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La coopération sécuritaire dans le golfe de Guinée à  l'épreuve de la criminalité transfrontalière. Etat des lieux et esquisse de solution

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par Vernuy Eric SUYRU
Université de Yaoundé II Cameroun - Master en relations internationales, option intégration régionale et management des institutions communautaires 2011
  

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SECTION II : LA NÉCESSAIRE CONTRIBUTION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Etant donné les effets septicémiques possibles des nouvelles menaces sécuritaires localisées dans le golfe de Guinée pour le reste du monde242(*), les réponses à y apporter ne peuvent plus seulement faire l'objet d'une réflexion et d'une mobilisation des Etats riverains, fussent-elles régionales. Désormais, pour la recherche de solutions pérennes et adaptées, l'apport de la communauté internationale est plus que nécessaire. Car « les Etats du golfe de guinée ne seront pas en mesure de surmonter les défis posés par l'insécurité maritime (et terrestre) sans le soutien des partenaires internationaux »243(*). Dans ce sens, ce soutien pourrait prendre la forme de réponse politique (Paragraphe I) et d'appui technico-financier (Paragraphe II).

Paragraphe I: La réponse politique attendue de la communauté internationale

Dans l'optique de sécuriser et de consolider leurs intérêts stratégiques dans le golfe de Guinée, les puissances étrangères ont mis en oeuvre diverses stratégies qui n'assurent pas toujours la sécurité de cette région avec succès. Ceci s'explique notamment par l'absence d'une vision homogène de sécurisation effective et efficace des zones frontalières de la région qui transcende l'approche strictement sécuritaire244(*).

En effet, ces stratégies sont principalement l'oeuvre de trois acteurs dominants : la France, les Etats-Unis et la Chine. Si les Etats-Unis misent sur la sécurisation militaire avec AFRICOM comme cheval de Troie, et la France sur leurs liens traditionnels et l'aide au développement, la Chine quant à elle troque des infrastructures contre l'exploitation des ressources. Seulement, il se pose le problème de l'incompatibilité des intérêts de ces acteurs quant au renforcement de la sécurité de la région245(*).

C'est sans doute pour remédier à ce défaut qu'il convient d'interpréter l'action de la communauté internationale, à travers le Conseil de Sécurité de l'ONU (CS/ONU), en faveur d'une sécurisation participative des espaces maritimes du Golfe de Guinée. En effet, le CS/ONU a adopté la résolution N° 2039 le 29 Février 2012, en vue de recommander la tenue imminente d'un sommet des Chefs-d'Etat et de gouvernement pour favoriser la réflexion sur les solutions pérennes permettant de juguler le phénomène de la piraterie maritime et des vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée, ainsi qu'à toutes les autres menaces transversales, régionales et transfrontalières. La tenue effective de ce sommet permettrait certainement d'apporter une réponse politique de la communauté internationale, en rapport avec la vision des Etats et des organisations du Golfe de Guinée. A condition que ces derniers aient accordé leurs violons dans le sens de l'adoption d'une vision stratégique uniforme intégrant toutes les formes de criminalité qui sévissent dans la région et les meilleurs moyens de les éradiquer.

L'adoption d'un plan stratégique international constituerait donc une feuille de route permettant une synergie d'actions entre acteurs endogènes et exogènes de la région du golfe de Guinée. Cette réponse politique devrait donc ainsi induire la mobilisation facile de l'appui technique et financier international en direction des opérations de prévention et de lutte contre la criminalité transfrontalière dans le golfe de Guinée.

* 242 Comme en témoigne l'enlèvement de sept ressortissants français dans la zone frontalière Cameroun-Nigéria par un groupe se revendiquant de la secte islamiste et terroriste BOKO HARAM le 19 Février 2013. Ou encore la prise d'otages de 3 membres d'un équipage russe à BAKASSI le week-end du 24 Février 2013.

* 243 International Crisis Group, Le golfe de Guinée : la nouvelle zone à haut risque, op.cit., p.33

* 244 En effet, la communauté internationale ne devrait pas se limiter à une solution sécuritaire exclusive du problème de la criminalité transfrontalière dans le golfe de Guinée. Elle devrait élargir la gamme de solutions aux aspects liés à la gouvernance économique, le développement, l'application de la loi, en impliquant tous les ministères et organismes concernés. Idem.

* 245 Cette présence des puissances étrangères participe de la guerre économique pour les ressources naturelles à laquelle elles se livrent dans le golfe de Guinée. Ce qui donne lieu à un grand jeu à quatre (Etats riverains, France, Etats-Unis et Chine) ou les pays du golfe de Guinée jouent essentiellement sur la concurrence sino-occidentale pour l'accès aux ressources, afin de renforcer leur pouvoir de négociation.

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