L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha( Télécharger le fichier original )par Moussa DIOP Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013 |
II.3. Les autres produits les moins utilisés : le Salam, l'Istisna, la Joala, les Soukouk ou obligations islamiquesII.3.1. Le SalamC'est une vente avec livraison différée. Plusieurs définitions sont données par les foukaha (savants islamiques). Mais selon le savant hanafite Ibn al Hamman : « Le Salam est l'acquittement immédiat d'un achat à terme. Le terme concerne la marchandise (absente) vendue contre paiement au comptant de son prix »40. Figure 5 : Contrat de Salam Source : Sharia-finance.lu L'acheteur paie comptant le prix négocié à l'initiation du contrat. Le vendeur livre le bien à terme. Cependant, le vendeur signe une promesse de livraison à l'acheteur en précisant les modalités de la vente (nature de marchandises, quantités, prix, délais et modalités de livraison ou de vente. L'avantage du Salam s'explique par le fait que les pourvoyeurs de fonds peuvent se prémunir contre le risque d'inflation et s'assurer un approvisionnement en temps opportun. (IIFR, 1996. p.155). Le Salam peut être comparé à un contrat forward qui donne le droit d'acheter un bien à un prix et une date convenue dans le futur. Cependant, selon Karim (2008. p. 34), il existe deux différences fondamentales entre un Salam et un forward : premièrement, à échéance le sous jacent n'est pas livré dans le cadre d'un Salam. Deuxièmement, lors d'un forward le sous jacent est payé à la maturité, ce qui n'est pas le cas du Salam où le paiement est comptant. 40 BID, IIRF, 1996. p.154. II.3.2. L'IstisnaL'Istisna se définit comme étant un arrangement entre deux parties, demandeur et un fabricant, où le premier s'engage à acquérir auprès du second un produit déterminé. (IIRF, 1996. p.160). Par exemple l'arrangement de certains établissements scolaires et éducatifs de s'approvisionner auprès de fabricants de mobiliers scolaires et de matériels didactiques. Le paiement peut se faire au comptant, échelonné ou à terme. Figure 6 : Contrat d'Istisna Source : Sharia-finance.lu L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha DIOP Moussa 36 Il se différencie du Salam par la non exigence du paiement intégral du prix au moment de la signature du contrat et la non exigence de la fixation de l'échéance du contrat. Donc l'Istisna est moins contraignant que le Salam (voir Annexe 2 : Comparaison entre Istisna et Salam). Selon sa nature juridique, certains savants (les Hanafites en particulier) le considèrent comme assimilable aux contrats de vente, d'autres y voient une simple promesse de vente. C'est une technique moins utilisée par les banques islamiques vu son caractère productif et non commercial. En effet les banques islamiques investissent davantage sur les opérations de Mourabaha (de type commercial) que dans des opérations de production (BID, IIRF, 1996, p.161). C'est un contrat proche des forward si le paiement s'exécute à terme. Il peut être proche aussi d'un prêt pour fond de roulement si le paiement cash sert à acheter le matériel nécessaire pour la fabrication du bien (KARIM, 2008). L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha DIOP Moussa 37 |
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