I.2) Définitions et Objectif.
Le système financier décentralisé, le
Microcrédit, l'Epargne et crédit solidaire, le système
financier informel, la coopérative d'Epargne et de crédit, le
« Crédit sur Parole » ...etc. tous ces termes renvoient
à la problématique de l'accès des personnes
pauvres1,marginalisées ou exclues, aux
services financiers mis en place aux systèmes de micro-crédit.
Mais que faut-il entendre par Microfinance ? Il est donc nécessaire de
commencer par clarifier le concept de microfinance.
La Microfinance désigne, tout au moins dans son
acceptation financière au sens large, les prestations de service «
de petite taille » dans le domaine de l'épargne du crédit et
de l'assurance. Ce service de « petite taille » est relativement
adapté aux besoins d'une population spécifique : prêt de
logement, aménagement, de petites assurances. Généralement
cette couche de la population se caractérise par son niveau de
pauvreté et l'inaccessibilité aux prestations de service
financiers offertes par le secteur formel. Il existe en effet de nombreuses
définitions de la microfinance et de nombreuses controverses entre les
spécialistes sur le concept de microfinance. Les nombreuses
définitions de la microfinance peuvent être regroupées en
trois grands types : les définitions quantitatives, les
définitions institutionnelles et les définitions normatives.
La définition quantitative
De prime abord, la micro finance en opposition à la
macro finance se caractérise par la faiblesse de la taille des
transactions financières. On peut faire une distinction entre la
microfinance au sens strict et la microfinance au sens large. Au sens strict,
la micro finance est définie comme étant l'ensemble des
activités de micro-épargne, de microcrédit, de
micro-assurance ou de transfert d'argent de faibles montants (moins de 100
$USD). La microfinance au sens élargi inclut par contre les
activités d'intermédiation micro financière portant sur
des montants pouvant dépasser 100 $US. Tel l'exemple « le Projet de
Promotion de Petit crédit Rural- PPPCR » au Burkina Faso ou encore
le « Tout Petit Crédit aux Femmes » à Djibouti et
également au bénin.
A défaut d'une définition quantitative
universelle, impossible à trouver, l'unanimité semble se faire
autour d'une tentative de définition plus institutionnelle
caractérisée sur les formes de solidarité ou de
proximité.
La définition institutionnelle
La microfinance, sous sa définition institutionnelle
fait référence à ce système particulier qui est
capable de produire et traiter l'information financière en environnement
d'incertitude puisque les populations cibles sont potentiellement non solvables
et donc plus risquées (faute de garantie).
1 _« le plus pauvres des pauvres », M.Yunus,
1997.
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De part cette approche institutionnelle, la microfinance se
caractérise et s'appuie sur le principe dit de la « caution
solidaire ». Ce dernier consiste à distribuer le crédit par
l'intermédiaire d'un petit groupe de membres qui se connaissent et qui
acceptent de se porter caution mutuelle. En effet, La solidarité,
l'entraide et l'effet de proximité mais aussi et surtout la confiance
qui en résulte entre les individus concourent à abaisser les
coûts et de minimiser les risques de prêts aux pauvres. Donc, les
IMF sont, par ailleurs, considérer comme de « véritables
transformateurs d'incertitudes en risques maîtrisables » et
constitue un avantage comparé aux banques classique1. De
plus, elles ont pour caractéristique d'être capables de
répondre aux défaillances d'autres acteurs dans le secteur
financier, celles du secteur bancaire classique en particulier.
La définition normative :
Un autre courant, parmi ceux qui rejettent les critères
quantitatifs pour définir la microfinance, propose une définition
: on parle de définition normative. Cette dernière s'appuie soit
sur les imperfections ou les échecs du marché (en l'occurrence
des populations qui sont exclues aussi bien au niveau des dépôts
qu'au niveau des prêts par les banques classiques), soit sur les
problèmes d'asymétrie d'informations.
Sans entrer dans les détails, disons que les
définitions qui mettent l'accent sur les échecs du marché
se fondent sur l'idée selon laquelle les IMF remplissent un vide qui
découle de l'inadéquation entre la demande de financement des
populations pauvres et l'offre du système bancaire classique. En
d'autres termes, le non accès des populations pauvres aux banques
engendre l'exclusion économique de ces populations. En donnant justement
la chance aux populations exclues des banques d'accéder à des
services financiers, et donc de financer leurs besoins, les institutions de
microfinance apparaissent comme des substituts au secteur bancaire
classique.
Enfin, cet éventail de définitions montre bien
la complexité du concept de microfinance. En même temps, elle
témoigne de son actualité.
Pour notre part, le terme microfinance désigne des
institutions formelles, semi-formelles, ou informelles, offrant exclusivement
ou principalement des services financiers (épargne, crédit,
assurance...etc.), le plus souvent en faveur des populations démunies
(ou défavorisées) 2.
1_ Mayoukou, « le système des tontines en
Afrique(...) », 1994 p.13 2_ Dr. Yousoufou, expert international
en microfinance.
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