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Problématique de la mise en place du marché commun de l'Union économique et monétaire ouest-africaine ( U.E.M.O.A. )

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par Bagna MAIGA
Université de Bamako Mali - Maà®trise 2009
  

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4  -Les Organes consultatifs :

 -La Chambre Consulaire Régionale

 La Chambre Consulaire Régionale est le lieu privilégié de dialogue entre l'UEMOA et les principaux opérateurs économiques. La Chambre, Organe consultatif créé par le Traité de l'Union, est chargée de réaliser l'implication effective du secteur privé dans le processus d'intégration de l'UEMOA, par notamment :

-la participation à la réflexion sur le processus d'intégration et à la mise en oeuvre des réformes arrêtées par les Organes compétents de l'Union ;

-l'appui technique aux Chambres Consulaires nationales et à ses autres membres ;

-à son initiative ou à celle de la Commission, la Chambre donne des avis sur toute question relative à la réalisation des objectifs de l'Union, notamment les législations commerciale, fiscale, douanière et sociale ; les négociations commerciales auxquelles participe l'Union ; la création et le fonctionnement de bourses de valeur ou de commerce, d'observatoires économiques ; la politique économique et monétaire.

La Chambre regroupe les chambres consulaires nationales, les associations professionnelles et les organisations patronales des Etats membres.

Le nombre des représentants est fixé ainsi qu'il suit pour chaque Etat membre :

 3 représentants des institutions consulaires,1 représentant  des associations professionnelles ou des organisations patronales des industries ;1 représentant des associations professionnelles ou des organisations patronales des importateurs/exportateurs ;1 représentant des associations professionnelles des banques et établissements financiers ;1 représentant d'une association professionnelle ou d'une organisation patronale d'un secteur désigné par la chambre nationale de commerce et d'industrie parmi les secteurs non cités ci-dessus.

Son siège est à Lomé au Togo.

5  -Les Institutions spécialisées autonomes :

 a -La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest(BCEAO)

 La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) est l'Institut d'émission commun aux huit Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). La BCEAO est un établissement public international dont le siège est fixé à Dakar. Outre l'émission des signes monétaires dans les Etats membres de l'Union dont elle a le privilège exclusif, la BCEAO a en charge:

-la centralisation des réserves de devises de l'Union ;

-la gestion de la politique monétaire des Etats membres de l'Union ;

-la tenue des comptes des Trésors des Etats de l'Union ;

-la définition de la loi bancaire applicable aux banques et aux établissements financiers.

La BCEAO jouit du privilège exclusif de l'émission monétaire sur l'ensemble des Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine.

Elle émet des signes monétaires, billets et pièces de monnaie, qui ont cours légal et pouvoir libératoire dans l'ensemble des Etats membres de l'Union. La création, l'émission et l'annulation des signes monétaires sont décidées par le Conseil des Ministres.

En dépit du développement des moyens de paiement scripturaux, l'utilisation de billets et pièces de monnaie continue d'occuper une place relativement importante dans les transactions des agents économiques. Les mouvements de billets entre les Etats sont favorisés par l'unicité des signes monétaires.

En matière d'impression, la Banque Centrale mène des recherches permanentes relatives à l'authentification des signes monétaires, en vue de renforcer la sécurité des billets qu'elle émet. C'est dans ce cadre qu'il convient d'inscrire les décisions prises respectivement en 1977, 1991et en 2002, visant à renouveler et à compléter la gamme des billets et des pièces de monnaie en circulation.

La Banque Centrale a également pour mission de gérer la politique monétaire des Etats membres de l'Union. Cette politique monétaire vise à:

- ajuster la liquidité globale de l'économie en fonction de l'évolution de la conjoncture économique, pour assurer une stabilité des prix ;

- promouvoir la croissance économique.

La Banque Centrale définit la réglementation applicable aux banques et établissements financiers et exerce à leur égard des fonctions de surveillance. Dans ce cadre, la Commission Bancaire, créée le 24 avril 1990 et présidée par le Gouverneur de la BCEAO, est chargée de veiller à l'organisation et au contrôle du système bancaire dans l'UMOA. La BCEAO assure le Secrétariat Général de la Commission Bancaire.

