§ 3. Histoire militaire du Rwanda
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Habyarimana. Cette armée était composée
presque entièrement des Hutu, selon l'ethnisme en vigueur au Rwanda de
1959 à juillet 1994. En 1975, deux ans après le coup
d'État de Juvénal Habyarimana, un accord d'assistance militaire
est signé entre la France et le Rwanda. Dès le début de la
guerre civile au Rwanda en octobre 1990, les FAR subissent une défaite,
malgré la mort de Fred Rwigema, chef du FPR, qui est aussitôt
remplacé par Paul Kagamé. La France envoie un contingent bien
équipé pour aider les FAR à stopper le FPR. C'est
l'Opération Noroit. Pour réorganiser les FAR, la France
décide de mettre en place un détachement d'aide militaire dont la
fonction est de former les hommes des FAR. Ce détachement d'aide
militaire en vient à former indirectement les miliciens Interahamwe. Les
FAR, composées en 1990 d'environ 5000 hommes, comptent plus de 50 000
hommes en 1994. Les soldats de cette armée Hutu sont les initiateurs du
génocide de 1994 contre les Tutsi et les Hutu modérés.
Dès le début des tueries, le FPR lance une offensive qui lui
permet de gagner du terrain rapidement. Les FAR, mobilisées par le
génocide trop loin du front, ne réagissent pas assez rapidement
pour contrer l'attaque du FPR. Malgré leur supériorité
numérique (le FPR ne compte que 15 000 hommes), les FAR sont mises en
déroute. Elles entraînent dans leur sillage la milice Interahamwe
et des centaines de milliers de civils Hutu qui fuient l'avancée du
FPR.
Des éléments de cette armée sont encore
en fuite au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du
Congo), notamment au sein des FDLR, et dans divers autres pays africains.
Depuis 1994 et la prise du pouvoir par le FPR, l'armée
du Rwanda s'appelle l'Armée patriotique rwandaise, dite APR. Son nom
actuel est les Forces rwandaises de défense.
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