C. Secteur bancaire
Concernant le système bancaire et financier, les
banques, en Afrique centrale, sont sur-liquides. Cette surliquidité, qui
est un défaut en temps normal, dévient une protection en cas de
crise.43
Le secteur bancaire congolais, encore épargné en
2008, a senti, lui aussi, les effets de cette crise. La baisse des
activités minières s'est répercutée sur les
activités de banques.
Il y a eu une diminution drastique de l'offre de devises sur
le marché, d'énormes difficultés de trésorerie dans
les banques commerciales.
La perte de la valeur du Franc congolais (Fc) face au dollar
américain.
La crise a été à l'origine de la chute
des réserves. Celles-ci ont chuté de près de 400% passant
de 253,1 millions de dollars américains en 2008 à 77 millions de
dollars américains au mois de décembre 2008.
Les termes de l'échange se sont davantage
détériorés en 2008 (-2). Les taux d'inflation se sont
ainsi chiffrés, à la fin de 2008, à 27,6% contre une
prévision de 23%.
La crise a causé la perte de points de croissance. Le
taux de croissance en 2008 est estimé à 6% contre une
prévision initiale de 10%. Les perspectives de 2009 situent la
croissance à 2,7% soit en dessous du taux de croissance
démographique de 3,3%.
D. Secteur de l'administration publique
Avec cette crise, il y a eu une baisse de recettes
budgétaires et fiscales entraînant un accroissement des
déficits publics. Comparés à leurs niveaux du
1er trimestre, les recettes publiques ont fortement baissé au
1er trimestre 2009, aussi celles provenant des régies
financières que celles provenant des produits miniers et des recettes
pétrolières. En termes
43 Entretient avec M. Lionel ZINSOU Membre du Comité
Exécutif de PAI Partners sous thème : LES CONSÉQUENCES
DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST-,
propos recueillis par M. Laurent Bossard, Directeur adjoint du CSAO 15 octobre
2008, p 1
26
réels, elles sont passées de 230,3 millions de
dollars américains en mars 2008 à 175,9 millions de dollars en
mars 2009, soit une baisse de 23,6%.
Face à cette situation, le gouvernement congolais s'est
retrouvé dans une situation de manque des ressources pour financer les
infrastructures des voies de communication, les infrastructures
énergétiques et les services sociaux de base. Les écoles
et hôpitaux ont été oubliés.
Notons de même que la crise économique mondiale a
contribué à l'exacerbation des conflits sociaux exprimés
notamment à travers des grèves dans les entreprises publiques et
privées, et de difficultés à payer
régulièrement les salaires des agents de la fonction publique et
des entreprises publiques.
En effet, la RDC est si proche des seuils de pauvreté
qu'une crise économique se transforme rapidement en une crise
sociale.
Il sied de souligner que la crise a causé le
rétrécissement de l'espace budgétaire pour financer la
restauration totale de l'autorité de l'Etat dans certaines
contrées de l'Est de la république où les populations
déplacées en grand nombre (250 000 habitants) sont victimes de
violations diverses.
|