B. Droits d'Accises (DA)
Les droits d'accises désignent les impôts qui
frappent de manière spécifique des produits bien
déterminés. Il s'agit en réalité de surtaxes qui
sont non seulement destinées à fournir au Trésor public
des ressources additionnelles mais surtout à influer sur le comportement
des particuliers. On peut citer par exemple les droits d'accises sur les
produits cosmétiques. Comme la TVA, les droits d'accises font parties
des impôts indirects qui sont appliqués dans tous les pays de
l'Union et comme tout impôt indirect, ils ont des répercussions
sur la situation économique. En effet, les droits d'accises augmentent
le prix des produits et diminuent le pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui
peut provoquer une baisse de la demande.
Tenant compte de l'objectif de mise en cohérence des
systèmes internes de taxation et d'égalité de traitement
des opérateurs économiques de l'Union, une harmonisation des
droits d'accises s'est avérée nécessaire. La directive
N°03/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 a défini le champ
d'application ainsi que les modalités pour la détermination de la
base d'imposition. Mais, avec l'objectif de rendement qu'incarne le PTF en plus
des autres objectifs, la nécessité de remodeler la disposition
communautaire sur les droits d'accises s'est imposée. Ainsi, par la
directive N°03/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009, de nouvelles dispositions
ont été définies pour compléter l'acte
communautaire de 1998. Il s'agit de la définition d'une liste de
produits taxables accompagnée des taux variant de 0 à 50%.
Les modifications principales opérées par le
législateur togolais prennent en compte les propositions de la directive
susvisée ainsi que le programme du gouvernement en vue d'encourager la
consommation de certains biens notamment aux articles 390 et 394 du CGI.
Le tableau suivant récapitule les taux de droits
d'accises tels que définis par la loi de finances pour la gestion 2012
ainsi que les taux proposés par la directive N°03/2009.
Tableau N°1 : Tableau comparatif des
droits d'accises nationale et communautaire
Produits imposables
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Taux appliqués au Togo
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Taux retenus par l'UEMOA
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Min
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Max
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Boissons non alcoolisées: eau
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2%
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0%
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20%
|
Boissons alcoolisées: bières
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15%
|
0%
|
20%
|
Autres boissons alcoolisées
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35%
|
15%
|
50%
|
Tabacs
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40%
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15%
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45%
|
Farine de blé
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1%
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1%
|
5%
|
Huiles et corps gras alimentaires
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1%
|
1%
|
15%
|
Produits de parfumerie et cosmétiques
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15%
|
5%
|
15%
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Café
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10%
|
1%
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12%
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Sachets plastiques biodegradables
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5%
|
5%
|
10%
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Véhicules de tourisme dont la puissance est
suprérieure à 13 chevaux
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10%
|
5%
|
10%
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Source : loi de finances gestion 2012 et article 6
directive N°03/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009
La transition fiscale a porté également sur la
fiscalité applicable aux produits pétroliers. Les produits
pétroliers étaient caractérisés par une taxation
complexe au sein des Etats de l'Union. En effet, parmi les taxes frappant les
produits pétroliers, on distingue : les droits de douane, la TVA,
les droits d'accises spécifiques, et des taxes implicites
associées aux opérations de péréquation
(prélèvements tenant compte de l'évolution des cours
mondiaux ou des différences de coûts de transports d'un lieu
à un autre). C'est dans le double but de simplifier et d'harmoniser
cette taxation que l'UEMOA propose à travers la directive
N°06/2001/CM/UEMOA qu'une taxe spécifique appelée droits
d'accises consolidés (DACC) se substitue progressivement aux
différents prélèvements.
Mais, conscient que la fiscalité des produits
pétroliers affecte la perception des coûts relatifs de chaque
produit et soucieux d'offrir aux Etats de l'Union un cadre harmonisé de
taxation préservant le potentiel fiscal et le bien-être des
populations, la Commission de l'UEMOA a proposé dans la directive
N°01/2007/CM/UEMOA un alignement du délai d'exécution de
l'acte de 2001 suivant celui du PTF.
Répondant aux exigences de l'Union, le Togo met en
place les mesures recommandées par la directive modificative
N°01/2007/CM/UEMOA. Spécifiquement, les prix des produits
pétroliers sont fixés trimestriellement par un
arrêté du Ministre en charge du Commerce.
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