III.3.2. LE MULTIPARTENARIAT
Cette dimension des comportements sexuels des jeunes filles
célibataires a été saisie dans cette étude par la
variable : « le fait d'avoir eu des rapports sexuels avec
une autre personne au cours 12derniers précédents
l'enquête ». En utilisant le même modèle
multivarié du CHAID, les résultats issus de ces analyses mettent
en exergue certaines variables comme facteurs explicatifs de ce comportement.
Par ordre hiérarchique, on a : la province, l'âge, le niveau
de vie, et le niveau d'instruction. Mais, l'explication de ce modèle par
rapport au phénomène étudié, prend une autre forme
d'explication du fait que la modalité de la variable dépendante
la plus dominante, nous donne le fait que l'on ne soit pas multipartenaire.
Dans ce cas, tout pourcentage de moins de 5% dans la classe expliquerait le
multipartenariat.
III.3.2.1. La Province de résidence
Les résultats de la fig.III.2 montrent que la province
est lié directement au fait d'voir eu des rapports sexuels avec une
autre personne que la partenaire habituel au cours de 12 derniers mois
précédent l'enquête. Il est à constater que les
filles des provinces de Kinshasa, Bandundu, Province orientale et Kasaï
occidental (42,5%) suivi de celles de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur
(31,4%) ainsi que celles du Kasaï oriental, du Sud-Kivu et du Bas-Congo
(26,1%) ne sont pas multipartenaires.
Les différences observées entre les
différentes provinces peuvent s'expliquer par les différentes
perceptions que différentes coutumes ont en matière de
sexualité dans chacune de ces provinces. Le risque de multipartenariat
des jeunes filles célibataires dans une région est beaucoup plus
influencé par les réalités socioculturelles,
socio-économiques, et institutionnelles des populations (Bado, 2007).
Outre ces réalités, les différences qui y ressortent,
peuvent être l'apanage des diversités socioculturelles entre
entités géographiques (la religion, l'ethnie, la mobilité,
certaines habitudes sexuelles), mais aussi de l'effet de la structure
sociodémographique de la population habitant chaque entité.
III.3.2.2. L'Age de la fille.
Au deuxième niveau de l'arbre, l'âge explique le
multipartenariat pour les jeunes filles célibataires habitant les
provinces de Kinshasa, Bandundu, province oriental et le Kasaï-Occidental,
et celles de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur. Dans le premier groupe
des provinces, les filles de 15-19 ne sont pas multipartenaires (30,5%) que
celles de 20-24 ans (12,0%). Dans cette tranche d'âges, les filles des
provinces de Kinshasa, Province orientale et Kasaï occidental ne sont pas
multipartenaires à 9,4% tandis que celles de la province du Bandundu
sont multipartenaires (2,6%).
Cependant, dans le deuxième groupe de provinces, il en
est de même que le premier où les filles de 15-19 ans ne sont pas
multipartenaires (23,8%) que celles de 20-24ans (7,6%). Le fait qu'une grande
proportion des filles de 15-19ans déclarent ne pas être
multipartenaires que celles de 20-24ans, cela signifie qu'une grande proportion
des filles de 20-24ans sont multipartenaires que celles de 15-19ans. De ce
fait, Il se laisse voire que ce comportement augmente avec l'âge de la
fille. C'est dans ce contexte que Florence stipule que plus l'âge
d'entrée dans la vie sexuelle active est bas, plus le risque d'avoir de
multiples partenaires est élevé (Bopda , 2001).
Ce constat peut être assimilé à
l'expérience déjà acquise par les filles de 20-24ans dans
ce type de comportement. En plus, les filles 20-24 peuvent avoir plusieurs
partenaires dans le but de rationaliser leur satisfaction matérielle.
C'est dans ce contexte que Mboko (2008) fait voir que le multipartenariat aussi
vécu par les femmes célibataires Brazzavilloises, atteignant leur
pic entre 20-24ans, est dû à des raisons économiques. Sous
d'autres cieux, c'est peut-être par la prise de conscience du retard au
mariage par des jeunes célibataires.
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