1.2 Les différents travaux post crise d'endettement
durant la période 1982 à 1988
Savvides (1992) affirme que si un pays débiteur ne peut
pas payer sa dette extérieure, les paiements de la dette deviennent
liés à la performance économique du pays. Ainsi, cette
augmentation de dette extérieure agit en sorte pour augmenter
l'impôt par les services de la dette et cela décourage la
formation de capital domestique qui peut améliorer l'investissement.
Cette étude conclut que le surplomb de dette et la diminution des
apports de capitaux étrangers ont un effet négatif sur le taux
d'intérêt créditeur.
Krugman (1987) déclare qu'après
l'élévation des prix du pétrole, le pétrole
importé de pays en développement a fait face à des grandes
balances de paiements déficitaires. Ce phénomène peut
s'expliquer par deux volets. D'une part, les pays exportateurs du
pétrole ont dégagé des excédents de leurs balance
courante qui les ont permis d'octroyer des crédits aux banques
commerciales, et qui d'autre part à leur tour ont financé le
déficit d'importation du pétrole. Deshpande (1997), a mené
une étude afin d'expliquer l'hypothèse de surplomb de dette par
un examen empirique concernant l'investissement de 13 pays
sévèrement endettés. Son analyse a débouché
sur le résultat selon lequel, tout effort national de production sera
consacré au paiement de service de la dette ou le remboursement du
principal. Donc toute augmentation de la production et d'exportation seront
transférées à l'extérieur pour honorer le paiement
de la dette.
Sachs (1986) indique que si les pays endettés
décident de rembourser leur dette, cela exige un transfert des
ressources à partir du secteur privé au secteur public. Pour que
l'Etat paye le service de la dette, il doit prélever des impôts
supplémentaires sur le
4
|
Arthur Laffer (né en 1940), Son approche est
résumée par une phrase célèbre et maintes fois
utilisée
|
: « Trop
|
Mahamat Ali MALLAH 41
d'impôts tue l'impôt », dont les
mécanismes avaient déjà été
évoqués par Adam Smith, David Baptiste Say à la fin du
XVIIIe et au début du XIXe
siècle.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 41
secteur privé afin de faire face aux engagements donc
cela se traduit par une réduction d'investissement des pays
débiteurs et un effet négatif sur le revenu et la production.
Feldstein (1986) ajoute quant à lui que l'endettement
n'est pas un problème de libérer des ressources aux paiements de
service de la dette mais également d'une manière de convertir les
ressources en devise étrangères. D'une part, le rapport des
importateurs des PED se développe plus rapidement que celui des pays
développés. Deshpande (1997) pour lui n'importe quelle
augmentation de production et exportations sont employées pour le
paiement de dette aux créanciers. Par conséquent ceci
décourage les investisseurs.
Amoateng et Amoako- ADU (1996) ont menés une
étude sur un échantillon de 35 pays africains subsahariens sur
lesquels, on distingue les pays à faible revenu des pays de revenu
moyen. Ils débouchent sur un rapport causal entre le service de dette
extérieure et la croissance économique. Mais l'impact reste
négatif et considérable pour les pays à faible revenu.
Chowdhury (1994) a essayé de répondre à
cette question surtout il critique Bullow et Rogoff qui arguent sur le fait que
les dettes extérieures des PED sont un symptôme plutôt
qu'une cause de ralentissement économique. Sachs (1986), indique que
l'endettement extérieur implique le paiement de l'emprunt au retour, ce
paiement exigé nécessite le transfert des ressources à
partir du secteur privé vers le secteur public. Ce mécanisme
engendre d'autres effets. D'un coté l'Etat prélève des
impôts supplémentaires pour payer le service de la dette. D'autre
part, ce prélèvement va engendrer une réduction de
l'investissement des pays débiteurs, et affecte aussi
négativement la future production et aussi le revenu.
