Conclusion
La dette extérieure nette correspond aux avoirs que le
pays doit au Reste Du Monde. Ainsi dans les années 80, les pays en
développement qui devaient des avoirs aux pays de l'organisation des
pays exportateurs du pétrole ont connu des défauts de paiement,
ce qui a entraîné la crise de l'endettement durant la
période 1980-1988. Cette crise a été causée surtout
par le défaut de paiement du Mexique et ainsi les séquelles ont
touché la majorité des pays, chose qui a nécessité
l'intervention de plusieurs chercheurs et institutions internationales.
A cet effet, les institutions internationales telles que le
Fonds Monétaire International et le Club de Paris ont voulu apporter
leurs aides en vue de palier aux conséquences de la crise. Mais les
solutions proposées n'avantageaient pas une des parties prenantes. Il y
a des prêteurs qui ne voulaient pas perdre de leur ressources d'une part,
et les pays débiteurs qui d'autre p art, cherchaient l'annulation pure
et simple de leur dette.
Toutefois, avec un taux de croissance assez faible comment est
ce que les pays arrivent à faire face à leur emprunt
extérieur? A ce point il y ' a lieu de mentionner qu'il existe des
facteurs déterminants de la croissance (capital humain, la recherche et
développement etc.), donc le rapprochement de la question de la dette
avec la croissance économique des pays mérite plus
d'attention.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
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Chapitre II: La relation entre la
dette extérieure et la croissance
économique
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La dette extérieure et la croissance
économique : cas des pays de la CEMAC
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Introduction
Durant cette dernière décennie, on a
constaté la monté en puissance de la dette extérieure de
certains pays notamment les développés avec la crise que connait
l'Europe actuellement plus précisément le cas de la Grèce.
Cependant, les pays en développement ne sont pas à l'abri aussi,
ce qui nous à laisser nous intéresser à ce sujet. La dette
extérieure de ces derniers a connu une évolution sans
précédente ces dernières années d'une part, cela
s'explique par le fait que l'épargne domestique dans ces pays est
relativement faible et les pays s'endettent pour créer la richesse en
vue d'encourager leur croissance économique et remboursent le service de
la dette et le principal. D'autre part, à l'échéance, les
pays se trouvent en difficulté de paiement. Nombres des chercheurs se
sont intéressés à ce phénomène.
Ainsi, Krugman (1988), Sachs (1989) et Cohen (1992) ont
défini la théorie de surplomb comme un phénomène,
selon lequel, une dette très élevée décourage la
croissance économique, en baissant l'investissement et par voie de
conséquence la croissance économique. Sommes-nous en mesure de se
poser la question suivante : la dette extérieure des pays en
développement, à partir de quel moment, devient-elle un fardeau?
Autrement dit, n'existe-il pas d'autres facteurs en dehors de la dette qui
expliquent la croissance économiques des pays en
développement?
Empiriquement, dans les années 70-80 Fosu (1996)
à confirmé qu'il y a un effet non linéaire de la dette
extérieure sur la croissance. Patillo et Autres (2003) trouvent que
l'effet de la dette extérieure sur la croissance devient négatif,
lorsque le rapport de la dette/PIB dépasse les 35% à 40%. A cela
vient s'ajouter l'analyse de Imbs et Ranciere (2005) et clement (2003) qui
selon eux, un pays avec des bonnes politiques économiques et un bon
cadre institutionnel peut enregistrer un taux de croissance économique
positif.
Si le niveau très élevé de la dette
extérieure des pays émergents et développés n'a pas
d'effet nuisible considérable qui affecte leur croissance, cela n'est
pas le cas des PED. Une dette très élevée peut se traduire
notamment par certains canaux qui sont entre autre : le taux
d'intérêt très élevé à LT, la baisse
de l'investissement public, la productivité totale des facteurs (PTF),
l'épargne privée. Outre ces point, la taxation très
élevée nuit à la croissance, et par là, peut
créer une incertitude qui affecte les
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différents marchés et par voie de
conséquence le pays devient vulnérable face aux crises.
Nous évoquerons, dans ce qui suit, les principales
études qui se sont intéressés à cette question de
la relation entre la dette extérieure et la croissance
économique, la revue de la littérature théorique (Section
1). Puis, les outils théoriques qui réconfortent la relation qui
existe (Section 2). Enfin les différents canaux (section 3) à
travers lesquels la dette extérieure affecte la croissance.
Section 1: La revue de la littérature
théorique
Un certains nombres d'études ont traité le
rapport entre la dette extérieure et la croissance pendant les deux
dernières décennies. Après la deuxième crise
pétrolière en 1979, tous les pays ont été
affectés par la récession mondiale de 1980-1983. Ainsi, on
retient le début de 1982 comme une période de surplomb de
dette.
L'objectif d'une telle étude est de déterminer
si la dette extérieure affecte la croissance économique des pays
par l'intermédiaire de certains canaux.
1.1 La proposition de l'Equivalence de Ricardo (PER)
Contrairement à l'approche conventionnelle, la
proposition de l'équivalence de Ricardo soutien l'idée selon
laquelle, l'endettement public exerce un effet neutre sur les agrégats
macroéconomiques. Dans cette même veine, Barro (1974),
énonce qu'un titre obligataire (actif), émis par le pouvoir
public sur le marché et acquis par un agent économique constitue
serte pour l'agent détenteur de ce titre une créance (passif)
mais la détention d'un titre par l'agent le rend aussi pauvre. Par
conséquent, l'effet net de la détention d'un titre émis
par l'Etat dévient neutre car l'agent économique (ménage)
n'est ni véritablement riche ni pauvre.
Toutefois, l'émission d'un titre par l'Etat n'a pas de
véritable enjeu sur la richesse nationale, on à tout simplement
transféré la détention de la richesse d'un agent à
un autre vu que les dépenses de consommation restent inchangées,
les autres agrégats aussi restent inchangés. Exception faite des
agents économiques rationnels qui anticipent leurs actions en continue
face à des éventuels changements.
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cas des pays de la CEMAC
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Diamond (1965), étudie l'impact de l'impôt sur la
dette extérieure. Il arrive à la conclusion importante qui
stipule que l'impôt4 prélevé sur les agents
économiques qui servira pour le paiement des services de la dette agit
négativement en réduisant la consommation présente des
contribuables, tout en agissant sur l'économie par le biais du capital
social. A cet effet, il classe la dette intérieure et la dette
extérieure. Pour lui, la dette intérieure vient évincer le
capital social en faveur des équipements productifs.
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