3.2.1.4 Le chou de chine
Les amendements massifs de CaCO3 (15T/ha, 30T/ha et 45T/ha)
ont permis une bonne croissance de chou de chine par rapport au sol
contaminé sans amendement calcaire (T1). Cependant, contrairement
à ce qui a été observé sur T0, T2, T3 et T4 ;
sur T1 aucune plante transplantée n'a pu reprendre. Cela serait dû
au fait que les fortes concentrations en ETMs dans un sol induisent un
ralentissement de croissance chez les végétaux, et, de
surcroît une disparition des végétaux qui ne
tolèrent pas la présence des fortes concentrations des ETMs dans
le sol (Anne et Isabelle, 2005).
Après la transplantation, la forte mortalité des
plantes a été observée sur les pots contenant le sol de la
Gécamines sans amendement calcaire (T1) (100% de mortalité). Par
ailleurs, au-delà de 30 jours, la même situation a
été observée pour l'ensemble des traitements. Cependant,
une mortalité de 46,67% a été observée sur
l'ensemble des traitements, hormis sur sol contaminé sans amendement
calcaire (T1). L'unique hypothèse à ce sujet serait que le chou
de chine étant une plante des régions tempérées,
l'augmentation des températures provoque l'apparition des maladies,
augmente leur incidence, induit une baisse des réactions
métaboliques. La résultante de ces trois facteurs est que les
plantes se développent mal et au fur et à mesure la
température augmente, la mortalité augmente aussi jusqu'à
atteindre le maximum (100%).
Par ailleurs, une situation particulière sur le sol
contaminé où on a appliqué 45 T de chaux/ha (T4) semble
être non négligeable et est à signaler. En effet, quoiqu'il
n y ait pas de différence significative entre le témoin (T0), sur
le sol contaminé où on a appliqué 15 T de chaux/ha (T2),
sur le sol contaminé où on a appliqué 30 T de chaux/ha
(T3) et sur le sol contaminé où on a appliqué 45 T de
chaux/ha (T4) ; cependant, T4 semble cependant avoir le taux de survie le
plus faible de tous les 4 traitements susdits bien qu'ayant reçu la
forte dose de 45 T de chaux à l'hectare. Ceci serait dû au fait
qu'un chaulage massif modifie brutalement les propriétés du sol
et peut même entraîner des dommages sur les végétaux
cultivés et causer le blocage de certains éléments
nutritifs (Lumpungu, 2008). En effet, une forte teneur en chaux a
généralement pour résultat un plus grand besoin
d'application d'engrais ; dans le même ordre d'idée, des sols
très calcaires sont susceptibles d'être moins productifs que des
sols légèrement calcaires, toutes les autres conditions
étant égales par ailleurs.
Pour ce qui est de la hauteur des plantes et du nombre des
feuilles, la meilleure performance, dans l'ensemble bien entendu, a
été observé sur T3. Néanmoins, sur T1, suite
à la forte concentration des ETMs dans le sol, toutes les plantules
repiquées n'ont pas pu survivre. Cependant, il a été
constaté qu'en dehors de T1, la performance la plus faible a
été observée sur T4. Ceci serait dû au fait que dans
l'emploi de la fumure il y a une limite d'utilisation de cette dernière
(fumure). En effet au-delà d'un certain seuil, le développement
des végétaux devient difficile suite au phénomène
de compléxation et blocage (Mobambo, 2007 ; Mobambo, 2008 ;
Lumpungu, 2008).
Par contre, la situation observée sur T3 se
justifierait par le fait qu'avec l'application de la dose optimale de chaux, il
se produit une réduction de la mobilité des ETMs avec
augmentation du pH, mais sans blocage et compléxation d'autres
éléments nutritifs. En effet selon Han et Lee (1996), pour la
plupart des ETMs, hormis le bore, la mobilité et donc la
biodisponibilité diminue lorsque le pH augmente. Cependant, l'aspect
économique devra être pris en compte lorsqu'on envisagera
l'établissement d'une culture.
Quant aux doses de chaux, la dose de 30T/ha semble être
optimale pour la croissance et la production des feuilles de chou de chine par
rapport à la dose de 15T/ha et 45T/ha. En effet, l'excès de
calcium dans un sol conduit à la destruction rapide de la matière
organique avec perte de stabilité structurale ; au blocage de
certains éléments essentiels pour le métabolisme de la
plante, notamment le magnésium (antagonisme dans l'absorption) (Ngongo,
2007).
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