2.3. Les modèles de
représentation
2.3.1. RSE et principe de résultat : le Triple
Bottom Line
Transposé à l'entreprise, le
développement durable se traduit par la notion de Triple bottom line
(Elkington, 1999) ou "triple résultat", c'est-à-dire que
l'entreprise socialement responsable doit être performante dans les trois
dimensions (représentées par trois cercles qui s'entrecroisent)
que sont l'économique, le social/sociétal et l'environnemental,
ce qui conduit à évaluer sa performance sous trois angles :
ü la rentabilité économique,
ü le respect de l'environnement,
ü l'équité sociale.
Autrement dit, s'engager dans le développement durable
consiste pour un dirigeant à veiller à la rentabilité
économique de son activité tout en cherchant à minimiser
son impact sur l'environnement et en prenant en compte les
intérêts des "parties prenantes".
2.3.1.1. L'économique
Cette dimension fait référence à la
performance financière «classique« mais aussi à la
capacité de l'entreprise à contribuer au développement
économique de sa zone d'implantation et à celui de ses parties
prenantes, au respect des principes de saine concurrence (absence de
corruption, d'entente, de position dominante...). Cette dimension regroupe la
performance financière, les aspects commerciaux, le respect de la
concurrence.
2.3.1.2. Le social/sociétal
Cette seconde dimension englobe les conséquences
sociales de l'activité de l'entreprise pour l'ensemble de ses parties
prenantes : employés (conditions de travail, niveau de
rémunération, non-discrimination, exclusion, chômage,...),
fournisseurs, clients (sécurité et impacts psychologiques des
produits), communautés locales (nuisances, respect des cultures) et la
société en général. L'entreprise est
évaluée à partir de sa politique sociale et du respect des
droits de l'Homme.
2.3.1.3. L'environnement
Cette dernière dimension concerne la
compatibilité entre l'activité de l'entreprise et la protection
des écosystèmes. Elle suppose une analyse des impacts de
l'entreprise et de ses produits en termes de consommation de ressources, de
production de déchets, d'émissions polluantes, etc. Un indicateur
de la performance environnementale d'une entreprise peut être fourni par
son éco-rating (estimations).
Les intersections entre ces trois dimensions
représentent pour Elkington (1999) des zones de tensions ou de
cisaillement (shear zones) qui constituent des risques ou des
opportunités pour l'entreprise (des opportunités de
développement, par exemple, peuvent apparaître avec l'adoption de
nouveaux modes de production ou de consommation répondant aux attentes
des parties prenantes, au respect d'une nouvelle réglementation ou
à la pression de l'opinion publique) :
ü L'intersection entre l'économique et
l'environnement concerne la viabilité de l'activité humaine et
fait notamment référence à l'économie des
ressources, à l'éco-efficience, à l'écologie
industrielle, à la valorisation des sous-produits, etc.
ü L'intersection entre l'économique et le
social concerne l'équité et la justice sociale et fait
référence au respect des droits sociaux, au respect des
règles de la diversité et de l'égalité des chances,
à la valorisation du capital humain, à la participation aux
résultats, etc.
ü L'intersection entre le social et l'environnement
concerne les conditions permettant de rendre vivable l'activité humaine
: hygiène, sécurité, santé, gestion des risques
professionnels et environnementaux, intégration de l'entreprise dans son
bassin d'emploi, participation à la vie locale, etc.
ü L'intersection entre les trois dimensions
représente la durabilité, notion qui n'est guère moins
ambiguë et difficile à mettre en oeuvre au niveau "micro" de la RSE
qu'elle ne l'est au niveau "macro" du développement durable.
|