SECTION II : POLITIQUE GOUVERNEMENTALE DE LUTTE CONTRE
LA CRISE
Au cours de cette section, seront montrées en premier
lieu les mesures de lutte contre la crise économique. Enfin, il sera
question d'élucider l'efficacité de ces mesures.
II.2.1 MESURES DE LUTTE CONTRE LA CRISE
Ici, il est question de démontrer les mesures prises
pour atténuer les effets de la crise et le plan de sortie de crise
conçu par le pouvoir publique.
Le PUAICF a pour but ultime de contribuer au maintien de la
stabilité économique et de l'ordre social. Il a pour objectif
spécifique d'atténuer, à court terme, l'impact de la crise
sur
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A. Mesures prises pour atténuer les effets de la
crise
Au niveau de la politique publique, le gouvernement congolais
a mis en oeuvre diverses mesures visant à atténuer l'impact de la
crise économique mondiale en RDC.
Le gouvernement a mis en place un éventail des mesures,
entre autre :
- le programme d'urgence d'atténuation des impacts de
la crise financière internationale (PUAICF) et
- le mélange d'appuis.
En effet, dans le souci d'atténuer les effets de la
crise, le gouvernement congolais a conçu un programme d'urgence
d'atténuation des impacts de la crise financière internationale
(PUAICF). Dans ce cadre, il a sollicité l'appui des institutions
internationales dont la banque mondiale, la banque africaine de
développement (BAD) et l'union européenne.
Le conseil d'administration du groupe de la banque africaine
de développement a approuvé le O6 mai 2009 l'octroi d'un don du
fonds africain de développement (FAD) de 65 millions d'UC (unité
de compte), équivalent à 97,18 millions de dollars
américains, à la RDC en vue de financer le dit programme.
Il s'agit principalement d'un programme d'appui ciblé
à la balance des paiements couplés à des engagements du
gouvernement pour allouer la contrevaleur en monnaie locale des ressources en
devises à des dépenses urgentes du budget 2009.
Le programme a été mis en oeuvre sur un an au
maximum à partir de mai 2009. Le programme a été
formulé en étroite coordination avec les principaux bailleurs de
fonds de la RDC dont le FMI et la banque mondiale.
Il est en ligne avec la lettre de politique du gouvernement
pour atténuer l'impact de la crise et sa conception a pris en compte les
directives en matière de réponse de la banque à l'impact
économique de la crise.
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l'économie congolaise. Les objectifs
opérationnels sont la facilitation de l'approvisionnement en
marchandises et produits importés de première
nécessité ; et la facilitation du financement de dépenses
prioritaires urgentes du budget 2009.
La RDC a, en outre, bénéficié d'un appui
à la balance de paiement et d'un appui budgétaire. Ce programme a
été financé par la banque mondiale (100 M USD), le fonds
monétaire international (FMI : 195 M USD), la banque africaine de
développement (BAD : 105 M USD), l'union européenne (64 M USD) et
la Belgique (25 M USD).
En raison de la crise, les comptes, les comptes
extérieurs de la RDC se trouvaient dans le rouge. Les réserves
internationaux de change de la banque centrale du Congo (BCC) ont atteint un
niveau historiquement bas fin 2008, suite à la chute des recettes
d'exportations (mines, pétroles,...) menaçant la capacité
du pays à financer ses importations.
Ainsi, le gouvernement et la banque centrale du Congo ont
compté sur les flux attendus de l'extérieur pour renforcer les
réserves internationales de change de la BCC et faire face aux
conséquences de la crise. De ce fait, une bonne nouvelle pour la RDC,
était tombée le jeudi 12 mars 2009 avec l'octroi de 195,5
millions de dollars à la RDC par le fonds monétaire
international.
Les appuis budgétaire de la banque mondiale et de la
BAD ont, notamment, permis de financer les importations de certains biens de
première nécessité, d'assurer la paie des enseignants du
niveau primaire et secondaire et de payer les factures de consommation d'eau et
d'électricité de l'Etat.
Par ailleurs, les appuis de la balance de paiement ont permis
à la BCC de reconstituer les réserves de changes qui sont
remontées à plus de 250 millions USD fin mars 2009 et à
près de 850 millions USD, fin août, grâce à des
nouvelles facilités offertes par le FMI.
La RDC, comme le Nigeria, le Rwanda ou le Kenya, a mis sur
pied une équipe spéciale ou un comité pour prendre les
pouls de l'économie et conseiller le gouvernement sur
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la manière de réagir à la crise. Si la
plupart des pays ont réagi en réduisant leurs taux
d'intérêts, la RDC a, pour sa part, relevé son taux
directeur pour tenter de juguler l'inflation.44
Le premier ministre de l'époque, Adolph MUZITO, a
institué, au courant de novembre 2008, une commission
interministérielle chargée de proposer un ensemble des mesures
nécessaires pour faire face aux effets de cette crise sur
l'économie nationale.
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