1.4.5. La conversion de la dette en d'autres
éléments d'actif
La négociation de la valeur de dette à
suscité d'autres idée brillantes qui consiste à rendre la
dette comme un titre qui peut être négocié sur le
marché dans les années 70, pareillement que les actions et les
obligations. Cette pratique se présente comme suit :
Si une banque possède des créances sur un pays
ou une entreprise, cette dernière passe un accord avec une entreprise ou
multinationale qui veut s'installer sur ce marché en lui réglant
la contrepartie et la banque centrale du pays concerné et
récompense la nouvelle entreprise.
Cette conversion de la dette en actions ne débouche pas
nécessairement sur un nouvel investissement. La dette peut
s'échanger contre une entreprise déjà existante. La banque
peut elle-même se porter acquéreuse d'une entreprise privée
ou publique du pays dont elle détient une créance sans passer par
une firme industrielle, commerciale ou de service.
Cependant, cette forme de remboursement n'est pas très
populaire chez les créanciers et les débiteurs. Les premiers ne
sont pas toujours intéressés à s'implanter dans un autre
secteur dans un pays en développement; et les seconds y voient une
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menace à leur souveraineté économique.
Cette méthode n'a pas connu un essor considérable.
1.4.6. Le plan Brady
Le niveau de la dette très élevé des PED
à amener certains responsables à se pencher sur ce cercle
vicieux, on peut citer à ce titre l'assemblée
générale du FMI qui s'est tenue en Avril 1989 et le plan
proposé par le secrétaire au Trésor américain, M.
Nicholas Brady. Cette feuille de route vise :
- à réduire le montant de la dette
extérieure des PED par des «annulations planifiées» de
leurs engagements envers les banques commerciales;
- à réduire les taux d'intérêt sur
ces engagements;
- à favoriser l'octroi de nouveaux prêts
bancaires.
Les conditions d'accès au programme sont
élaborées en collaboration avec le FMI et la banque mondiale.
Quatre orientations s'en dégagent :
- un recours accru au secteur privé et un moindre
engagement de l'Etat;
- un encouragement à l'investissement par une
réforme de la fiscalité (réduction d'impôt pour les
entreprises, a titre d'exemple);
- la stimulation des investissements étrangers;
- la libéralisation des échanges commerciaux
(moins de protection contre les produits étrangers).
Selon cette nouvelle approche, le pays qui accepterait de se
pilier aux exigences du FMI émettrait des obligations en échange
d'une tranche de sa dette, et la conversion se ferait avec une décote de
35%. Une dette de 1 milliard de dollars serait ainsi convertie en une
obligation du pays endetté valant 650 millions de dollars.
Le FMI et la banque mondiale s'engageaient à fournir
jusqu'à 25 milliards de dollars en vue de financer les rachats ou les
conversions de dette en obligations.
Il faut régler ce problème de la dette.
Déjà dans les faits, on sait que ces milliards ne seront pas
remboursés : dans leurs pratiques comptables, les banques admettent
aussi qu'elles n'en verront pas la couleur et mettent déjà des
sommes de côté pour combler ce trou. Si tel est le cas, les pays
industrialisés devront songer à rayer ces dettes une fois pour
toutes, pour permettre aux pays endettés de repartir à
zéro sans ce fardeau.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
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