b) Le contexte des enjeux, des intentions et des projets
des acteurs en présence :
Autre dimension de
référence à toute
situation de
communication, le contexte
des enjeux souligne le système
interactif des enjeux des acteurs dans
la
situation.
Pour MUCCHIELLI, un
acteur, du fait même de son
existence et de sa présence dans la
situation, ne peut pas ne
pas avoir d'enjeux.
L'enjeu, dans la
conception
`'situationnaliste»,
est consubstantiel à
la nature humaine (...)
l'enjeu d'un acteur,
c'est ce qui est,
d'une manière
primordiale,
`'en jeu», pour lui,
dans la vision
individuelle
qu'il a de la
situation et de
l'insertion de cette
situation dans un
emboitement de situations
plus larges qui
constitue son champ total de
vie. L'enjeu peut être
la poursuite d'une
finalité, ce peut
aussi être l'atteinte
d'un objectif concret.
L'enjeu de l'acteur
oriente nécessairement sa
perception de la
situation et des faits
s'y déroulant. Il
oriente aussi toutes ses
activités en
situation. Les enjeux
d'un acteur social sont
plus ou moins
immédiats et concrets.
Ils s'insèrent
nécessairement dans une
temporalité.24
Le présent contexte nous aide à
comprendre dans le cadre de ce travail, le
« circuit » vu sous cet
angle :
La rémunération de
la plupart
d'enseignants
congolais étant
insuffisante ou
insignifiante,
ceux-ci demeurent à la
quête d'augmentation de
leur revenu.
L'exécution de
la tâche d'enseignant
pour certains d'entre eux est centré
sur cet enjeu. Par conséquent, un
cours facile à maîtriser peut
être rendu difficile
à réussir par le
titulaire en vue de pousser
les étudiants à
recourir à d'autres moyens pour
la réussite,
tel le
circuit. Inversement
parlant, une
étudiante par exemple,
à la capacité
intellectuelle
moindre, voulant à
tout prix réussir,
peut se sentir obligée de
séduire l'enseignent
pourvu que ce dernier lui
redoive en retour de bonnes côtes.
Nous voyons par là que le
fait de donner et de recevoir
le cours dans la
relation éducateur-apprenant
subi l'influence de leurs
enjeux, leurs
intentions, leurs projets
qui peuvent
24 MUCCHIELLI, A., Etudes des communications :
Nouvelles approches, Op. Cit., P.181
26
être d'une part
l'augmentation de sources de revenus ou
la recherche de la
satisfaction de certains
besoins
physiologiques et
d'autres parts la
réussite...
c) Le contexte des positionnements :
Les acteurs sociaux,
impliqués dans une
situation, ne peuvent pas ne
pas avoir, entre eux, des
positions réciproques
dans cette situation.
L'ensemble de ces
positions respectives forme
le contexte des
positionnements. Un
positionnement peut
découler des statuts, des
rôles historiques ou
actuels, comme de la «
place », donnée ou
prise, par tel ou
tel acteur. Il peut aussi
découler des places
qui sont attribuées ou que
s'attribuent les acteurs au
cours de leurs échanges.
Toute communication peut
être considérée comme
contribuant à
positionner les acteurs
échangeant les uns envers les
autres. Le simple
fait d'ouvrir
la bouche pour dire quelque
chose, c'est se
positionner comme « ayant
quelque chose à dire dans
les circonstances présentes
». On ne peut ne pas être
positionné par rapport aux autres et
la communication-en-acte en
est le moyen
principal. Toute
communication est porteuse
d'une proposition de
définition des «
places » des
interlocuteurs aussi
à travers son contenu qu'à travers
la manière dont elle
est faite.25
Dès qu'un acteur « transmet
» un message
signifiant,
dès qu'il organise pour des
acteurs, une
communication, il
intervient dans ce contexte des
positionnements des acteurs qui
réagissent aussi en
fonction de ces
positionnements.
(...) un expert pourra confirmer des
informations pointues
données par un dirigeant.
Un responsable
d'équipe aura le
statut légitime pour
annoncer des réorganisations à
venir...26
Il en est de même pour ce cas sous
étude. Des « étudiants
», ne s'engagent dans
le « circuit » que
s'ils sont vraiment
convaincus que c'est
réellement
l'enseignant qui
veuille qu'il en
soit ainsi, dans
le cas où c'est des
tierces personnes qui coordonnent
l'opération en son nom.
Cette hésitation,
ce doute, cette
indécision
s'explique par le
fait que le
positionnement de
l'enseignant dans
l'interaction avec les
étudiants est différent de
celui des autres.
C'est un
positionnement qui
découle de son statut
réel
25 MUCCHIELLI, A., Op. Cit., P. 183
26 Idem, communication interne, Armand Colin,
Paris, 2004, P. 78
27
du « maître avec ses
disciples ».
Dans le
circuit, la
place des acteurs à
l'université joue un
rôle, car c'est compte
tenu du positionnement (de
la position) de
l'individu qui
dit que pour le cours X,
l'enseignant veut une somme Y pour
la dispense,
qu'un étudiant en
difficulté
choisit à s'y engager
ou pas de peur qu'il ne soit
roulé.
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