Les groupements de solidarité, d'épargne et de crédit ( GSEC ) en territoire de Mahagi. Une réponse à la pauvreté en milieu rural de 2010 à 2013( Télécharger le fichier original )par Blaise MUGUSU KATAKA Université de Bunia RDC - Licence 2013 |
1.2 La pauvreté dans les zones rurales des pays moins avancés (PMA)Selon un rapport du Fonds monétaire International (FMI) dirigé par MAHMOOD HASAN KHAN, la pauvreté rurale représente presque 63 % de la pauvreté dans le monde; elle atteint 90 % dans certains pays comme le Bangladesh et entre 65 % et 90 % en Afrique subsaharienne (tel n'est pas le cas de plusieurs pays d'Amérique latine où la pauvreté est concentrée dans les zones urbaines). Dans presque tous les pays, les conditions de vie définies par la consommation des ménages et l'accès à l'éducation, aux soins de santé, à l'eau potable et à l'hygiène, au logement, aux transports et aux communications sont bien pires pour les pauvres des zones rurales que pour ceux des zones urbaines5(*). La persistance d'un niveau élevé de pauvreté dans les campagnes, en présence ou non de la croissance économique globale, a contribué à une expansion démographique rapide et à la migration vers les villes. En fait, la pauvreté urbaine tient en grande partie à ce que les pauvres ruraux cherchent à sortir de leur exclusion en migrant vers les villes. Les politiques publiques génératrices de distorsions, comme celles qui pénalisent le secteur de l'agriculture et négligent les infrastructures rurales (sociales et physiques), ont grandement contribué à la pauvreté, tant rurale qu'urbaine.6(*) 1.2.1. Caractéristiques des pauvres des zones ruralesLa caractérisation de la pauvreté est un instrument analytique qui permet d'obtenir une vision générale des pauvres dans leur contexte économique, géographique, institutionnel et social. Les pauvres ruraux vivent généralement de l'agriculture, de la pêche de la sylviculture et des petites industries et services apparentés. Pour comprendre comment la pauvreté affecte ces individus et ménages, et pour identifier les moyens de l'atténuer, il faut d'abord savoir qui sont les pauvres ruraux. Les pauvres ruraux ne constituent pas un groupe homogène. Certains auteurs décrivent le caractère multidimensionnel de la pauvreté rurale qui comprend des revenus bas, un accès inéquitable aux biens de production, des connaissances insuffisantes en matière d'hygiène et de nutrition, une dégradation des ressources naturelles, ainsi que la vulnérabilité et le faible pouvoir politique. L'accès aux terres agricoles est un critère important de classification des pauvres ruraux qui amène à distinguer les cultivateurs, qui ont accès à la terre en tant que petits propriétaires ou fermiers, des non-cultivateurs ou travailleurs sans terre, non qualifiés. Il y a toutefois des chevauchements fonctionnels considérables entre ces groupes, dus aux stratégies que les pauvres emploient pour atténuer leur misère face aux changements économiques et sociaux7(*). Référence svp ! Les cultivateurs, qui constituent la majorité des pauvres ruraux dans les pays en développement, travaillent directement à la production et à la gestion des cultures et du bétail. Etant donné que les petites parcelles dont ils sont propriétaires ou qu'ils ont en fermage ne suffisent pas pour assurer la subsistance de leurs familles, ils prennent d'autres emplois, agricoles ou non, dans leur village et ailleurs. Certains membres de la famille migrent vers les villes, par alternance ou à plus long terme. Dans bien des pays, les petits propriétaires comme les fermiers sont de plus en plus poussés à quitter le secteur agricole. Cet abandon de l'agriculture est sous-tendu par les forces du marché et par les mesures prises par les pouvoirs publics influant sur les taux, les loyers, les prix, le crédit, les intrants et l'investissement public dans les infrastructures sociales et physiques8(*) Référence svp ! . Les non-cultivateurs sont peut-être les membres les plus pauvres de la population rurale. Leur nombre a crû rapidement en raison de l'augmentation naturelle de la population et de la déruralisation. Ces travailleurs dépendent de la demande saisonnière de main-d'oeuvre dans l'agriculture et dans les petites industries et services ruraux informels. Les travailleurs sans terre sont vulnérables face aux fluctuations de la demande de main-d'oeuvre, des salaires et des prix alimentaires. Il leur est encore plus difficile qu'aux petits propriétaires et aux fermiers d'avoir accès aux infrastructures et services publics. En outre, à la différence de leurs homologues des zones urbaines, ils sont souvent exclus des dispositifs publics de protection. Les femmes, dans les populations rurales, tendent à souffrir beaucoup plus que les hommes. Leur dénuement et leur statut social inférieur dans la plupart des sociétés sont l'une des principales raisons de la pauvreté chronique. * 5 * 6FMI, La pauvreté rurale dans les pays en développement, Orientation pour l'action publique, Éd. Dossiers Economiques, Washington.2001 p.2 * 7 * 8 (Mahmood : 2001) |
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