§ 6. Opération militaire conjointe RDF-FARDC
contre le FDLR au nord Kivu : opération « Umoja Wetu »
Rappelons qu'après l'agression de la RDC par les Rwanda
et ses alliés, après avoir occupé une partie du territoire
national de la RDC, en faisant près de Cinq millions de morts sans
qu'ils aient indemnisé les familles des victimes ni
présenté des excuses à l'Etat congolais. Fort
curieusement, cette même armée rwandaise avait été
permis par l'Etat congolais à entrer officiellement en RDC pour mener
une opération militaire, conjointement avec les FARDC, contre les FDLR
dans le Nord-Kivu. Situation qui serait à la basa de la destitution du
bureau de l'Assemblée nationale avec à sa tête VITAL
KAMERHE.
Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et
d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses
intérêts régionaux immédiats par les forces des
armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette
agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces
à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des
autres.
La priorité est faite à la
sécurité. Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une
gestion durable du génocide de 1994, permet de faire face à la
menace que constituent les bandes armée appelées «
forces négative » d'idéologie génocidaire
opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à
cet
69 LAURENT MUGISHO : De stratégie militaire
dans la politique étrangère des Etats de la région des
Grands Lacs, TFC (inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009
86
effet « qu'après tous les conflits que nous
avons eus (...) la sécurité
reste la priorité des priorités ».
Sans doute ceci explique-t-il l'écart déjà comblé
par le Rwanda en matière d'armement pour pouvoir compter sur la
scène régionale et rendre vaine toute tentative d'agression ou de
déstabilisation. En effet, l'armée rwandaise paraît
être la plus redoutable de la région. Elle est dotée d'une
impressionnante capacité de projection. Cette notion signifie qu'elle
peut intervenir et employer une force adaptée à
l'extérieur des frontières, incluant des hommes, système
d'armes et logistiques à plusieurs milliers de Kilomètre dans un
bref délai, avec la possibilité de la soutenir dans la
durée, voire préparer le retour de la paix. Elle est
également dotée de moyens de prévention (renseignements,
alliances) extérieures et présentent un atout dissuasif qui
protège le territoire national.
C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le
Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait
déjà été démontré lors de l'agression
de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un
puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que
le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la
transition, alors que le gouvernement congolais était accusé
d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives
menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda.
Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit
le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses
problèmes d'insécurité, en créant une force de
barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses
frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant
à créer une menace chez autrui pour assurer sa
sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien
longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis
2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la
dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre du
Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agit à travers
ses intermédiaires congolais.69
L'existence de cette alliance à toujours
été à la base de sérieuses inquiétudes du
côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du
Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait
été d'autant plus lourd en
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cas d'une éventuelle réconciliation du
gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans ces conditions, le Rwanda
serait alors un gouvernement contrôlé. La meilleure solution donc
serait d'inverser les rôles en concevant un mécanisme de
pénétration du côté congolais. Cette dernière
option concourt notamment à la volonté du Rwanda d'avoir des
hommes de confiance dans le régime en place en RDC. L'intégration
du CNDP au sein de l'armée et des institutions du pays verra cette
dernière se réaliser. Toute cette situation pousse le Rwanda, sur
proposition de l'administration Bush, à signer un accord avec la RDC
pour mener cette fameuse opération conjointe RDC - FARDC contre les
FDLR.
Lors du lancement officiel du retrait des troupes Rwandaises
le mercredi 25 février 2009 à Goma sous la présidence des
Ministres Congolais des Affaires Étrangères et son homologue
Rwandais, Représentants des Chef d'Etat de deux pays. Cette
manifestation purement militaires avait connu deux moments forts à
savoir la prononciation des discours des personnalités principales et le
défilé de troupes conjointes RDF et FARDC, signe marquant la fin
de l'opération « Umoja Wetu ».
Le Général John NUMBI, commandant des
opérations conjointes RDF FARDC, avait, dans son allocution,
donné le bilan d'un peu plus de 2 mois d'opération militaire
conjointe entre le Rwanda et la RDC au Nord-Kivu : 153 FDLR tués, 13
blessés, 37 capturés, 103 rendus et rapatriés dans leur
pays le Rwanda par le biais de la DDRRR/ Monuc.
A son tour le Ministre des affaires étrangères
de la RDC avait expliqué en critiquant les politiciens du fait qu'ils
prennent toujours des décisions faciles. Il avait ajouté en
louant le Président Joseph KABILA, lui en tant qu'homme politique avait
choisi de prendre une décision difficile alors que ce processus avait
des conséquences graves. Alexis TAMBWE MWAMBA avait tout de même
appelé la Monuc à appuyer les FARDC pour anéantir
totalement les poches résistantes des FDLR. 70
70 Voir le site :
www.provincenordkivu.org
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Cette cérémonie avait connu la présence
de 2 Chefs d'Etats Majors des armées rwandaises et congolaises, de 2
ministres de la défense du Rwanda et de la RDC, du représentant
du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que des
ambassadeurs accrédités en RDC, du Secrétaire de la
Conférence des Pays des Grands Lacs et d'une foule nombreuse venue pour
vivre personnellement le retrait des soldats rwandais de la RDC.
L'opérations « Umoja Wetu » : cette
opération conjointe entre les FARD et les FRD longtemps ennemies a
permis à ces deux armées d'intervenir militairement sur le
territoire congolais en Province du Nord-Kivu dans un contexte surprenant de
retournement d'alliances, cette opération visant la traque des FDLR a
aussi scellé l'arrestation de Laurent NKUNDA, son éviction du
CNDP par son chef d'État-major et l'intégration rapide des
troupes du CNDP au sein des FARDC, mettant ainsi une fin brutale à leur
campagne victorieuse.
Néanmoins, quand bien même les autorités
congolaises ne veulent pas avouer que cette mission suicide proposé par
l'administration Bush a été un échec, cette
opération à occasionné des morts et un déplacement
massif de la population civile victime des faits collatéraux.
Malgré le bilan ci-dessus donné par le Général John
NUMBI, cette opération n'a pas été capable
d'anéantir les FDLR.
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