1.4.3. La renégociation de la dette
L'annulation prônée au début cause des
problèmes car les banques commerciales n'ont pas accepté cette
condition surtout pour les pays endettés avec des revenus
intermédiaires qui étaient à l'époque les pays de
l'Amérique latine. En 1988, ces banques ont décidé de ne
pas annuler la dette si le montant dépasse 600 milliards de dollars. A
cela s'ajoute le statut juridique des banques comme le capital de la banque est
détenu par les actionnaires elles doivent rendre des compte à
leur actionnaires sinon leur situation financière sera
négativement lésée.
Les dettes ainsi réaménagées sont des
dettes à moyen terme du secteur public, qui ne sont pas garanties par
l'Etat du pays d'origine des banques et qui sont donc susceptibles d'être
complètement perdues en cas d'arrêts des paiements. La part de la
dette bancaire réaménagée concerne
généralement la partie qui vient à échéance
dans l'année ou les deux années qui viennent, y compris les
arriérés (les paiements à recevoir). Le paiement des
intérêts ne doit pas cesser, et les arriérés doivent
être réglés avant la signature de l'accord. Le pays
débiteur doit aussi verser une commission pour le nouveau contrat; en
1983, le Brésil a dû verser 875 millions de dollars pour le
rééchelonnement d'une dette de 6,5 milliards (la
pénalité étant de 13,5%).
1.4.3.1 Initiatives d'allégement de la
dette
Dans le but de réduire la dette des pays à
faible revenu, le FMI et la Banque Mondiale ont mis en place des politiques
visant à réduire et alléger la dette extérieure des
pays à faible revenu en leur permettant de supporter leur dette et tirer
la croissance tout en les soutenant par certaines initiatives. Ces
dernières s'articulent autour de l'initiative des pays pauvres
très endettés (PPTE) et aussi l'initiative d'allégement de
la dette multilatérale (IADM). Toutes ces initiatives sont prises dans
la mesure de rendre soutenable le niveau de la dette extérieure.
De toute façon, aucun intervenant dans le dossier
n'envisage encore cette perspective d'un remboursement de la totalité
des créances.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 29
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
1.4.4 Le marché secondaire des
créances
Après la crise de l'endettement et les solutions qui
ont découlé il y a eu la création d'un marché
secondaire sur lequel s'échange les créances douteuses des
banques commerciales, à titre d'exemple, la dette bolivienne est
négociée jusqu'à 9% du montant total de la dette. Cela
signifie que les banques acceptent d'échanger leurs créances
Bolivienne sur le marché et perdant 91% sur la valeur des avoirs
qu'elles détiennent sur ce pays.
Et la situation ne cesse de se détériorer: entre
1986 et 1991, le cours moyen des créances a été
réduit de moitié; cela signifie que les créanciers voient
fondre la valeur récupérable de leurs créances sur les
pays endettés du tiers monde.
Mais depuis sa création en 1982, le marché a
pris un grand essor; le volume des transactions a explosé, pour passer
de 6 milliards de dollars en 1982 à 60 milliards en 1989, et à
plus de 2000 milliards en 1993; les créances étaient
traitées avec une décote moyenne de 55%. En 1991, la
décote oscillait autour de 35%; en général, les
créanciers ne pouvaient donc espérer récupérer plus
de 35% de leurs créances.
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