CHAPITRE 5 : FAIBLESSE DES CAPACITES MILITAIRES DE LA
RDC ET
SECURITE REGIONALE
Dans ce chapitre nous analysons les différentes
faiblesses des FARDC et envisage la création d'une armée
républicain et défi de la diplomatie congolaise de la
défense.
Il y a une multitude des faiblesses que la République
Démocratique du Congo affiche, ces faiblesses sont d'ordre
organisationnel, car au sein de l'armée, la défense est
fragilisée suite au niveau d'éducation ou d'instruction, suite au
manque de connaissance des missions des militaires, par manque de connaissance
des objectifs de la sécurité ou mieux des besoins de la
sécurité.
Ceci étant, il est évident que la
sécurité, qu'elle soit nationale ou régionale est un
phénomène globale. Elle implique la mobilisation des forces
productives (capacité de progrès et de survie), des forces
culturelles (capacité de cohésion), des forces militaires
(capacités, d'action, en vue de réaliser des projets vitaux
d'intérêts communs à une ou plusieurs
nations71.
En faisant l'évaluation de la politique de
défense et de la sécurité de la République
Démocratique du Congo face aux menaces extérieurs, nous trouvons
que cette politique n'a jamais été à la hauteur de
défendre l'intégrité territoriale, contre les
différentes attaques, compte tenu de son incompétence, une
armée : sans connaissance de sa mission, non structurée
c'est-à-dire une armée rempli de désordres.
Tous ces éléments ne peuvent pas permettre
à la République Démocratique du Congo de faire face aux
menaces extérieures car la politique de sécurité va de
paire avec la politique de bon voisinage.
Pour ce faire, il faut à la République
Démocratique du Congo une réorganisation de sa politique de
défense et de sécurité. Il lui sera nécessaire
d'avoir une armée Républicaine, bien équipé,
structurée, avoir
71 TSHIYEMBE MWAYILA et BUKASA MAYELE, l'Afrique
face à ses problèmes de sécurité, Paris,
éd. Présence Afrique, 1989, p.241
90
une politique de bon voisinage, voir toutes les informations
possibles concernant la sécurité du pays, le ministère de
la défense et de la sécurité doit être bien
organisé.
Ces dernières années de la République
Démocratique du Congo a été ébranlée par une
politique de défense et de sécurité, donnant lieu à
des conflits les plus meurtriers et les plus dévastateurs de toute son
histoire contemporaine. Aujourd'hui de nombreux conflits usent encore en
permanence le pays et ne cessent de livrer au monde un spectacle d'horreurs,
d'atrocités et de barbarie que la communauté internationale
observe médusée.
A ce point, les problèmes de défense et de
sécurité continuent d'être vivement préoccupants en
République Démocratique du Congo. Le pays semble être
marqué de plus en plus du sceau de la violence armée au point
d'apparaitre comme son propre bourreau même après son
affranchissement des tutelles diplomatiques étrangères.
Cette situation s'aggrave encore d'avantage compte tenu des
conséquences néfastes produites par la récente guerre
régionale de près de cinq ans c'est-à-dire entre
1998-2003. L'armée et la police de la République
Démocratique du Congo sont constituées par des
éléments issus de différentes fractions
ex-belligérantes.
Comprendre les enjeux stratégiques de la réforme
du secteur de sécurité en RDC passe par un examen du contexte
historique et politique dans lequel ces institutions ont évolué
depuis l'époque coloniale.
Pendant la colonie, la force publique avait pour rôle
essentiel l'implantation de la colonie et la protection des
intérêts de cette dernière par la force.
? De la défense et de la sécurité de
la R.D.C pendant la première République : 1960-1965
Depuis l'époque coloniale, la République
Démocratique du Congo connaissait toujours des problèmes
sérieux au sein de son armée, appelé
91
« Force Publique ». Cette armée était
dirigée par des officiers militaires étrangers, qui au lieu de
chercher la consolidation de l'armée congolaise de l'époque, ces
derniers privilégiant plus leurs intérêts et ceux de la
Belgique. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas souhaité préparer
une armée nationale ou républicaine qui pourra défendre
l'intégrité territoriale contre toutes les attaques provenant de
l'extérieure.
