2/ La PAP
L'historique musculaire (échauffement par exemple) qui
précède une activité physique peut affecter la
génération de force et de puissance selon un
phénomène que nous appelons la Potentialisation Postactivation ou
PAP. Bien que les types de contractions musculaires exécutés
durant l'échauffement général et spécifique
puissent affecter la performance en termes de puissance et de force, peu
d'informations existent sur leurs effets réels. En effet, nous en sommes
toujours à l'expérimentation sur le terrain malgré un
nombre important d'études. Cet état de fait provient certainement
du peu de visibilité de ces études ainsi que des non concordances
ponctuelles ou globales entre elles.
La potentialisation post-effort (PAP)est une
augmentation momentanée de la force musculaire provoquée par un
stimulus de potentiation Tillin et al (2009), une
capacité de contraction musculaire plus rapide, et une diminution du
temps nécessaire pour atteindre cette force maximale. (Ebben et
al 2002, sale et al 2004)
L'objectif de cette recherche est de centraliser les
dernières études liées à ce phénomène
de PAP afin de tenter d'en retirer une utilisation pratique. Ainsi, comme nous
le verrons, la PAP existe bien de manière non aléatoire mais elle
est conditionnée à de multiples facteurs assez ardus à
maîtriser sans une personnalisation extrême de l'entraînement
ou tout du moins de la mise en pratique de la potentiation. Il est lié
à la condition physique ponctuelle (instantanée) de
l'athlète, son niveau d'expertise dans son activité mais
également dans l'activité qui servira de PAP, à
l'activité cible et enfin à la cible musculaire de cette
activité sportive.
Ainsi, au fur et à mesure de l'avancement des
différentes lectures, la potentiation apparaît comme viable et
optimisée en cumulant un exercice très lourd puis un contraste
avec de la pliométrie spécifique au sport visé. Les
athlètes les plus performants dans les sports explosifs ou de force
bénéficieront de la plénitude des bienfaits du PAP
(Esformes et al 2011).
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La postactivation potentiation (PAP) est une approche
proposée pour optimiser la production de force et de puissance dans
plusieurs activités tels que : l'haltérophilie, le sprint, le
saut. (Robbins, 2005).
L'objectif d'un échauffement c'est de préparer
l'athlète à exécuter soit un programme d'entrainement soit
une compétition. Lorsqu'il s'agit d'un échauffement à base
de PAP il s'agit de détecter l'intensité idéale pour une
optimisation ultérieure de la performance.
2.1 PAP et intensité
Dans l'échauffement à base de PAP,
l'intensité de travail s'avère très importante ; les
résultats des différents travaux de recherches sont
controverses.Andy V et al (2008) ; Chiu et al (2003) ;
Young et al (1998) ont démontré une
amélioration de la performance chez des sujets entrainés,
après cinq répétitions de back- squat (85% 1RM).
Weber et al (2008) ont observé aussi une
amélioration de la qualité des sauts chez des coureurs de haut
niveau, après un exercice de back squat à (85%1RM). En
contrepartie, d'autres auteurs comme Khamoui et al (2009), Scott et al
(2004)ont trouvé des résultats contraires dans la
performance de détente après trois répétitions de
back squat (75 % 1RM).
Mc Brideet al (2005) ont exploré les
résultats de sprint après des exercices de potentialisation, et
ont démontré une baisse de la performance sur 40 mètres
après back squat à (90% 1RM).Yetter et al (2008)
ont par contre montré une amélioration de la
performance, sur une distance de (10-20/ 30-40) après 5
répétitions à 30% (1 RM).
Une variété d'exercices à base de back
squat utilisant des charges de 70% 1RM allant jusqu'à 100% 1RM ; presque
toutes les études, ont trouvé des améliorations au niveau
de la performance, en utilisant des charges à 85% ,90%(1RM), et ceci
revient essentiellement au statut de l'athlète s'il bien entrainé
en résistance ou non entrainé(Andy V et al
2009).
Young et al (2002) confirment que les sujets
professionnels répondent mieux au travail de la PAP à haute
intensité que les sujets non professionnels, Notre résultat
s'aligne, aussi avec les résultats trouvés par Chiu et al
2003. Ces auteurs ont montré que l'échauffement à
base de PAP avec charges lourdes (75%-95% 1RM) s'avère non efficace pour
des sujets non professionnels. Donc, nous pouvons affirmer que la
différence des périodes de récupérations n'explique
pas le large spectre des différentes intensités utilisées
pour le travail de PAP.
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La variation des valeurs de RM de la population
étudiée peut aussi être la cause du non
significativité des résultats. En effet, des recherches
antécédentes ont montré que la variation de la force
dynamique(RM) des individus influence les résultats de la PAP
(Duthie et al 2002).La non significativité des
résultats revient au fait que le travail avec charges lourdes (85%1RM)
est sans effet sur la performance de la population étudiée. Ce
résultat s'aligne avec celui trouvé par Young et al
(1998). En effet, les individus professionnels (élite)
présentent des valeurs de la puissance des membres inférieurs
beaucoup plus importantes après un échauffement à base de
PAP avec charges lourdes (85% 1RM). Cependant les sujets non professionnels
(amateurs) présentent une baisse de performance après un
échauffement à base de PAP, à haute intensité.
Les recherches précédentes Chiu et al
2000, Duthie et al 2002 ; Young et al 1998 confirment que les sujets
professionnels répondent mieux au phénomène de PAP. Mais,
elles confirment également que les sujets faibles non professionnels
peuvent répondre au phénomène de PAP. Ainsi, une
hypothèse alternative se présente ; les sujets répondent
à la PAP mais à différents périodes de
récupération après le stimulus.
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