1.3 Le rôle du fonds monétaire
international(FMI)
Le FMI a été crée dans le but de
promouvoir la coopération internationale, à faciliter
l'accroissement du commerce international à favoriser
l'élimination des barrières qui limitent l'épanouissement
du commerce et à financer si nécessaire à court terme les
pays qui ont des difficultés de paiement. Cette institution est
contrôlée à l'ordre de 60% des quotes-parts par les pays
industrialisés, ces derniers ont transformé la vocation
première de ladite institution en la conférant un rôle
particulier au cours des années 70, le FMI est devenu le «
gendarme» du capital des banques commerciales.
Le FMI intervient en tant qu'intermédiaire entre les
banques commerciales et les pays débiteurs. Il envoie des experts dans
les pays ayant besoin de fonds étrangers et apporte le rapport d'analyse
aux banques commerciales afin d'octroyer des crédits.
Ainsi, dans les années 70, les experts du FMI essaient
de déceler les besoins de financement extérieur de certains pays
qui ont besoin ou ceux qui désirent rallonger le calendrier de paiement.
En voulant mettre une sorte de barrière, les banques commerciales avec
le concours du FMI exigent davantage de rigueur : le pays qui a besoin de
financement extérieur doit impérativement limiter ses
importations et exporter plus qu'habituellement pour dégager de surplus
afin d'honorer le service de la dette. Ces objectifs nécessitent un
certains nombres de conditions à savoir :
- réduction de la demande intérieure par une
diminution des dépenses publiques et une hausse d'impôts, ainsi
que par un contrôle sur les salaires réels pour arriver à
freiner la demande de produits importés et à augmenter la
compétitivité des produits exportés;
- réduction du rôle de l'Etat par la vente
d'entreprises publiques à des actionnaires privés nationaux ou
étrangers de façon à réduire la part du secteur
public dans l'économie nationale, et par des compressions dans les
dépenses publiques (santé, éducation, etc.) et dans les
subventions aux produits de large consommation;
- ouverture des frontières au capital et aux produits
étrangers.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 26
Le pays débiteurs est appelé à appliquer
le programme selon le calendrier préparé par le FMI. Si ce
dernier considère que les intentions du pays sont fermes, il signera
avec lui un «accord de confirmation» qui permet l'octroi d'un
crédit destiné à couvrir la balance des paiements pour 18
mois en général. Ce crédit, alloué par tranche est
soumis au respect du programme, représente la «note» qui
garantit la bonne conduite des débiteurs. C'est à partir de cette
note que peuvent s'ouvrir les discussions sur la renégociation de la
dette avec les banques privées.
Le FMI propose donc de rehausser la croissance
économique des pays débiteurs et de renforcer à cet effet
la place du secteur privé par rapport au secteur public. Il cherche, en
fait, à reporter le fardeau de la dette sur les populations des pays
endettés et, surtout, il tente d'y imposer un type précis de
modèle de développement.
Ces mesures ont été mal accueillies dans les
années 70, et des émeutes ont ébranlé les pays
où les gouvernements ont essayé d'imposer les réformes qui
conditionnaient le refinancement de leur dette extérieure. Dans les
années 80, des troubles semblables ont explosé dans certains
pays.
Après 1982, étant donné la gravité
de la situation, l'intervention du FMI s'est accentuée, cette
institution étant devenue le coordinateur des banques privées.
Celles-ci ont délégué le FMI à Mexico pour
négocier sa dette, pour ne pas que cette situation
dégénère et touche tous les pays. Tout de même, la
crise s'est aggravée et a touché plusieurs pays, ce qui a
amené les différents acteurs pour y remédier à
rechercher des solutions.
1.3.1 Le soutien aux pays à faible revenu
La politique menée par le Fonds Monétaire
International ces dernières années ont incité les pays
à faible revenu à emprunt à nouveau des sommes à
des prix concessionnels. Cette somme a atteint 2,2 milliards de Droits de
tirage spéciaux (DTS3) durant l'exercice 2010. A ce
prêts vient s'ajouter d'autres types de prêts qui ramènent
l'encours total des prêts concessionnels à 63 pays membres
à faibles revenu jusqu'à atteindre 5,1 milliards de DTS au 30
avril 2010. Outre ces efforts déjà cités, le FMI
mène plusieurs actions dans le même cadre pour soutenir les pays
à faible revenu dont la majorité se trouve dans l'Afrique
subsaharienne.
3 Droits de tirage spéciaux, le panier
de 4 devises du Fonds monétaire international : dollar US, euro, livre
sterling et yen.
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