Leurs ambitions étaient de former une armée
politique qui allait travailler au profit de leurs intérêts en
cherchant à manipuler les Congolais car le niveau d'instruction
militaire n'était pas formidable, au sein de cette
armée appelé « Force Publique ». Les
Congolais occupaient des postes inférieurs, c'est-à-dire que
les Congolais étaient des sous-officiers qui n'avaient aucun pouvoir de
commandement.72
Après le départ des colons Belges, la situation
de l'armée Congolaise avait pris une autre ampleur. Pendant la
1ère République, le pays fut plongé dans le
chaos au sein de l'armée. Et chaque parti politique gardait ses
militaires. Au lieu que cette armée soit une armée nationale
capable de défendre et d'assurer la sécurité du pays
contre les agressions extérieures, cette dernière s'est fait au
profit d'un groupe des personnes.73
En effet, cette armée accusait une certaine
vulnérabilité, par le biais de l'appartenance tribale. Les
militaires ne pouvaient rester ensembles à l'action des politiciens avec
lesquels ils partageaient les mêmes préférences tribales.
Certains politiciens favorisèrent la mutinerie. Ce n'est pas donc un
hasard si les tensions de ce mouvement se recrutèrent essentiellement
parmi les militaires du sud équateur et du sud Kasaï, ils
bénéficiaient en fait des encouragements de la PUNA (BOLIKANGO)
et du MNC (KALONJI). La même explication justifie l'attachement du
général LUNDULA à LUMUMBA, Tetela comme lui. Le mouvement
général de la promotion et d'affectation des premiers officiers
nationaux tient compte de ce critère.74
72MASPERO, François, Les fleurs du
Congo, éd. Bruxelles, 1972, p.190 73NDAYWEL, è
N'ZIEM, Isidore, Histoire du Congo, Afrique, éd. 1997, p.589
74NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Op.cit, p.600
75 Idem, p.601
92
Pour affirmer l'hypothèse selon laquelle l'armée
était au profit d'un groupe de personnes et tribale ; l'exemple que nous
illustrons ici veut montrer déjà le désordre qui
régnait au sein de l'armée Congolaise.
Le règne de la division s'instaure avec les
sécessions. La
gendarmerie Katangaise fut organisée par le major
Crève-coeur et équipée d'un important armement
hérité de la force publique. Cette armée se
caractérisait par le fait que ses troupes étaient presque
exclusivement la plus part renvoyé et qu'elle eut recours à des
mercenaires européens, Belges, Français, et autres venus
d'Afrique du Nord, du Zimbabwe, sous la pression de l'ONU. Un katangais, le
général Norbert MUKE, fut nommé commandant en chef. Mais
le Katanga se distingue par ses autres armées particulières
directement rattachés à des autorités
coutumières.75
Cet exemple montre combien de fois cette armée
était de caractère tribale qui privilégiée les
intérêts de leurs parties au lieu qu'elle soit en mesure de
sauvegarder les institutions de la République et de sécuriser
l'intégrité territoriale contre les menaces extérieures.
Mais cette armée ne respectait que le commandement de leurs chefs, des
partis politiques ou de leurs groupes.
? De la défense et de la sécurité
pendant la deuxième République : 1965-1997
Cette période est marquée par la prise du
pouvoir par le président MOBUTU qui arrivé au pouvoir, essaie de
relever le niveau des officiers militaires en les envoyant suivre les
formations et mis fin aux désordres qui régnaient pendant la
première République au sein de l'armée. Cela a permis
à la République du Zaïre d'être une puissance
militaire en Afrique ; nous pouvons le confirmer par les interventions au
Tchad, en Angola, au Rwanda, etc. Toutes ces interventions montrent l'effort
qu'a fourni le présidant MOBUTU pour faire de la République du
Zaïre une puissance militaire régionale. Mais malgré toutes
les formations suivies et ces interventions, cette armée restait
toujours une armée tribale, dénationalisée,
personnalisée qui était au profit d'un groupe des personnes.
