3.3 Productivité totale de facteurs (PTF)
Reinhart et Rogoff (2010) dans leurs études ont fait
abstraction de l'endogénéité qui peut exister en faisant
un approchement avec le résultat trouvé par Kumar qui a
débouché sur le résultat selon lequel, la dette agit
négativement sur la croissance par le biais de la productivité
totale de facteurs (PTF), et l'investissement. Outre le résultat
économétrique sur l'effet négatif de la dette; toute
augmentation de ratio de dette de 10 points, agit négativement pour
faire baisser le PIB réel de 0,2 points par habitant. D'ailleurs, on
trouve le résultat comparable de Reinhart et Rogoff, 2010; Caner,
Grennes et Kofler-Geib, 2010 et aussi Kumar et autres, 2010; selon eux, le
résultat négatif de la dette sur la croissance ne sera visible
qu'au-delà de 90% du PIB. Cependant, dans leurs analyses, ils ne
tiennent compte que de 38 pays développés et
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PED et c'est durant une courte période. En plus des
résultats trouvés dans les travaux des différents auteurs,
Blavy (2006), a également débouché sur le résultat
selon lequel il n'y a pas une relation monotone entre la dette publique et PTF
dans le Panel de 35 pays. Pour ce dernier, le seuil est beaucoup plus bas.
3.4 Taux d'intérêt nominal à long
terme
Un des canaux importants à travers lesquels la dette
agit sur la croissance économique est bien celui du taux
d'intérêt à long terme (LT). Avec un taux
d'intérêt très élevé à LT qui
résulte, de déficit budgétaire du gouvernement,
l'amortissement de rendement de l'investissement par conséquent la
croissance économique. Cependant, les besoins de financement public
accrus contribuent à augmenter le paiement des services de la dette, ce
qui entraîne la réduction du capital privé en faveur du
capital public. Ce mécanisme se poursuit jusqu'à ce que
l'augmentation des dépenses publiques réduit le capital social et
par voie de conséquence la croissance économique (voir Elmendorf
et Mankiw, 1999).
Modigliani (1961) ainsi que Buchanan (1958) et Mead (1958)
soutiennent l'idée selon laquelle, la dette nationale va être
payée par la génération future et agit en même temps
négativement sur le capital privé. D'autre part, cet effet
négatif aura des répercussions sur le taux d'intérêt
à LT; car la baisse du revenu privé vient augmenter son produit
marginal à LT, vu que ce dernier est étroitement lié au
taux d'intérêt à long terme. Modigliani a
considéré qu'une dette publique qui consiste à financer
les créances agit doublement d'une part, la génération
future use de son revenu pour le paiement d'une dette contractée
antérieurement et d'autre part, elle bénéficie d'un
capital productif avec des technologies d'une forte intensité
productive.
La dette extérieure et la croissance
économique : cas des pays de la CEMAC
2011-2012
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