3.2.1.2 La carotte
La carotte a présenté un très faible taux
de levée d'une manière générale sur les sols
contaminés du quartier GCM (excepté sur et SV où il a
été élevé et supérieur à 50%) par
rapport aux sols des jardins, hormis sur EN5 où il a été
faible. En effet, comme l'amarante, cette plante a montré une
sensibilité pour les fortes teneurs en ETMs et la structure compacte des
sols. En effet, les cultures maraîchères préfèrent
les sols meubles et riches en matières organiques pour le bon
développement des plantes (Messiaen, 1989).
La survie de la carotte a été maximale pour tous
les sols des jardins (excepté EN5) et pour le sédiment avec
épais couvert végétal (). Cependant, une mortalité
de 100% a été observée sur SE et SV entre 60 jours et 90
jours après le semis. Ceci serait dû probablement à la
mauvaise structure de ces sols d'une part et de l'autre aux fortes
concentrations des ETMs sur ces sols qui a empêché le bon
développement des plantes sur ce sol, et de surcroît cela a induit
leur mortalité. D'ailleurs, selon Kloke (1979) et Bizoux (2006), les
sols contaminés en ETMs peuvent produire des plantes d'apparence normale
alors que la concentration de ces mêmes ETMs dans leurs tissus peut
être dangereuse pour leur croissance, pour la consommation humaine et
animale.
Pour la taille des plantes ainsi que le nombre de feuilles
produit par plante, la meilleure performance a été observé
sur les sols des jardins exceptés EN2 qui a donné des plantes
avec un nombre de feuilles inférieur à 4 et EN5 qui a produit des
plantes chétives dont la taille n'a pas dépassé 10cm. Ceci
s'expliquerait probablement par le fait que pour EN2, malgré les faibles
concentrations en ETMs, le faible niveau de pH (4,8) a induit une faible
mobilité des élements nutritifs dans le sol ; pour EN5 par
contre, cela serait dû aux fortes concentrations des ETMs.
3.2.1.3. L'épinard
Pour le paramètre taux de survie et taux de reprise,
toutes les plantules d'épinard qui ont été
transplantées ont pu survivre que ce soit pour les sols de jardin ou
pour les sols contaminés en ETMs du quartier GCM. Ceci serait
probablement dû à des mécanismes physiologiques d'exclusion
que développerait cette espèce pour pouvoir supporter les fortes
concentrations des ETMs dans les sols. En effet, selon Horst (2002),
l'excès des ETMs pour les plantes a un impact négatif sur le
processus métabolique des plantes (contamination mono et
polymétallique) et les plantes développent différents
mécanismes pour se protéger contre les excès des ETMs. Ces
mécanismes sont en général développés dans
les racines grâce aux exsudats racinaires contenant les acides
polygalacturoniques et la production des phytochélatines qui fixent les
ETMs et qui les déplacent dans les vacuoles ou les excrètent hors
des cellules. En dépit de cette tolérance face aux ETMs qu'on lui
suppose, l'épinard n'a pas montré d'exigences quant à la
structure du sol.
Pour la taille des plantes observées aux
différentes dates ainsi que le nombre de feuilles par plante, des
situations presque similaires ont été observées sur
l'ensemble des plantes que ce soit pour celles qui ont poussé sur sols
des jardins ou encore celles qui ont poussé sur les sols
contaminés en ETMs du quartier GCM. Toutefois, les plantes de taille
élevée et ayant produit aussi un grand nombre de feuilles, ont
été obtenus sur les sols des jardins d'une manière
générale, hormis sur et SE pour les sols contaminés du
quartier GCM. Cependant, SN qui présente des très fortes
concentrations en ETMs sur l'ensemble des sols utilisés pour l'essai,
notamment tous les 5 ETMs qui ont été considérés
pour notre essai, a produit des plantes chétives et à peu de
feuilles. Ceci s'expliquerait par le fait que les fortes concentrations des
ETMs dans les plantes réduisent l'assimilation d'autres
éléments nutritifs comme le fer, le manganèse, le
potassium (Taylor et Foy, 1985 ; Horst M, 2002).
Dans l'ensemble, les plantes d'amarante, de carotte et
d'épinard se sont bien comportées sur les sols des jardins que
sur les sols contaminés en ETMs du quartier GCM, excepté sur et
SE. Cette situation serait due aux fortes concentrations des ETMs et à
la structure compacte de ces sols. Néanmoins, l'épinard a
dû tolérer les fortes concentrations des ETMs dans les sols (mais
il est aussi à savoir qu'il existe une limite de tolérance
lorsque la concentration en ETMs des sols augmente) et à la structure
compacte des sols du quartier GCM; l'amarante et la carotte ont
montré une sensibilité aux fortes concentrations des ETMs et
à la structure compacte des sols du quartier GCM.
Il est aussi à savoir que les essais en pots permettent
une meilleure standardisation des conditions (concentrations en ETMs), mais ne
permettent pas un développement normal des plantes à long terme.
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