93
Nous pouvons le confirmer lors de la guerre de
libération par l'AFDL nous avions vu certains officiers militaires fuir
en abandonnant leur poste pour aller s'installer ailleurs. Tous ces
éléments montrent que l'armée n'était pas un profit
de la nation ainsi que les institutions pour les sécuriser contre toutes
les menaces extérieures car c'était une armée
politisée qui privilégiait les intérêts de leurs
dignitaires.76
Cette armée respectait le commandement de leurs chefs.
Ils y avaient un grand désordre qui régnait au sein de cette
armée ; la population Congolaise était sacrifiée à
la tracasserie militaire, en plus le recrutement se faisait selon leur
affinité tribale. L'armée est l'outillage pour le peuple. Le
comportement des militaires Congolais envers la population était
catastrophiques c'est-à-dire un comportement de
supériorité.
Prenons l'exemple de la division spéciale
présidentielle (DSP) qui était une division spéciale du
chef de l'Etat pour assurer sa propre sécurité et dirigée
sous son commandement. Pendant cette période il y avait le
désordre énorme au sein de l'armée qui avait crée
un fossé à l'accomplissement de ses objectifs traditionnels et
des personnes ainsi que de leurs biens. Une armée qui ne savait se
départager entre la protection présidentielle à celle de
la nation toute entière : c'est une armée au service d'un
individu qui devait subir sa réduction avec la disparition du
régime de Maréchal MOBUTU.
Bref, Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur
l'armée,
baptisée «Forces armées congolaises»
(FAC), instaurant une dictature militaire doublée d'un monopartisme
politique où les pouvoirs de l'État étaient
organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement populaire de la
révolution (MPR, 1967-1990), parti-État.
Depuis l'avènement de la guerre de libération
par l'AFDL marquant l'arrivée du président Laurent
Désiré KABILA au pouvoir, la situation de la défense et de
la sécurité s'est empirée suite à la mise en place
de certaines autorités étrangères quand bien même
que son propre fils Joseph KABILA
76NDAYWEL, è N'ZIEM, Isidore, Op.cit, p.
730
94
était l'adjoint du chef de l'Etat Major
Général intérimaire James KABAREBE. On avait
remarqué une insécurité totale au sein de l'armée
et en plus tous ceux qui occupaient les postes clefs n'étaient que ceux
qui l'avaient amené au pouvoir.
Les officiers supérieurs n'étaient, pour la
plupart, que les proches du président KABILA c'est-à-dire
Balubakat. Cette armée donnait l'impression d'une armée tribale
au profit d'une personne ou d'un groupe des personnes.77
Il n'y avait aucune franche collaboration entre la population
et les militaires, car le peuple ne se trouvait pas en
sécurité.
Cette situation a amené une confusion totale dans le
pays. On ne savait pas se prononcer réellement si c'était une
armée Congolaise pouvant sécuriser le pays ou une armée
étrangère ou une milice au profit d'un groupe des personnes, car
elle ne sécurisait que le chef de l'Etat et son environnement.
Mais suite au coup d'Etat monté par les
étrangers qui formaient la ceinture de sécurité du chef de
l'Etat, ce dernier s'était senti dans l'obligation de prendre une
décision de les écarter auprès de lui en confiant ces
postes stratégiques aux Congolais. Cette décision prise par le
chef de l'Etat a poussé les ex-commandants de l'armée à
mener une guerre contre la République Démocratique du Congo.
C'est la guerre dite d'agression du 02 Aout 1998. Les mêmes personnes qui
occupaient des postes stratégiques : des généraux, des
colonels et des officiers militaires ont pris la décision d'agresser le
pays.78
Et l'élément montre que l'armée n'avait
pas une bonne politique de défense et de sécurité
nationale, mais l'armée, constituée des étrangers qui ne
pouvaient pas défendre l'intégrité territoriale de la
République Démocratique du Congo ou ses institutions politiques
contre les menaces extérieures.
