II.2.2- Défis d'ordre technique, matériel et
financier
II.2.2.1- Choix politiques
Malgré les énormes progrès émanant
des initiatives gouvernementales, il y a la nécessité d'avoir un
consensus plus large dans les actions entreprises afin de mieux faire converger
les efforts et les ressources dans l'atteinte efficace et efficiente des
objectifs pour une meilleure prise en charge des préoccupations des
jeunes. Ceci devrait se matérialiser par une part plus accrue du budget
de l'Etat allouée aux départements ministériels les plus
concernés (MJE, MASSN, MEBA, MESSRS, MCTC) et plus aptes à
répondre aux préoccupations de la jeunesse.
Le dispositif actuel ne prend pas en compte l'ensemble des
typologies des jeunes. Notamment, les déscolarisés du primaire et
ceux qui ne possèdent aucun niveau d'instruction. Pourtant, selon le
dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat,
plus de 70% (71,1%) des jeunes du Burkina Faso sont dans ce cas. Une telle
situation a de nombreuses implications en matière d'emplois et de
formation professionnelle. Le fait est que, la quasi-totalité des
ressources est concentrée sur ceux qui possèdent un niveau de
scolarisation ou une qualification professionnelle. Cependant, la frange de 70%
des jeunes burkinabè ont des barrières presque insurmontables
à franchir pour se réaliser, précisément dans les
domaines de l'emploi salarial et l'entreprenariat. Premièrement, ces
jeunes sont confrontés aux problèmes
16 Dans « Impact de la crise internationale
sur l'emploi en Afrique : cas du Burkina Faso », Remettre N° 11, p 4.
mai 2009, Be-Employed. Ouagadougou, Burkina Faso.
Mémoire soutenu et présenté par
Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 23
de manque de qualification et d'expérience
professionnel. Deuxièmement, la contrainte majeure est celle des
garanties demandées aux jeunes pour obtenir un crédit. Ne sachant
que faire ni où aller, ces jeunes se sentent abandonner, livrés
à eux-mêmes, exclus d'une certaine manière des
préoccupations du dispositif existant. Cet état de fait
expliquerait fort bien la prolifération des vidéoclubs, des
kiosques à alcool frelaté, la délinquance juvénile,
et bien d'autres fléaux, comme la conséquence du
désoeuvrement qui frappe de plus en plus de jeunes. A cet effet,
Ibrahiman SAKANDE a dit : « les causes immédiates de la
criminalité urbaine sont surtout, le désoeuvrement, la drogue,
l'alcool, le jeu, l'intoxication des écrans, la prolifération des
armes. La plus grande et la plus redoutable de ces causes est sans doute la
démission des parents et des maîtres devant le devoir crucial de
l'éducation. La famille et l'école se vident et la rue
déborde. Et c'est parfois une démission de bonne foi. On ne sait
plus exactement à partir de quels principes et de quelle morale il faut
éduquer un enfant de 2010 pour en faire l'honnête homme
de 2040 »17.
Aussi, vu le rôle prépondérant que joue
les associations et ONG de promotion de la jeunesse, la mise en place d'un
cadre de concertation, d'information et de communication leur permettrait
d'être au même niveau d'information pour des actions d'envergure et
performantes. Ceci permettrait de délocaliser les actions sur toute
l'étendue du territoire et inciterait une diversification des
activités en vue de répondre aux besoins de la jeunesse.
|