année 2009. C'est le plus faible taux de croissance depuis 2000.
Ce résultat traduit une faible évolution de l'activité
économique qui serait due au ralentissement des exportations et des
investissements. Pour Adama Zerbo16, le Burkina Faso pourrait
enregistrer une perte de 2% dans la dynamique de création d'emploi non
agricole en 2009.
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