77BRAECKMAN, C., La R.D.C : chronique politique
d'une entre deux guerres, Paris, éd. Cerdaf, 1996-1998
78BRAECKMAN, C., Op.cit, p.9
95
Relevons certains cas qui nous prouvent que cette armée
était un profit d'un groupe de personnes : les fortes discriminations en
matière de solde au profit des Rwandais et des autres étrangers
qui épaulent les FAC provoquent les rancoeurs, le solde mensuelle d'un
simple soldat Rwandais s'élève à 100 dollars
américains, celle des nationaux à 10 dollars et ces derniers sont
irrégulièrement payés.79
Du point de vue des unités constitutives de FAC on
évoque surtout l'existence de la 50ème
(cinquantième) brigade, unité de la force terrestre qui
bénéficie en matière de formation d'une coopération
Tanzanienne. Il y a une autre unité importante : la garde
spéciale pour la sécurité présidentielle (GSSP).
Cette unité a peut être commencé à se mettre en
place à l'étape de la prise de Lubumbashi, son commandant se
nomme Ango-Ango. C'est un fils de Célestin KIFWA et donc un neveu du
chef de l'Etat.
Le commandant adjoint est Mr. MBUMB (un Rund Katangais) qui
fut sous MOBUTU un major au camp CETA du Kinshasa. La GSSP qui comprendra peut
être cinq à six mille (5 à 6000) hommes recrutés
majoritairement parmi les LUBAKAT (surtout dans le territoire de
Manono)80.
Il est très nécessaire pour nous de confirmer
encore que les mêmes erreurs continues au sein de notre armée qui
est dirigée par les étrangers. Cette situation est de plus en
plus catastrophique car les grades des officiers militaires sont
distribués comme des gâteaux. Suite aux désordres qui
règnent dans l'armée, les autorités politiques et
militaires échappent à l'effectif même de leurs militaires
pour bien mener le contrôle.
Nous pouvons affirmer que cette armée est
dénationalisée au profit et pour l'intérêt d'un
groupe de s gens car chaque composante a son armée et de toutes ces
armées où les militaires ne respectent que la protection des
leaders, elle n'est pas au service de la nation au contraire la population
devient ennemi auprès de l'armée.
79 Idem, p.97
80BRAECKMAN, C., Op.cit, p.97
81 Idem, p.99.
96
Cette situation ne permet pas à l'armée de bien
sécurisé la population. Prenons la situation de l'Est de la
République Démocratique du Congo où la paix a
été troublée dans la province du Nord-Kivu où les
troupes insurgées du général déchu des forces
armées des FARDC, Laurent NKUNDA BATWARE, ont livré des combats
meurtriers contre les troupes Congolaises entre le 27 de cette même
année.81
Malgré le programme de réinsertion lancé
par le vice président chargé de la défense et de la
sécurité, son excellence RUBERWA, politique dite de
désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), cette
situation semble encore compliquée dans le sens que jusqu'aujourd'hui
toutes ces composante à l'Est de la République
Démocratique du Congo par les troupes de Laurent NKUNDA BATWARE qui
cherchait chaque fois à attaquer la position de l'armée
Congolaise.
L'insécurité ainsi que les cas des violations
règnent sur toute l'étendue de la République
Démocratique du Congo.
Quand on parle de l'armée nationale on sous-entend une
armée au service de la nation chargée de protéger les
personnes et leurs biens, qui veillent à la stabilité des
institutions d'un Etat, sécurise l'intégrité territoriale
contre toutes les attaques.
Mais nous constatons que cette armée contribue à
déstabiliser les institutions de l'Etat. Par exemple le coup d'Etat
organisé par LENGE qui est parvenu à donner la déclaration
à la chaine nationale et échappant d'être capturé
par l'armé Congolaise.
Tous ces éléments montrent que c'est une
armée dénationalisé, personnalisé qu'est au service
et profit de leurs dignitaires.
Les observateurs tiennent pour responsable des
problèmes actuels à la fois la communauté internationale
et le gouvernement : la première parce qu'elle n'a pas su comprendre la
complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission
de maintien de la paix d'une ampleur et d'une
97
force suffisantes, investir les ressources nécessaires
et coordonner efficacement les nombreux initiatives d'assistance
bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est, pour sa part,
critiqué pour son manque d'engagement politique dans le processus de
réforme, pour avoir accordé la priorité aux
opérations militaires pour défaire les rebelles au
détriment des réformes institutionnelles et à la
protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à
la culture de l'impunité qui caractérise les forces de la
sécurité.
