CHAPITRE 2. CADRE DE L'ETUDE
La présentation du cadre
d'étude est nécessaire et se justifie par la description du
paysage géomorphologique, de la flore ; de la faune,
associée à potentiel humain permettant d'évaluer la
production cotonnière. Mieux, tous ces facteurs constituent de
façon holistique les supports directs et indirects de l'économie
agricole.
2.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Avec une superficie de 2
184 km2, la commune de Djidja est la plus vaste des neuf (9)
communes du Département du Zou. Elle représente à elle
seule 41,71 % de la superficie totale du département du Zou. Elle est
limitée au Sud par les communes d'Abomey et de Bohicon, à l'Ouest
par la commune d'Aplahoué (département du Couffo) et le Togo,
à l'Est par la commune de Za-Kpota et au Nord par les communes de Dassa
et de Savalou (département des collines) (Afrique Conseil, Avril,
2006).
2.2. RELIEF ET HYDROGRAPHIE
Le relief est constitué de plateaux marqué par
des affleurements granitiques (Lô) atteignant 100 m d'altitude. Deux
substrata géologiques portent les sols de la commune. Il s'agit du
continental terminal qui porte les sols ferrallitiques et du socle cristallin
qui porte les sols ferrugineux. On observe des sols hydromorphes et des sols
noirs par endroits (Fidespra, 2004).
S'agissant de l'hydrographie, la commune est drainée
par 145 km de cours d'eau dont les deux (2) plus importants sont le Zou et le
Couffo. Ce réseau, assez bien fourni pour l'ensemble de la zone,
constitue un atout naturel pour les activités agricoles et
d'élevage. Les autres cours d'eau sont des affluents qui se jettent dans
l'un ou l'autre fleuve. Selon Affodegon (2005), on peut citer: le "Kiti" et le
"Azoua" qui sont des affluents du Zou. En saison sèche le "Azoua"
s'assèche complètement tandis que le "Kiti" voit son niveau
baisser tout simplement (photo 1 et 2). Ces cours d'eau servent d'abreuvoir
pour les animaux d'élevage notamment, les boeufs en transhumance, et de
pêche pour certains habitants. Des espèces aquatiques telles
que: Synodontis sp, Tilapia sp, Clarias sp,
Gymnarchus niloticus sont les plus pêchées par les
riverains (Affodegon, 2005).
Photo 1 : La baisse du niveau du
ruisseau "Kiti" à Djidja
Cliché Michozounnou, (2010)
Photo 2 : L'assèchement du
ruisseau "Azoua" à Djidja
Cliché Michozounnou, (2010)
2.3. CLIMAT, ET SOLS
La commune de Djidja jouit d'un climat de type
subéquatorial tendant vers le soudano-guinéen dans les parties
septentrionales. Il est caractérisé par deux saisons de pluies
d'inégale importance dont la grande s'étale d'avril à
juillet et la petite d'octobre à novembre, et deux saisons sèches
dont la grande va de décembre à mars et la petite d'août
à septembre (Adam et Boko, 1993). En général, les
températures varient très peu au cours de l'année (Figure
1). Le maximum est de 24,6 °C en mars d'après les données de
la station synoptique de Bohicon alors que le minimum est de 22,5 °C en
août (ASECNA 2011).
Figure 1 : Régime
thermique moyen à Bohicon de 1980 à 2009
Source : ASECNA (2011), Station synoptique de Bohicon
Source : ASECNA (2011), Station synoptique de Bohicon
Figure 2 : Régime
pluviométrique moyen à Bohicon de 1950 à 2010 (pour la
période 61ans)
La saison pluvieuse s'étend de mars à octobre et
la saison sèche de novembre à février avec la
manifestation de l'alizé du Nord-Est de décembre à
février. La moyenne pluviométrique se situe autour de 1555 mm
d'eau avec les maxima en juin (173 mm) et septembre (147 mm) ; ASECNA 2011
(Figure 2).
Selon Franquin (1969), Devineau (1985), Sinsin (1991), et
Sokpon (1995) cité par Gbédji (2003), l'évapotranspiration
potentielle permet de déterminer en un lieu et pour une période
donnée, un bilan hydrique théorique où les
caractéristiques du sol n'interviennent pas. L'intérêt de
l'évapotranspiration potentielle réside dans l'estimation
théorique de la quantité d'eau disponible au niveau des racines
des plantes. La figure 3 illustre l'évolution de l'ETP pendant 30 ans
(1980-2010) à Bohicon. En effet, la moyenne mensuelle de
l'évapotranspiration potentielle est en général
élevée au cours de la période allant de 1980-2010 à
Bohicon.
Source : ASECNA (2011), Station synoptique de Bohicon
Figure 3 : Evolution de l'ETP
à la station de Bohicon de 1980 à 2009
L'ETP la plus élevée est enregistré en
Mars (144,1 mm) et la plus faible intervient en Août (105,1 mm).
Ces données pluviométriques associées aux
températures expliquent la diversité des sols.
Ainsi, plusieurs types de sols sont rencontrés à
Djidja. On distingue : les sols ferrallitiques, ferrugineux tropicaux, les
vertisols, les sols hydromorphes.
* les sols ferrallitiques : sont des sols sur colluvions
argilo-sableuses. Ils se localisent sur les parties inférieures des
pentes (base de buttes, bas de ravins). Ce sont des sols rouges plus ou moins
profonds, graveleux, à profil peu différencié. (Volkoff,
1976).
* les sols ferrugineux tropicaux : sont des sols dont
l'évolution pédologique a conduit à la
différenciation d'un matériau sableux plus ou moins épais
reposant directement sur un horizon C, ou à la limite un horizon B. On
les trouve sur les dômes rocheux et les affleurements granitiques
(Volkoff, 1976).
* les vertisols : sont des sols à profils A et B
plus ou moins homogénéisés. Les vertisols ou argiles
noires tropicales proviennent des formations marneuses, argileuses ou calcaires
du Paléocène ou de l'Eocène. On les trouve par endroits
dans les zones du nord et du Sud Ouest de la commune. Peu perméables
à l'eau, les vertisols gonflent rapidement. En saison sèche, ils
présentent une fissuration importante et se distinguent par une
activité biologique importante (Azontondé, 1991).
* les sols hydromorphes : sont localisés dans des
vallées et plaines argileuses. Ils présentent soit une
hydromorphie de surface, soit une hydromorphie de profondeur. Ils se localisent
sur les berges des cours d'eau.
Des plaines inondables existent dans la commune. Un inventaire
fait par les services agricoles en 2000 a montré qu'elles ne sont pas
valorisées. Ces bas-fons se répartissent dans 8 arrondissements
avec des superficies variables. Les plus vastes sont ceux de Djidja, d'Agouna
et de Zounkon (Fidespra, 2004).
Sur ces sols pousse une végétation qui souffre
des actions destructrices des hommes.
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