L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha( Télécharger le fichier original )par Moussa DIOP Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013 |
II.2. L'Ifara /Ifara Wa Iktina ou Leasing/Location venteLe terme Ijar qui signifie louage ou location est défini comme la vente de l'utilité d'une chose (BID, 1996. p.131). L'Ijara fait parti des modes de financement en vigueur dans les banques islamiques. C'est un contrat de location où un bien est acquis par la banque auprès d'un fournisseur. Ensuite la banque le loue à l'entrepreneur et le coût de location plus la marge sont échelonnés sur toute la période du bail. La variante Wa Iktina permet à l'entrepreneur d'acquérir à terme l'objet loué. Comme le montre la figure suivante, le contrat d'Ijara est un contrat tripartite : la banque, le fournisseur et le client. Si une part est défaillante cela peut répercuter sur les autres parties. 38 Bien que certaines banques islamiques imposent des pénalités de retard, celles-ci sont réservées à des oeuvres caritatives pour le compte du client. Elles ne constituent pas pour la banque une forme de revenu, mais un moyen d'encourager les clients à payer en temps et à l'heure. L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha DIOP Moussa 34 Figure 4 : Contrat d'Ijara-Wa-Iktina Source : Sharia-finance.lu L'équivalence de l'Ijara dans la finance conventionnelle est le leasing ou contrat de crédit bail. Selon les jurisconsultes musulmans, le leasing est licite car il est différent d'un prêt à l'argent dans la mesure où le bailleur transmet un bien et non de l'argent. En effet lorsqu'on loue de l'argent, le loyer est considéré comme un intérêt prohibé, alors que la location d'un bien en nature, permet légitimement, la perception d'un loyer qui correspond à la jouissance du bien par le preneur. (BID, IIFR, 1996. p.132). L'opération de leasing nécessite certaines précautions à prendre. Il s'agit de la nature du bien qui doit être durable (par exemple un équipement industriel, des chalutiers, des équipements médicaux, des immeubles...), standard (pour minimiser le risque de la banque) et facilement démontable (pour éviter toute sorte de friction lors d'une éventuelle reprise).39 La fixation des loyers du leasing peuvent être établis suivant deux barèmes (BID, IIFR, 1996, p.136) : - Le barème linéaire dans lequel les loyers sont égaux entre eux et proportionnels à la durée de la location. C'est le barème d'usage dans les banques islamiques. - Le barème dégressif : c'est le système français qui est lié au régime des amortissements fiscaux. Cette méthode permet un raccourcissement du risque pour le bailleur et son locataire. Le leasing, en tant que technique totalement étrangère au monde-arabo musulman, est aujourd'hui une pratique bien implantée dans les banques islamiques. 39 Un matériel difficilement démontable risque de subir le régime des immeubles et l'inconvénient d'un tel régime, c'est que les meubles ne peuvent être cédés qu'avec les immeubles, ce qui prive la banque de reprendre son matériel et de le vendre ou le relouer. L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha DIOP Moussa 35 Il enrichit les autres produits financiers adoptés par ces banques et contribue à la diversification des sources de financement de entreprises. |
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