L'absence de vision commune de la réforme à
mener garantit que la « demande » de réformes continue
d'être exprimée le plus fortement par la communauté
internationale plutôt que par les acteurs nationaux eux-mêmes. Or,
non seulement cette situation accroît la probabilité selon
laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques
d'acteurs extérieurs, mais elle a également des
conséquences pour la durabilité du processus de réforme.
Le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc
être considéré comme une priorité de long terme
fondamentale pour la RSS, sans laquelle il est peu probable que le processus de
réforme puisse durer ou répondre à la situation et aux
besoins spécifiques du pays.
Malgré la prise de conscience de la
nécessité d'une réforme du secteur de la
sécurité et de la justice depuis les dialogues intercongolais,
aucune vision globale congolaise de la réforme de ce secteur ne s'est
dégagée avant la première tentative organisée lors
de la table-ronde sur la réforme du secteur de la sécurité
de février 2008. Depuis, aucun plan stratégique global de la
réforme du secteur de la sécurité n'a suivi, laissant aux
différents acteurs le champ libre de s'organiser sans définir les
interdépendances pouvant conduire à une RRS avec des plans
sectoriels évoluant dans différents sens.
Parallèlement à cette inexistence d'une vision
globale de la réforme du secteur de la sécurité dans le
pays, plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, notamment le
rôle de plus en plus prépondérant de la coopération
multilatérale et bilatérale et le manque de ressources tant
financières qu'humaines. La volonté politique et les enjeux
sécuritaires dans
98
les provinces de l'Est, dominées par des guerres
successives impliquant des groupes armés congolais et étrangers
contre les Forces armées de la République Démocratique du
Congo, constituent des facteurs supplémentaires non
négligeables.
SECTION I : FARDC À LA CRÉATION D'UNE
ARMÉE RÉPUBLICAINE
En effet, le décryptage du qualificatif «
républicaine » fournit un double éclairage : d'une part, il
établit un lien de causalité entre l'armée nouvelle et le
régime politique la sous-tendant, c'est-à-dire la
république et la démocratie; d'autre part, il donne un sens
à la volonté des élites de rompre radicalement avec les
moeurs sinon les turpitudes d'une force armée au service du mal,
c'est-à-dire le despotisme ou la tyrannie à savoir : l'ANC
(Armée nationale congolais), les FAZ (Forces armées
zaïroises), sans ignorer les milices à la solde d'un homme, d'un
groupe ou des puissances étrangères (AFDL, RCD, MLC, etc.).
Tels sont l'esprit et la lettre de l'article 188 de la
constitution, énonçant que « Les forces armées sont
républicaines. Elles sont au service de la nation. Elles sont
apolitiques et soumises à l'autorité civile ».
Il s'agit d'une révolution culturelle provoquée
par le traumatisme de la dictature et des guerres rebelles à
répétition, dont les massacres, les viols, les pillages de
ressources, les zones de non droit, traduisent les pires abominations que la
RDC ait connues durant cinquante ans d'indépendance.
A la lumière de cette révolution culturelle,
l'armée républicaine peut être définie comme la
capacité de défense dissuasive au service de la démocratie
(valeurs, lois, institutions), afin de préserver les
intérêts vitaux de la RDC (l'intégrité territoriale,
la protection des personnes et de leurs biens,
99
au sens des articles 187 et 188 de la constitution) et
participer aux actions en faveur de la paix régionale (Pacte sur la
sécurité, la stabilité et le développement dans la
région des Grands lacs, Protocole sur la Non-agression et la
défense mutuelle dans la région des Grands lacs, article 5,
alinéa C ; la charte de l'Union africaine (la Force en attente); CEEAC
(Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) et la
FOMAC(Force multinationale de l'Afrique centrale) ; ONU et les
Opérations de maintien de la paix).
|