1.2.2. Avoirs des pauvres
ruraux
La situation économique des pauvres ruraux est
influencée par les différents actifs (et leur rendement)
détenus au niveau des ménages et de la communauté et
à l'échelon supra communautaire. Les voici :
A) Les actifs physiques des
pauvres
Comprennent le capital naturel (les droits à la
propriété privée ou commune de la terre, des
pâturages, des forêts et de l'eau), les machines, outils et
bâtiments, le cheptel vif et les stocks de nourriture, et le capital
financier (bijoux, assurances, épargne et accès au
crédit).
B) Leurs actifs humains
Cette catégorie est constituée de la force de
travail des ménages et des communautés (qui est constituée
de travailleurs différents par l'âge, le sexe, les
compétences et l'état de santé).
C) Leurs actifs
infrastructurels
Ce sont les transports et les communications, l'accès
aux écoles et aux centres de soins, les installations de stockage, l'eau
potable et l'assainissement, que ces services soient fournis par le secteur
public ou par le secteur privé.
D) Leurs actifs
institutionnels
Comprennent leurs droits et libertés
protégés par la loi et leur participation au processus de
décision dans la famille et la communauté, ainsi qu'au niveau
supra communautaire.
Les deux premières catégories d'actifs sont
largement réglementées de manière formelle et informelle
par les individus et les communautés. La plupart des ruraux, et en
particulier les femmes et les ménages sans terre, sont fortement
désavantagés par le caractère inadéquat de leurs
actifs et les rendements faibles et irréguliers qu'ils en tirent.
Les différences entre les groupes de pauvres ruraux
apparaissent plus clairement dans leurs rapports à l'économie,
qui détermine la façon dont ils utilisent leurs actifs et
participent à la production. Dans leur ensemble, les pauvres ruraux
participent à la production de biens et de services destinés
à l'exportation ou à la consommation locale. Les artisans et les
travailleurs non qualifiés fournissent de nombreux services et des
produits de consommation locale (comme les denrées alimentaires de base)
que les petits cultivateurs produisent également. Toutefois, seuls les
cultivateurs ont accès à de petites parcelles de terre par la
propriété ou le fermage. Ils forment aussi le seul groupe de
pauvres qui possèdent ou louent du capital physique, c'est-à-dire
des outils, du matériel ou des machines. Les artisans et petits
agriculteurs ne disposent que de quantités limitées de capital
physique. Ils n'ont aussi qu'un accès limité au capital financier
qu'ils acquièrent en grande partie par l'intermédiaire d'agents
ou d'institutions informelles, à l'exception des fermiers qui peuvent
accéder au crédit formel par l'intermédiaire des
propriétaires de leurs terres. Les capitaux empruntés sont
souvent coûteux et servent à maintenir la consommation pendant les
périodes difficiles ou à acheter les fournitures et
l'équipement nécessaire au travail agricole. La main-d'oeuvre
familiale est employée à la fois au sein du ménage - sans
rémunération - et en dehors, à des travaux
rémunérés non qualifiés, agricoles ou autres.
Tous les groupes de pauvres ruraux sont très
vulnérables face aux aléas du climat, de leur santé, des
marchés, des investissements et des politiques publiques. Il en
résulte des fluctuations des prix et des volumes de leurs actifs et de
leur production qui peuvent soit aggraver leur pauvreté, soit leur
donner la possibilité d'en sortir. Cela tient surtout au fait que les
pauvres ruraux n'ont guère les moyens d'absorber les chocs financiers
brutaux. En outre, les crises économiques et les catastrophes naturelles
peuvent fortement aggraver la pauvreté, et les pauvres auront alors
encore plus de mal à en sortir.
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