« Le crédit peut être défini
comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un
pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu
et du risque encouru » (BOUDINOT et FRABOT, 1978). Dans ces
conditions, le crédit doit répondre à une double
contrainte à savoir la viabilité de l'Institution de
crédit et la rentabilité du projet pour lequel il a
été accordé.
Selon la théorie de l'intermédiation
financière, le crédit est considéré comme
étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet
de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou
d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non
agricoles (ADAMS et al, 1980)
D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se
distinguent par leurs perspectives de pérennité et la
qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité,
les SFD doivent être techniquement et financièrement autonomes
d'une part, puis l'impact et la qualité des services rendus
appréciables d'autre part. Dans ce contexte, « seuls les taux
d'intérêt pratiqués dans chaque SFD permettent
d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la
capitalisation à travers les réserves et le report à
nouveau », (BIO TCHANE).
Selon le rapport MDR/PNUD (1995), « les taux
d'intérêt bonifiés rendent le capital artificiellement peu
cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n'est pas
soutenable à long terme par l'Etat une fois que le contrat avec les
bailleurs de fonds vient à terme ». Il est donc important de
financer le crédit avec de l'argent chaud pour accroître le sens
de responsabilité des emprunteurs et améliorer le taux de
remboursement des prêts.
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Réalisé par Olivier
NOUKPOKINNOU
Évaluation de la performance sociale du
programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN
Il s'avère donc nécessaire pour les SFD de
procéder à un réglage subtil entre les fonctions : Epargne
et Crédit, qui constituent les activités principales du
système, tout en s'assurant du remboursement des crédits par une
analyse approfondie des garanties.
L'autonomie d'une institution d'épargne et de
crédit passe par une mobilisation importante de l'épargne qui
sert à financer le crédit. Ainsi, la confiance qu'inspire une
institution financière, l'efficacité de son personnel et les
orientations qui sont le reflet des compétences et de
l'expérience des dirigeants, conditionnent le niveau de l'épargne
collectée. Toutefois, une faiblesse de revenus entraîne une
faiblesse de l'épargne. Le taux de réinvestissement est alors
faible et compromet ainsi le développement économique. ADECHOUBOU
(1990) a identifié les déterminants de l'épargne rurale
à savoir :
? le niveau du taux d'intérêt, ? le revenu des
populations,
? les facteurs psychologiques tels que la confiance, la
sécurité, la liquidité et l'environnement.
Tous ces éléments devraient contribuer à
la mobilisation d'un volume important d'épargne devant stimuler
l'activité de crédit. Ce qui implique d'autres formes de
mobilisations des ressources financières par les autres types
d'institutions de microfinance qui ne font pas de la collecte de
l'épargne leur priorité.