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La micro finance et la lutte contre la pauvreté. Le cas de Djibouti

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par Abdoulkader WARSAMA AFASSEH
Université de Poitiers ( France ) - Diplôme d'études supérieures spécialisées en développement économique local 2012
  

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Première Partie : La Microfinance

Le périmètre de la Microfinance est aussi large que peut l'être la finance en général. La présente partie traite du concept « Microfinance » de son origine aux conceptions actuelles, traitera de la définition de la Microfinance dans la diversité des formes ; On évoquera également les formes institutionnelles de la Microfinance qui occupe une place cruciale.

CHAPITRE I : Généralités conceptuelles.

I.1) Historique

Certains historiens trouvent les origines du microcrédit en Babylonie, quelques 3 400 ans avant Jésus-Christ. Par exemple, les prêtres du temple d'Ourouk consentaient des prêts en nature. Les hébreux, il y'a environs 3 000 ans, pouvaient de par leur loi religieuses prêter à intérêt.

En 1840, l'Irish Loan Fund fondés au début du XVIIIe siècle, ouvre plus de 3 000 guichets à travers le pays.

Friedrich-Wilhelm Raiffesen, en 1849, crée en suisse, pour protéger les paysans contre les risques climatiques, la première coopérative qui sert de garantie en faisant appel à la caution et la conscience sociale des notables. A ses débuts, cette coopérative achète du bétail et prête aux paysans à des prix modérés, principalement en dessous de l'usure pour qu'il démarre leur propre activités génératrice de revenus.

SCHULTZ, F.Raiffesen, DELITZ et Alphonse DESJARDINS sont considérés comme les pères du mouvement mondial des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC). Le premier, lance l'idée en Bavière dans la seconde moitié du 19ème siècle, le dernier la développe au Québec dès le début du 20ème siècle.

Elles sont ensuite répliquées dans les pays colonisés. A titre d'exemple, l'Indonesian People's Credit bank ouvre en 1895. D'autres organisations du même type apparaissent au même moment en Amérique Latine pour mobiliser l'épargne, améliorer la productivité de l'Agriculture et permettre aux paysans de s'unir en mettant en commun leur épargne. En Afrique, des expériences les plus anciennes ont été identifiées au Ghana (1920), au Kenya, Nigéria, Ouganda dès 1955. La formule des « crédit Unions » ou coopératives d'épargne et de crédit a surtout été développée au cours de ces vingt dernières années1.

Au XXe siècle, notamment pendant les années 1960 et 1970, les Agences d'aide au développement et les gouvernements des Pays en Voie de Développement commencèrent à allouer des ressources considérables à des programmes destinés aux microentreprises notamment grâce à des mécanismes de bonification d'intérêt.

1 _

NSABIMANA.A, 2004

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C'est dans ce contexte que dans la deuxième moitié des années 70 les premières expériences de Microfinance « moderne » apparaissent véritablement en Amérique latine et en Asie1. C'est le début d'une véritable structuration de la Microfinance.

En 19782, deux initiatives indépendantes marquent la naissance de ce secteur émergent sans exiger des garanties.

La première initiative se situe au Bangladesh. Un professeur d'économie rurale à l'Université de Chittagong, Muhammad Yunus, rencontre 42 femmes obligées d'emprunter auprès d'usuriers pour acheter la paille pour rempailler des chaises, avec un taux d'intérêt hebdomadaire de 10%. Se trouvant dans un cercle vicieux des usuriers et dans l'impossibilité de s'adresser aux banques traditionnelles pour des raisons d'insolvabilité, il s'engage volontairement à leur prêter les quelques dollars nécessaires. Non seulement il est remboursé dans les temps, mais cette expérience positive devient une aubaine pour assurer les subsistances de certains couche social.

En 1983, Muhammad Yunus crée la « Grameen Bank », une banque réservée aux plus pauvres et détenue par ses emprunteurs qui ne signent aucun contrat formel en échange de leur emprunt. Grameen signifie « Village » ou « rural » en bangladais. C'est une banque détenue par ses propres emprunteurs, des villageois, à majorité des femmes. La Grameen Bank ne demande pas de contrepartie pour ses prêts et aucun contrat formel.

La seconde initiative se produit au même moment, c'est l'histoire d'un joueur de tennis américain, Joseph Blatchford, crée ACCION, une ONG visant à initier et former les plus démunis à l'entraide mutuelle. Il commence à installer des lignes électriques, à construire des écoles et des centres communautaires, puis ACCION décide de soutenir des Microentreprises. C'est le début d'une grande aventure.

En Afrique, au même moment, sont créées des institutions de Microfinance inspirées du système des tontines. Ce dernier est un système où chaque membre cotise une somme fixe pendant une réunion qui se tient à périodicité variable (semaine, mois...). Et chacun reçoit à son tour, le total des cotisations de la réunion. Le tour est déterminé de deux façons selon les cas : soit par tirage au sort, soit par mise aux enchères. C'est l'expérience de Krep au Kenya, du PADME au bénin et d'autres coopératives finançant les récoltes du coton, comme Kafo Giginew au Mali.

Dans le cas de la République de Djibouti, le secteur du microcrédit est le fait de quelques organisations, nous avons choisie d'exposer deux d'entre elle, l'ONG CARITAS et le Fond Social de Développement de Djibouti(FSD).

Ces deux organisations nous ont paru intéressantes à plus d'un titre ; la Caritas a été la première à initié le Microcrédit et la seconde est une institution de l'Etat.

1_ cf. Aussi : Sébastien Boyé, J. Hajdenberg, Poursat Christine, le Guide de la Microfinance, éditions d'org.2006. 2_ Ce passage est l'extrait d'un article par Jacques Attali, président de PlaNet Finance, revue financière, 2006

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault