1. Organisation de la vie en milieu ouvert
Les enfants de la rue vivent dans une dizaine de quartiers de
Kinshasa. C'est pourquoi l'oeuvre a décidé de les rejoindre dans
leur milieu, elle est présente aux marchés de Gambela, Somba
Zikida et Mangobo, sur l'avenue de la victoire au centre ville et au grand
marché. Des encadreurs y sont présents toute la journée,
encourageant les responsables désignés par les enfants à
tenir des réunions hebdomadaires.
Celles-ci permettent de faire l'évaluation de la
semaine, de réfléchir sur les droits de l'enfant et de voir
ensemble quelles initiatives prendre pour les faire respecter.
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L'encadreur n'est pas là pour organiser des
activités en faveur des enfants de la rue, mais pour faire quelque chose
avec eux, pour les soutenir dans ce qu'ils ont décidé de faire.
Il s'agit d'une présence rassurante et encourageante.
Les encadreurs ont souvent tendance à se croire utiles
quand ils peuvent distribuer quelque chose. Or, c'est ainsi qu'ils
détruisent le vrai sens de leur présence dans la rue.
Des rencontres hebdomadaires évoquées plus
haut, sont nées de l'opération Ville propre et des
activités sportives. Tous les troisièmes Jeudi du mois, les
jeunes nettoient l'un ou l'autre carrefour ou parc public de la ville. Les
matériels : brouettes, pelles, houes, machettes, râteaux sont mis
à leur disposition par l'UNICEF. Ainsi, les enfants nettoient les
allées et évacuent les immondices. A deux reprises, ils ont
été filmés et interviewés pendant leur travail, un
travail qui les valorise aux yeux de la population.
Régulièrement, ils organisent des activités sportives et
récréatives telles qu'un match de football et des jeux de dames
et, de temps en temps, des championnats de football entre les enfants des
différents quartiers de la ville ou ceux accueillis dans les homes de
l'Oeuvre.
Durant un an, l'Oeuvre disposait d'un bureau d'écoute.
Perdu pour une question de non observance du bail, c'est le home de la zone de
Kasa vubu qui a provisoirement pris le relais.
C. ENQUETES, REINSERTION FAMILIALE ET INSERTION
SOCIOPROFESSIONNELLE
La Direction des enquêtes et réinsertion
travaille pour matérialiser la finalité de notre action
auprès des enfants des rues, en procédant à la
réinsertion familiales et/ou l'insertion socioprofessionnelle via les
recherches familiales, médiations, les réunifications et les
suivis.
Les 6 enquêteurs et leurs superviseurs commis à
cette tâche mènent en moyenne 2.000 enquêtes,
médiations et suivis par an. Au total une centaine d'enfant sont
réunifiés avec leurs familles. Les suivis des enfants ont permis
de créer un climat de confiance, de conditionner les familles à
une remise en question et de consolider des liens avec l'enfant après la
réinsertion familiale.
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A ce nombre, s'ajoutent aussi 5 anciens jeunes qui
bénéficient de la prise en charge de leurs études
supérieures et universitaires par L'ORPER.
La direction des enquêtes et réinsertions
organise des causeries avec les parents dont les enfants vivent en
hébergement, ceux dont les enfants sont réunifiés et
scolarisés par l'ORPER et ceux qui constituent la catégorie des
familles d'accueil.
En effet, 22 familles d'accueil sont actuellement actives et
reçoivent 36 enfants des maisons d'hébergement. Une trentaine
d'enfants fréquentent leurs familles d'origines chaque Week-ends et
pendant les vacances.
Nos efforts sont tournés vers la recherche des
familles d'accueil bénévoles pour permettre à nos enfants
de vivre une expérience de réinsertion en famille tous les
Weekends.
Dès le début, l'école primaire l'EP IV,
ex Saint Louis fut la seule à admettre les enfants de la rue. Chaque
année, les enseignants rencontrent le coordinateur adjoint de l'oeuvre.
Ces réunions leur permettent de s'informer sur la psychologie de
l'enfant de la rue et donc, de leur assurer un encadrement adéquat.
L'encadreur passe à l'école chaque semaine, vérifie les
présences et s'entretient avec les enseignants.
Chaque année, les résultats sont bons :
quelques uns des enfants de la rue sont parmi les premiers de leur classe, la
plupart ont des résultats moyens et l'un ou l'autre doit recommencer son
année. Selon les cas, ils bénéficient de cours
d'alphabétisation dans leur home, de cours de rattrapage ou de
répétitions.
Pour tous, l'étape suivante c'est le centre de
formation professionnelle « Boyokani », dépendant de
l'organisme Aide à l'Enfance Défavorisée (AED) à
Kintambo. Ceux d'entre eux qui terminent leurs primaires à 14-15 ans,
suivent d'abord deux ans de secondaire avant d'y entrer en secondaire. Pour les
jeunes qui n'arrivent pas à suivre les cours théoriques, le
centre de formation professionnel a ouvert une section d'apprentissage
où les jeunes peuvent apprendre la pratique de la menuiserie en deux,
trois ans.
Leur but est d'enseigner des techniques d'encadrement
destinées aux enfants qui continuent à vivre dans la rue.
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