La Banque Centrale assiste, à leur demande, les Gouvernements des Etats de l'Union dans leurs relations avec les institutions financières et monétaires internationales et dans les négociations qu'ils entreprennent en vue de la conclusion d'accords financiers internationaux. Elle peut être chargée de l'exécution de ces accords dans les conditions fixées par les conventions approuvées par le Conseil d'Administration. S'agissant en particulier des relations des Etats avec le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale assure le rôle d'agent financier, en vertu des dispositions de la Convention du 24 septembre 1981 signée entre elle et les Etats membres.

L'Institut d'émission assiste aussi les Etats dans les domaines de la définition et du suivi de l'exécution des programmes d'ajustement ainsi que de la gestion de la dette. En particulier, il assiste les Gouvernements dans les négociations de rééchelonnement de leur dette extérieure. L'Institut d'émission apporte également son concours dans la conception, l'harmonisation et l'application de textes relatifs à la réglementation des relations financières extérieures. C'est dans ce cadre notamment qu'il assure, pour le compte des Etats, l'établissement de leurs balances des paiements.

La Banque Centrale participe activement aux réflexions menées avec les partenaires de la Zone Franc dans les domaines de la réforme des assurances, de la prévoyance sociale, de la mobilisation de l'épargne, du droit des affaires, ainsi que de l'observatoire économique de la Zone Franc et des pôles régionaux de formation.

La Banque Centrale a développé une politique de formation au profit de ses agents qu'elle a étendue, par la suite, aux banques et établissements financiers, aux administrations économiques et financières des pays membres, ainsi qu'à celles de certains pays de la sous-région. Cette formation est assurée par le Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires (COFEB), situé au Siège de la BCEAO. La création de ce centre répondait à la nécessité d'harmoniser la formation des cadres du secteur bancaire, et d'y apporter une dimension plus régionale.

Depuis sa création en août 1977, le COFEB a formé 1407 agents répartis en 23 promotions, pour le compte des Administrations nationales (420), des Banques et Etablissements Financiers (213), d'autres Banques Centrales (10) et de la BCEAO (764). Le COFEB succède ainsi au Centre de Formation d'Abidjan qui, auparavant, formait les cadres de la BCEAO.

b -La Banque Ouest Africaine de Développement(BOAD) : 

La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) est l'institution commune de financement du développement des Etats de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), transformée en une Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) par Traité du 10 janvier 1994. Elle est créée par Traité signé le 14 novembre 1973 par ses Etats membres. Les Etats membres de la BOAD sont : le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali , le Niger, le Sénégal et le Togo. Conformément au Traité de l'UEMOA entré en vigueur le 01 août 1994, la BOAD est une institution spécialisée commune de l'Union. Elle concourt " en toute indépendance à la réalisation des objectifs de l'UEMOA sans préjudice des objectifs qui lui sont assignés par le Traité de l'UMOA"

La BOAD est un établissement public à caractère international qui a pour objet, aux termes de L'Article 2 de ses Statuts, "de promouvoir le développement équilibré des Etats membres et de réaliser l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest" en finançant des projets prioritaires de développement rural, infrastructures de base, infrastructures modernes, télécommunications, énergie, industries, transport, agro-industries, tourisme et autres services. Sont membres de la BOAD et participent à son capital et à son administration :

- Les membres titulaires d'actions de série A : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), institut d'émission commun aux huit Etats membres ;

-Les membres titulaires d'actions de série B : France, Allemagne, l'Union Européenne , la Banque Africaine de Développement (BAD), le Royaume de Belgique.

Le capital souscrit d'un montant de 350 milliards F CFA est reparti entre les actionnaires de catégorie A et ceux de catégorie B à concurrence de 95,96 % et 4,04 % respectivement.

La BOAD a en son sein trois structures spécialisées : Cauris Investissement SA , Fonds de Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) et Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS).

Cauris Investissement SA est la première société de Capital Investissement à vocation sous-régionale dont l'activité couvre les huit Etats membres de l'Union.
Tous les secteurs d'activités sont éligibles aux interventions de Cauris Investissement SA à l'exception des entreprises de divertissement pour adultes et des sociétés de fabrication d'armes.

Cauris Investissement SA intervient en fonds propres (capital ou quasi-capital) dans les entreprises ayant un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Ses interventions peuvent prendre les formes juridiques suivantes :actions simples ou privilégiées ; obligations convertibles ou à bons de souscription d'actions ; prêts participatifs, comptes courants d'associés.

