II.2- Les défis du dispositif actuel de
promotion des jeunes
Le dispositif actuel de promotion des jeunes doit relever des
défis majeurs. Ces défis peuvent être regroupés sous
deux ordres. Le premier, est d'ordre démographique et économique.
Il s'agit de la forte pression démographique et de l'exode rural que
connaissent les zones urbaines qui maintiennent l'indice de pauvreté
à un niveau toujours critique, loin des prévisions du CSLP.
Aussi, les effets de la crise financière mondiale viennent accentuer cet
état de fait. Le deuxième défi est d'ordre technique,
matériel et financier. A ce niveau, nous
tenterons de mettre en évidence les insuffisances des
choix politiques du Gouvernement et celui de l'offre éducative, de
formation et d'emploi.
II.2.1- Défis d'ordre démographique et
économique II.2.1.1- Forte pression démographique
Le tableau ci-dessous nous donne la structure de la jeunesse
selon le groupe d'âge, le milieu de résidence et le sexe. Cette
présentation nous met en évidence une jeunesse burkinabè
(33,4% de la population totale) largement dominée par le sexe
féminin. Environ 54% des jeunes sont des femmes, contre 46% d'hommes.
D'où un taux de masculinité relativement faible (84,7%)
comparé à celui de la population générale
(93,4%).
Tableau 6 : Structure de la jeunesse selon le groupe
d'âge, le milieu de résidence et par sexe
|
|
Urbain
|
|
|
Rural
|
|
|
Ensemble
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensem ble
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensem ble
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
15-18 ans 19-24 ans 25-35 ans Total
|
23,1 32,2 44,7 100,0
|
25,9 33,8 40,3 100,0
|
24,5 33,0 42,5 100,0
|
30,1 29,3 40,6 100,0
|
24,1 31,1 44,8 100,0
|
27,1 30,2 42,7 100,0
|
27,9 30,2 41,9 100,0
|
24,6 31,8 43,6 100,0
|
26,1 31,1 42,8 100,0
|
Proportion par sexe
|
49,7
|
50,3
|
100,0
|
44,3
|
55,7
|
100,0
|
45,9
|
54,1
|
100,0
|
Proportion par milieu
|
|
29,0
|
|
|
71,0
|
|
|
100,0
|
|
Source : Bilan emploi-formation, 2009
Le chapitre 1 a montré que l'un des obstacles à
une meilleure prise en charge des difficultés des jeunes est
l'importante disparité démographique qui existe parmi cette
population (Cf. tableau 6). 71% de ces jeunes vivent en zone rurale, tandis que
la zone urbaine est peuplée à environ 29%, dont près des
2/3 (19%) se retrouvent dans les grands centres urbains (Ouagadougou et
Bobo-Dioulasso) et 10% dans le reste des villes. Les villes de Ouagadougou et
de Bobo-Dioulasso subissent donc une forte pression démographique. Cette
situation n'étant pas sans effet sur les conditions de vie des jeunes en
ville, pose avec acquitté les problèmes de logement, de
restauration et de déplacement. La prédominance des jeunes femmes
est manifeste aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain ; mais moins en
milieu urbain qu'en milieu rural. C'est ainsi que le milieu rural compte 100
jeunes femmes pour 79 (79,5%) jeunes hommes ; alors que nous avons 100 jeunes
femmes pour 98 (98.8%) jeunes hommes en milieu urbain.
Ce défi est majeur en termes de marché de
l'emploi, de formation et d'accroissement de l'offre éducative. L'INSD,
dans ses projections pense que la structure de la jeunesse burkinabè
restera quasiment la même d'ici à 2015, avec environ 33%
d'individu constitués de 31,6% d'hommes et 34,4% de femmes (cf. tableau
1.7, Annexe 1). Notons que la province du Kadiogo dont le Chef-lieu est
Ouagadougou, regorgera de 13,7% de jeunes pris dans la population totale.
Mémoire soutenu et présenté par
Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 20
Mémoire soutenu et présenté par
Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 21
II.2.1.2- Exode rural
L'exode rural constitue une part importante des dynamiques
internes du phénomène de migration (environ 52,8% des flux
internes comme externes). Tout comme la pression démographique, l'exode
rural pose le problème de la fourniture en infrastructures urbaines,
c'est-à-dire modernes. Selon Gaëlle DUPONT14 de
l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), 30,7% de la
population burkinabè migrent pour des raisons économiques.
D'autres raisons telles que : la forte croissance démographique ou les
cas de migrations conjoncturelles expliquent ce phénomène. Bien
qu'étant fortement réduite par les conflits dans les pays
voisins, notamment la récente crise ivoirienne de 2002, depuis les
années 1990, la balance migratoire reste toujours déficitaire.
Pourtant, lorsqu'en 2006, le Burkina Faso compte 569 352
migrants, dont 282 040 de sexe masculin et 287 312 de sexe féminin,
environ 55% sont formés des jeunes de 15 à 35 ans avec une
dominance indéniable des jeunes de sexe féminin sur le sexe
masculin, 55,2% contre 50%, avec un taux de masculinité de 90,58%,
autrement dit, on compte 100 femmes pour 90 hommes. Le tableau 7 résume
la situation des jeunes migrants du milieu rural vers le milieu urbain selon le
sexe et l'âge.
Tableau 7 : Jeunes migrants selon le sexe et l'âge (rural
vers urbain)
|
Masculin (%)
|
Féminin (%)
|
Ensemble (%)
|
15-18 ans
|
10,9
|
13,3
|
12,1
|
19-24 ans
|
17,7
|
18,9
|
18,3
|
25-35 ans
|
25,8
|
23,1
|
24,4
|
Ensemble
|
50
|
55,2
|
54,9
|
Source : RGPH 2006
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