3.2 Discussion des
résultats
3.2.1 Influence des ETMs sur la
croissance
3.2.1.1 L'amarante
L'essai de comparaison de la croissance de l'Amarante sur les
sols des jardins et les sols contaminés du quartier Gécamines
(sols d'en face du cimetière de la Gécamines, les
sédiments) a révélé une différence
significative entre les plantes qui se sont développées sur les
sols des jardins et celles qui ont poussé sur les sols contaminés
d'une manière générale pour tous les paramètres
observés.
Pour le paramètre taux de levée observé
chez l'amarante à 7 jours après semis, aucune graine semée
n'a pu germer sur SJ ; et un taux assez faible a été
observé sur les autres sols des sites contaminés, hormis le
sédiment avec un épais couvert végétal et les sols
de jardin où un taux élevé a été
observé. Pour le sédiment de zone nue, cela est dû au fait
que tous les ETMs transportés par les eaux de pluies s'accumulent dans
le sédiment de bas fond (C1). Pour les autres sols contaminés par
contre, étant donné qu'ils sont lourds et compacts, cela a rendu
difficile la germination des graines, par là empêche la
levée car la structure détermine la porosité, qui est
responsable de l'adsorption et de la rétention de l'eau et du
développement et de la distribution des racines. En effet, la croissance
des plantes sur des sols ayant des concentrations très
élevées en ETMs est limitée et dans la plupart des cas, la
morphologie de ces plantes est altérée car les ETMs peuvent
affecter le métabolisme des plantes et dans certains cas, inactiver les
constituants de membranes dans les cellules. Dans la plupart de cas, les ETMs
peuvent causer des effets visibles de phytotoxicité (Kabata- Pendias A,
2001).
Pour le paramètre taux de survie, et comme pour le taux
de levée, l'on remarque que c'est plus la structure compacte du sol qui
influence la croissance des plants d'amarante ainsi que la concentration en
ETMs. En effet, pour les plantes ayant poussé sur EN5, qui
présente des fortes concentrations en ETMs dans les sols par rapport aux
autres sols des jardins, une mortalité d'environ 30% a été
observée alors que pour les autres sols des jardins le taux de survie
est resté de 100% ; ce qui explique d'ailleurs aussi la forte
mortalité observée sur les sédiments en zone nue (C1), le
sol nu noir (SN) et sur le sol jaune accumulé et érodé
ailleurs (SE). Par contre, les plantes qui ont poussé sur et SV, qui
contiennent des faibles teneurs en ETMs, notamment en plomb et en cadmium par
rapport à d'autres sols du quartier GCM, ont connu une mortalité
nulle. Ceci est dû au fait que généralement les plantes
s'adaptent aux conditions de stress du milieu ; cependant elles sont
sensibles particulièrement à l'excès
d'éléments traces dans les sols (Tyler et al., 1989).
Par ailleurs, les fortes concentrations des ETMs dans les sols
ont eu un effet dépressif sur la croissance des plantes. De ce qui
précède, il ressort que les sols à faible teneur en ETMs
(sols des jardins excepté EN5, et SE) ont donné des plantes de
meilleure taille contrairement à ceux qui en contiennent plus (les sols
du quartier GCM hormis et SV). Par contre, la structure compacte du sol de SE
n'a pas permis un bon développement des plantes et à d'ailleurs
causer leur mortalité à partir du 20ème jour
après le semis.
A coté de ce qui précède, le nombre de
feuilles par plante d'amarante a été étroitement
influencé par la concentration des ETMs dans les sols. Ceci dit, le
nombre de feuilles par plant a été élevé sur les
plantes ayant poussé sur les sols des jardins à faible
concentration des ETMs et sur les sols contaminés à faible
concentration en ETMs (SV) et à bonne structure du sol (). Par ailleurs,
le sol du jardin Tingi-tingi, a donné des plantes avec nombre de
feuilles élevé par rapport aux autres sols des jardins bien que
présentant d'assez fortes concentrations en ETM par rapport à EN2
et EN4. Ceci serait dû probablement aux effets résiduels de la
matière organique étant donné que ce sol a
été amendé l'année qui a
précédé notre expérimentation avec la bouse et
fertilisé chaque année avec les engrais minéraux. En
effet, Mobambo (2009) rapporte qu'à cause de la libération
échelonnée des acides organiques par la fumure organique au cours
de sa décomposition, il se produit des effets résiduels au cours
du temps et sur les cultures subséquentes.
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