1. Structure d'un home
C'est dans un home ou milieu fermé qu'un reclassement
s'est fait. Chaque home peut héberger 28 enfants. Tous se composent de
deux dortoirs, une salle à manger, une cuisine, des installations
sanitaires (douches et toilettes), une salle de jeux, un bureau pour
l'encadreur comprenant une petite bibliothèque et une pharmacie. Chaque
home comprend aussi un entrepôt pour ranger les vivres et les ustensiles
ainsi qu'un vestiaire où chaque enfant possède une armoire pour
ranger ses affaires personnelles. Tous les homes sont situés en plein
quartier populaire, là où les enfants ont l'occasion de
découvrir une vie de rue normale et d'avoir des contacts avec d'autres
enfants ou familles. Chaque home est sous la responsabilité d'un
encadreur et de son équipe. Tous les membres de cette équipe
doivent être à l'écoute permanente des enfants et des
jeunes, les aider à résoudre leurs problèmes, les
conseiller mais aussi les réprimander quand c'est nécessaire et
veiller à la bonne marche de la maison : propreté, lessive,
respect du bien être et des libertés de chacun. Les enfants sont
répartis entre différents homes en fonction de leur âge : 8
à 13 ans, 14 à 17 ans, 18 à 20 ans.
Condition d'hébergement
Au début, l'oeuvre accueille tout enfant en
détresse qui se présenté à la porte. Au fur et
à mesure qu'elle devient connue, des parents viennent lui confier les
enfants dont ils veulent se débarrasser. De leur côté, les
institutions Chrétiennes et caritatives lui confient les enfants
qu'elles recueillent ça et là dans la ville de Kinshasa. Ces
arrivées ininterrompues obligent l'oeuvre à rétablir des
critères stricts d'admission.
Ils peuvent se résumer en un principe clé :
l'oeuvre s'occupe exclusivement des enfants de la rue, c'est-à-dire ceux
qui passent 24 heures sur 24 dans la rue et qui n'ont aucun contact avec leur
famille. S'en occuper signifie en assurer le reclassement et la protection.
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2. Enquêtes et reclassement dans les familles
Les enquêtes constituent une étape importante du
reclassement et requièrent une équipe des éducateurs
à plein temps.
Quand un enfant se présente à l'oeuvre, un
encadreur commence par rechercher sa famille afin d'établir son
identité et connaître les causes qui l'ont conduit dans la rue.
Comme il s'agit d'enfants abandonnés ou même rejetés,
l'encadreur est souvent mal accueilli. Certaines familles vont même
jusqu'à prétendre qu'elles n'ont aucun lien de parenté
avec l'enfant. Le plus souvent, les enfants de la rue sont nés de
parents non mariés, ce qui signifie que ceux-ci vivent à des
adresses différentes. Et comme l'enfant n'a plus de contact avec eux
depuis des années, ils ont généralement
déménagé entre temps, ce qui rend les recherches encore
plus difficiles.
En général, sur 100 enfants, on en compte 3 ou
4 pour lesquels nous ne trouvons aucune piste de la famille. Presque tous les
enfants ignorent leur date de naissance et plusieurs ignorent même leur
nom et celui de leurs parents. L'enquête permet de remédier
à ce problème et, surtout, d'assurer le reclassement de l'enfant
dans sa famille. Dès la première visite, l'oeuvre étudie
la possibilité d'un contact entre l'enfant et sa famille. Quand c'est
possible, les enfants passent le 1er Janvier de chaque année
dans leur famille.
Réconcilier l'enfant avec sa famille ou l'un de ses
parents constitue un travail de longue haleine et les bons résultats
s'obtiennent au compte gouttes. Si l'oeuvre arrive à reclasser dix
enfants sur cent, il faut bien constater, qu'après quelques temps, la
moitié d'entre eux se retrouve dans la rue. L'OEuvre ne réussit
qu'à moitié. Malgré ces résultats peu
encourageants, l'OEuvre ne renonce jamais à tenter de rapprocher les
enfants de leur famille. Grâce à ce travail, plusieurs finissent
par renouer avec quelques membres de leur famille, d'une façon ou d'une
autre.
B. PROTECTION
L'Oeuvre est en contact permanent avec les enfants et les
jeunes qui continuent à vivre dans la rue. Elle les aide à
s'organiser entre eux pour améliorer leurs conditions de vie. Elle
s'occupe des soins médicaux et les protège contre l'exploitation,
les abus et les mauvais traitements.
Bien que l'encadreur les aide dans cette démarche, les
propositions doivent venir d'eux ainsi que leur mise en pratique.
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Toutes ces activités ont un dénominateur
commun, la protection de l'enfant, un objectif assuré par le «
milieu ouvert » de l'oeuvre.
Contrairement pour le « reclassement » où
nous avons des homes ou milieu fermé, pour la «
protection » des enfants l'Oeuvre a mis en place un « milieu
ouvert » où les enfants ne passent pas nécessairement
la nuit.
Les premiers jalons de l'Oeuvre sont posés en
Septembre 1982 par quelques jeunes de bonne volonté qui essaient
d'établir et de maintenir des contacts avec les enfants de la rue. A
partir de Novembre 1982, ils organisent des excursions, à Lutendele,
à 30 Km de Kinshasa. La première d'entre elles réunit 40
enfants, la seconde 60 et, après quelques mois, une centaine d'enfants
participent à chaque excursion, dont une quarantaine «
d'habitués ».
En Septembre 1992, au même endroit, l'oeuvre organise
un camp de formation auquel participe 96 enfants et jeunes de la rue.
L'objectif est de leur faire comprendre que pour faire changer les choses. Ils
doivent s'organiser entre eux. Les discussions vont durer deux jours et il sera
difficile de les convaincre. Les enfants sont en effet habitués à
être maltraités, exploités, injuriés,
déconsidérés. A être un objet que la
société traite comme bon lui semble. A la fin du camp, des
groupes sont formés en fonction du milieu et du travail. Après
avoir désigné leur responsable, les enfants rentrent à
Kinshasa.
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