L'activité au 31 décembre 2003, les interventions de Cauris Investissement SA portent sur des participations dans 40 opérations pour un montant de 5,9 milliards de F CFA.

Cauris Investissement SA prend des participations à concurrence de 10 à 250 millions F CFA représentant 10 à 35 % du capital social de l'entreprise.

La durée moyenne d'intervention se situe généralement entre 4 et 8 ans aux termes desquels les parts de Cauris Investissement SA sont rachetées, soit par les anciens actionnaires, soit par introduction en bourse, soit par cession à des tiers en plein accord avec les actionnaires majoritaires. Pendant toute la durée du partenariat, le responsable du dossier reste à l'écoute de la société et apporte soutien et conseil au Chef d'entreprise pour les décisions de nature stratégique sans s'immiscer dans la gestion quotidienne de l'entreprise.

Constitué à l'initiative d'organismes de développement internationaux, réunissant des Banques commerciales et des établissements financiers implantés dans la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest, le Fonds de Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) a pour ambition de faciliter l'accès des entreprises privées de la région aux financements à moyen et long terme, par le partage, avec les établissements de crédit, des risques liés à ces opérations. Le Gari est une société anonyme dont le siège est situé à Lomé.

Les pays d'intervention sont prioritairement les huit membres de l'Union et accessoirement tous les autres Etats membres de la CEDEAO.
Les entreprises éligibles sont celles relevant du secteur privé et exerçant leurs activités dans les domaines suivants : industrie manufacturière, agro-industrie, pêche, mines, tourisme, Bâtiments et travaux publics, transports, hôtellerie, agriculture.

La garantie est délivrée dans la monnaie du prêt, pour une durée maximale de 10 ans.
La quotité maximale est fixée à 50% du prêt consenti par l'établissement de crédit. En cas de recours simultané à d'autres fonds de garantie, le taux de couverture cumulé est plafonné à 60% de l'encours en principal du prêt.
Pour être éligibles, les crédits garantis doivent atteindre, sauf cas particuliers, un montant égal à la contre valeur de 100 millions de FCFA.

La Gari vient d'étendre ses activités à la garantie des opérations de levée de ressources sur les marchés financiers et monétaires approfondi.

Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) est une cellule de Coordination mise en place au sein de la BOAD dans le cadre des accords conclus entre la Banque et le Gouvernement de la Confédération Suisse le 20 décembre 1993, pour servir de point d'application pour la mise en oeuvre de l'assistance financière suisse en faveur des pays de l'UEMOA. Le PUFS est devenu opérationnel en janvier 1994. Son objectif principal est d'accompagner un processus expérimental d'intervention de la BOAD en faveur des organisations de base (OB) en finançant les opérations sous forme de subvention et de crédit.

Les OB sont les groupements, associations de développement, coopératives, etc. reconnues légalement et exerçant des activités dans les secteurs du développement rural, de l'artisanat, de la micro finance, etc..

Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) appuie des opérations de développement à la base (ODB) comportant en général deux grandes catégories de composantes : les activités génératrices de revenus et d'emplois (AGR/E) ou activités rentables et les mesures d'accompagnement pour renforcer les capacités d'organisation et de gestion des ODB et leurs activités à caractère social.

Les composantes à caractère social sont par exemple la santé, l'éducation, l'alimentation en eau potable des populations. Elles contribuent notamment à l'amélioration qualitative des conditions de vie des populations.

Le PUFS ne peut financer des opérations exclusivement limitées aux mesures d'accompagnement et au secteur social, y compris dans un programme de développement. Par contre, il peut appuyer des opérations sous forme de crédit à 100 % (généralement dans le cadre d'un programme de développement cofinancé avec d'autres partenaires financiers).

Le PUFS est ouvert au cofinancement d'ODB avec d'autres partenaires financiers afin d'augmenter l'effet de levier de ses interventions, échanger des expériences dans le cadre de programmes de développement intégrés.

Le cumul des ressources mobilisées par la Banque depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976 s'élève, au 31 décembre 2003, à 341 milliards FCFA, dont 317 milliards de ressources d'emprunt et 24 milliards de concours non remboursables.  

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille