Liste des annexes
Annexe 1 Tableaux d'acquisitions et de rachats des IAA du 1er
janvier 1987-30 juin 2003
Annexe 2 Marché des biscuits, biscottes et
pâtisserie de conservation
Annexe 3 Opération Carrefour-Promodès
Annexe 4 Opération du groupe Danone
Annexe 5 Evolution annuelle des M&A en France de 1982
à 2010
Annexe 6 Logo de FrieslandCampina
Annexe 7 Organisation comparative de FrieslandCampina avant et
après fusion
Annexe 8 Présentation de la théorie des
ressources
Annexe 9 Explication du marketing relationnel de Théodore
Levitt (1983) Annexe 10 La méthode des DCF (Discounted Cash Flow)
1
I- Introduction
L'industrie agroalimentaire (IAA) rassemble les
activités de transformation des matières premières issues
de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et même de la
chasse à des fins de production de biens alimentaires. Cette industrie
dérive d'un artisanat très ancien qui remonte au
néolithique et à l'invention de l'agriculture (fromages,
semoules, bière). L'agroalimentaire se substitua d'abord à
l'agriculture pour la transformation des produits agricoles (par exemple le
beurre dit industriel se substitua au beurre fermier), puis aux
activités domestiques, par la production d'aliments services (aliments
prêts à cuire, précuits, cuisinés, ...) et servis
(développement de la restauration). À l'échelle de la
planète, elle est loin devant l'automobile ou l'électronique et
représente encore aujourd'hui la première des branches de
l'industrie manufacturière, avec environ 15 % de la valeur
ajoutée de ce secteur économique au niveau mondial (Ayadi N.,
Rastoin J.-L., Tozanli S., 2006).
Depuis la révolution industrielle du
XVIIIème siècle, l'industrie agroalimentaire a
connu
plusieurs bouleversements. Du point de vue technologique, le
développement de la machine à vapeur révolutionna les
transports terrestres et maritimes, qui, avec l'usage du froid (transports
frigorifiques), rendit possible le transport à grande distance de
produits pondéreux1 et périssables, et la
création de grands marchés nationaux puis internationaux
(Malassis L., Juin 1996). Ensuite, du point de vue de la recherche et
développement (R & D) les travaux menés par Nicolas Appert en
1810 dans la mise en ouvre des procédés de conservation des
aliments par la chaleur (appertisation) fut une étape
décisive.
Sa longue histoire, son caractère très
spécifique du fait des produits fabriqués et d'un lien toujours
étroit avec la terre ou la mer, la nature des technologies
utilisées (faible intensité capitalistique), font que l'IAA n'a
pas subi au même rythme certains bouleversements comme par exemple le
phénomène de concentration (ou fusion) qui a touché les
autres industries (automobile, aéronautique, matériel
électrique, etc.) et n'a donc pas connu les énormes baisses
d'effectif constatées dans ces secteurs.
En considérant les spécialités les plus
avancées sur les points de vue de la technologie et marketing, comme les
produits laitiers ultra-frais, les huiles de table, le sucre, les boissons non
alcoolisées, les produits de grignotage, ... le secteur des IAA se
réduit à une poignée de firmes qui contrôlent entre
les deux tiers et les trois-quarts du marché (J.-L. Rastoin, 2008).
Dans les dernières décennies, l'un des faits les
plus marquants a été la mondialisation croissante des
marchés et l'internationalisation des activités
économiques. Le fait que les frontières nationales soient de
moins en moins capables de contenir le débordement d'un marché
qui s'étend sur l'ensemble de la planète, peut sans doute
expliquer la soudaine vitalité des mouvements économiques. En
raison de faibles taux de croissance sur les marchés nationaux, de la
concurrence internationale, du cycle de vie des produits ayant tendance
à se raccourcir, et de la croissance des investissements, en R & D
et marketing, de nombreuses entreprises ont élargi leurs
activités nationales et, par conséquent, contribué
à l'avancement de l'intensité dynamique de la concurrence
internationale entre les entreprises (Marx, 1998; Scholl, 1989). Cette
dynamique prend plusieurs formes telles que le regroupement
d'intérêt économique, l'offre publique d'achat, l'offre
publique d'échange, la scission, la fusion-acquisition, ... Parmi ces
moyens, la fusion nous paraît la plus intéressante car elle permet
une réorganisation plus économique des sociétés sur
le plan stratégique, financier et social. La fusion permet en outre de
créer un effet de synergie, c'est-à-dire un effet
économique selon lequel la valeur de l'union de deux
sociétés est plus importante que la valeur de la somme des deux
sociétés séparées2 par la
complémentarité des savoirs, des compétences, des outils
de production. Ainsi la réunion de deux entreprises se traduira par des
avantages concurrentiels supplémentaires et une pression plus forte sur
les fournisseurs. De plus, cela permettra de diminuer le poids des couts fixes
sur chaque
1 Produits lourds
2 Définition du dictionnaire des bourses
bien produit3. Qu'il s'agisse de fusion par voie
d'absorption ou de fusion qui induit la création d'une
société nouvelle, elle se traduit par la disparition d'une ou de
plusieurs sociétés et symétriquement par la
création d'une autre société (fusion par création
d'une société nouvelle) ou l'augmentation du capital d'une
société existante (fusion par absorption). Ce type de
regroupement économique a été également
utilisé par les responsables des entreprises agroalimentaires. Ainsi,
les opérations de fusions-absorptions ont eu le vent en poupe au cours
de ces dernières années dans le secteur agroalimentaire, donnant
aux entreprises la possibilité d'améliorer leur degré
d'internationalisation et de part de marché grâce à
diverses ententes ponctuelles (Lewis, 2001; Kaplan, 2003).
Bien que l'activité de fusions-absorptions soit un
phénomène relativement ancien aux Etats-Unis, elle ne s'est
vraiment développée au niveau européen que depuis le
milieu des années 80 et s'est intensifiée à la fin des
années 80. Après une période de relative stabilité
entre le début et le milieu des années 90, l'activité de
fusions-acquisitions a connu une autre intensification à la fin des
années 90 (Briciu L. V., 2006).
Depuis le début des années 80, les
systèmes de production des économies occidentales ont
été profondément réorganisés. Cette
étape s'est traduit par une série de restructurations très
importantes aux USA et en Europe dans le secteur industriel, notamment l'IAA.
De nos jours, les opérations de restructuration des entreprises sont
présentes presque partout sur les 5 continents (Europe, Amérique,
Asie, Afrique et l'Océanie) et dans toutes les filières des IAA.
Elles sont réalisées soit entre entreprises régionales,
entreprises nationales ou internationales par l'intermédiaire des OPA
(le plus souvent) sous la responsabilité des dirigeants d'IAA pour des
motifs spécifiques. Elles peuvent avoir des impacts et
conséquences considérables sur la marque et la grande
distribution.
Par ailleurs, un certain nombre d'études ont
examiné les motifs des opérations de fusions et d'acquisitions
dans l'industrie agroalimentaire ainsi que la nature des transactions. Parmi
ces études, notons celle de Goldberg en 1983 qui a identifié les
facteurs de motivation des opérations de fusion interentreprises
agroalimentaires : la taille, la croissance, les économies
d'échelle, la rentabilité, le rendement des actions, la
variabilité des profits, la part de marché, le pouvoir de
marché, la synergie, la réduction des capacités,
l'acquisition de produits spécifiques, le renforcement de la gestion, la
puissance et l'utilisation accrue des ressources, la répartition des
risques d'entreprise sur une plus grande échelle (diversification), les
considérations d'échappatoires fiscales, la limitation de la
concurrence (la réalisation de profits de monopole), l'augmentation des
capacités d'affaires dans de nouveaux territoires, la réalisation
des ressources spécifiques (par exemple, des brevets ou des facteurs de
production), et l'élargissement de la clientèle.
Pour ce qui a trait aux impacts et conséquences de ces
opérations sur la marque et le marché, aucune étude n'a
révélé leurs importances. Dans cette optique, ce travail
aura pour but d'analyser les processus de « fusions-absorptions des
opérations de restructuration interentreprises agroalimentaires et,
leurs impacts et conséquences en termes de marque et de marché
».
2
3 Définition du dictionnaire des bourses
3
Pour effectuer une telle étude, il importe d'examiner
les mouvements de restructuration des IAA qui se font en France et à
l'étranger y compris tous les mouvements de rachat et de fusion touchant
ce secteur afin de faire sortir les incidences en termes de produits, de
marché et de stratégie commerciale... ceci, amène à
fixer un certain nombre d'objectifs spécifiques servant de boussole
à savoir :
- Analyser les mouvements de fusion interentreprises dans les
différentes filières des IAA en France et à
l'étranger
- Analyser les mouvements de rachats interentreprises dans les
différentes filières des IAA en France et à
l'étranger
- Analyser l'incidence des mouvements de restructuration des
IAA sur la marque en termes de produit de marché
- Analyser l'impact des mouvements de restructuration des IAA en
terme commercial - Faire sortir la stratégie commerciale des mouvements
de restructuration des IAA
1.1.- Intérêt de l'étude
Cette étude nous parait intéressante à deux
points de vue :
- D'une part, l'analyse des effets de restructuration des
entreprises sur la marque est un terrain qui nous semble, a priori, encore peu
connu et peu expliqué par la recherche académique,
- D'autre part, la marque est un vrai capital et une valeur
financière pour les IAA, ce qui fait d'elle un important outil marketing
(Müller B., 2000). Il est donc important de savoir évaluer la
valeur de cette immobilisation incorporelle dans le cadre des opérations
de fusions-acquisitions.
Il est important de développer ce courant de recherche
d'autant plus que l'évolution de ces opérations sur le
marché européen par des multinationales du secteur
agroalimentaire est de plus en plus importante.
Par ailleurs, plusieurs études sur les
opérations de restructurations ont été
réalisées à l'échelle mondiale, mais aucune n'a
porté sur l'impact et les conséquences sur la marque et le
marché. A titre d'exemple, notons les travaux de Ayadi N., Rastoin J.-
L., Tozanli S. sur les opérations de restructuration des firmes
agroalimentaires multinationales entre 1987 et 2003 ; de Lehto E., Petri B.
(Analysing the employment effects of mergers and acquisitions, March 2008) qui
examinent les effets des opérations de fusions et acquisitions sur
l'emploi, et de Mantravadi P. et Reddy A. V. (Post- Merger Performance of
Acquiring Firms from Different Industries in India, July 2007) qui ont
étudié l'impact des fusions sur la performance
opérationnelle d'entreprises dans différents secteurs, en
examinant certaines pré-fusion et les rapports financiers post-fusion,
d'un échantillon d'entreprises choisi en Inde entre 1991 et 2003... Ceci
montre l'importance et l'intérêt du sujet à la fois pour le
monde académique et pour le monde des IAA.
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