Smyth et Hsing (1995) ont étudié dans leur
article l'impact de la dette souveraine des Etats Unis sur leur croissance
économique et ont tenté d'examiner s'il existe un niveau de dette
optimal qui encourage la croissance économique des USA. Pour ce faire,
ils parviennent à fixer un seuil maximal qui est de l'ordre de (38,4),
c'est-à-dire le rapport entre la dette extérieure et la
croissance économique. Force est de constater que dans les années
90, ils parviennent à la conclusion selon laquelle, la dette
fédérale n'a pas de véritable impact sur la croissance.
Ainsi, dans les années 80, lorsque le ratio d'endettement était
au dessous de 38,4, il y' a eu un accroissement de la croissance.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 42
Mais dans les années 90, lorsque ce même ratio
est devenu supérieur à 38,4 cette situation a jouée en
défaveur de la croissance.
Granger (1996) a essayé de répondre à
Bellow et Rogoff qui selon eux, la dette extérieure est un
symptôme plutôt qu'une cause de ralentissement de la croissance
économique. Selon lui, la dette extérieure mène à
la mauvaise gestion dans les pays fortement endettés. On trouve à
ce titre, la mauvaise gestion du taux de change.
L'exemple remarquable vient de la dévaluation de
monnaie de plusieurs pays en développement qui a été la
cause de fuite de capitaux spéculatifs dans ces pays. Comme cause
découlant de la dévaluation, on trouve également les
coûts très élevés d'engagement en devises pour le
paiement des services de la dette, la détérioration du
déficit budgétaire affecte aussi la masse monétaire et
entraîne l'inflation. Pour ce faire, il mène une étude sur
les pays asiatiques à savoir : le Bangladesh, l'Indonésie, la
Malaisie, les Philippines, la Corée du sud, la Sri Lanka et la
Thaïlande qui sont examiné au cours de la période
1970-1988.
Premièrement, Granger estime que l'accumulation de la
dette extérieure n'affecte pas le taux de croissance du PNB. Il
débouche sur le résultat fascinant selon lequel, l'effet à
long terme du taux d'accumulation de dette extérieure sur le taux de
croissance de PNB s'avère positif au Bangladesh, en Indonésie et
la Corée du Sud. Par exemple, une augmentation de 1% de la dette
extérieure a engendré une augmentation du produit national brut
de 20% au Bangladesh.
Deuxièmement, il mène une étude
inversement c'est-à-dire voir l'effet du taux de croissance du produit
national brut sur l'accumulation de la dette extérieure et il arrive
à la conclusion importante pour le cas de Philippines que toute
augmentation de 1% du produit national brut entraine une augmentation de la
dette extérieure de 1,25% à long terme. Il ajoute aussi que dans
les années 80, la balane de paiement des Philippines s'est
empirée. Des déficits qui sont financés par l'emprunt
extérieur, et l'augmentation faramineuse de la dette extérieure
qui a détérioré sa balance lorsque les résidents
ont transféré leurs capitaux vers les pays d'outre-mer. Donc
l'étude de Granger prouve que la proposition de Bullow-Rogoff qui selon
eux, la dette extérieure des pays en développement est un
symptôme plutôt qu'une cause de ralentissement est à
rejeter.
La dette extérieure et la croissance économique :
cas des pays de la CEMAC
2011-2012
Mahamat Ali MALLAH 43
Pour Feldstein (1986) l'endettement n'est pas un
problème de libérer des ressources pour le paiement de service de
la dette comme le prône Sachs mais de convertir la monnaie nationale en
devise étrangère pour le paiement de service de la dette. Adam et
Bevan (2005), ont trouvé une relation étroite entre le
déficit public et le stock de la dette, un niveau de dette très
élevé aggrave considérablement le déficit. Dans un
modèle théorique intégrant la restriction
budgétaire, toute augmentation de dépense publique n'agit
positivement sur la croissance économique que si seulement le niveau de
la dette est plus bas.
Cohen (1993) après avoir mené une enquête
sur l'équation d'un sous échantillon qui porte sur 81 pays en
voie de développement. Il a constaté que le niveau de la dette
n'explique pas le ralentissement de l'investissement. Pour lui, 3% de PIB
transférés à l'étranger réduit
l'investissement de 1%.
|