III.3.1.4. L'Age de la
fille
Les résultats du CHAID (Fig.III.1) montrent que
l'âge est identifié comme facteur de l'arbre de décision
associé à la précocité de l'activité
sexuelle des jeunes filles célibataires. Ces filles sont des provinces
de Bandundu, Province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo ne
connaissant pas le condom moyen de réduction de risque de contracter le
VIH/SIDA. Celles âgées de 15-19ans (14,3%) commencent tôt
leur activité sexuelle que celles âgées de 20-24ans
(3,4%).
Cette entrée précoce des jeunes de 15-19ans en
activité sexuelle s'expliquerait du fait que c'est durant cette tranche
d'âges que les jeunes filles se trouvent en plein adolescence, une
période au cours de laquelle les jeunes commencent à
établir leur indépendance et à poursuivre le
développement de leur propre identité individuelle,
jusqu'à ce qu'ils atteignent le statut social d'adulte. Massaut(2004)
montre que pendant l'adolescence particulièrement à la
puberté, bon nombre de jeunes de cette tranche d'âges sont plus
intéressés par la sexualité et recherchent les contacts
sexuels. Ils commencent à faire l'expérience de la
sexualité, avec eux-mêmes à travers la masturbation et avec
d'autres à travers des contacts sexuels.
Cette explication peut être conforme aux
résultats trouvés par Rwenge (2000) sur les comportements sexuels
à risque parmi les jeunes Bamandais du Cameroun âgés de 12
à 25 ans, déclarant à plus de 65% que la principale
raison des premiers rapports sexuels était une question de
curiosité. Dans le but de prouver leur intimité, les filles de
cette tranche d'âges connaissent tôt leurs premiers rapports
sexuels.
III.3.1.5. Le Milieu de Résidence
Au deuxième niveau de l'arbre, le milieu de
résidence est repris dans le modèle comme facteur associé
à la précocité des rapports sexuels des jeunes filles des
provinces de Kasaï oriental et de Sud-Kivu. Ces filles déclarent
avoir eu des rapports sexuels avant 16ans à 9,3 % en milieu rural et
à 8,5% en milieu urbain. Les filles habitant le milieu rural ont plus le
risque de commencer précocement leur activité sexuelle que celles
du milieu urbain.
Ces résultats semblent être conformes à
ceux trouvés par Guiella (2004) montrant que les jeunes filles qui
résident en milieu rural (52%) contre 38% en milieu urbain sont
proportionnément plus nombreuses à entrer précocement en
activité sexuelle. Le comportement adopté par les filles en ville
est dû l'acculturation, au fait de la modernisation, et les filles qui y
habitent ont tendance à bannir les us et coutumes encore très
présents en milieu rural (Lougoue, 2005).
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