B. L'apport au niveau social
Dans ce point, nous démontrons la contribution offerte
par l'économie informelle dans la création des emplois d'une
part, et d'autre part présentons son rôle du point de vue de
l'amélioration du pouvoir d'achat des consommateurs.
1° A l'emploi
De la lecture du professeur Fields, nous notons que le secteur
informel est à la fois une « éponge propre à absorber
(à des niveaux de productivité et de gains
décroissants) tous ceux qui ne peuvent trouver à s'employer
ailleurs, ou s'il est une source d'innovation, de créativité et
de croissance peu capitalistique, de nature à assurer une vie à
peu près décente aux nombreux demandeurs d'emplois qui arrivent
sur le marché du travail.
Ainsi nous dit Kioni : « Le secteur
informel est son propre champ d'apprentissage car, il forme la main d'oeuvre
qu'il utilise et ensuite qu'utilise aussi le secteur
formel ».
Portes (1983), Bromley et Gerry (1974) sont de cet avis
lorsqu'en analysant le concept type de production, ils affirment que les
unités de production informelles sont de fournisseurs de main-d'oeuvre
salariée déguisée pour les grandes entreprises
modernes.
La crise sociale et économique qui sévit en
République Démocratique du Congo contraint les employés
à oeuvrer dans la pluriactivité. En effet, les chômeurs
comme nous l'avons déjà affirmé n'ont aucune autre
alternative que d'opérer dans l'informel.
Aux chômeurs, nous devons ajouter une autre
catégorie d'individus qui, bien que disposant d'un emploi, soit
obligé d'exercer une activité informelle palliative à leur
modique traitement. Même si difficilement mesurable, les
intelligences s'accordent à affirmer que l'économie informelle
constitue une soupape de sûreté et un gagne-pain aussi bien pour
les employés que les chômeurs.
2° Au pouvoir d'achat
Dans les lignes qui précèdent, nous avons eu
à démontrer que plus de la moitié de la population
congolaise exerce des activités dites informelles. Ces dernières
occupent une main-d'oeuvre qui bénéficie de maigres revenus.
Certes, ces revenus procurant la possibilité de pouvoir augmenter les
consommations collectives et individuelles. Cela étant en marge du
système formel, il n'est pas moins une dynamique socio-économique
réelle, par la demande et l'offre qu'il crée, par la concurrence
qu'il exerce. Cogitant sur l'estimation du revenu des activités du
secteur informel Harold Lubell montre systématiquement
que : « les gains moyens de ses chefs d'entreprises
sont plus élevés (quelquefois considérablement) que le
salaire minimum ou moyen officiel du secteur formel ».
Des gains plus élevés et un goût presque
universel pour une relative indépendance expliquent l'attrait pour les
activités du secteur informel. Présentée de la sorte,
l'économie informelle nous donne l'impression de n'être que rose,
la morosité n'y trouverait donc pas de place. La section ci-dessous aura
le mérite d'épingler les maux engendrés par cette
économie qui laisse couler tant d'encre et de salive.
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