2)- « L'attaque » des
révolutionnaires menées contre les Modérés
N'krumah était contre les
fédérations régionales parce que pour lui, ces
fédérations favorisent le néocolonialisme qui monte
à grande échelle. C'était donc une façon à
lui de blâmer la création de l'OCAM. Lui, son groupe et l'OUA ont
envisagé des manouvres afin de porter atteinte à la vie de l'OCAM
et donc du groupe des Modérés qui pour eux sont source de
désunion en Afrique.
Le Président Houphouët conteste pour dire que la
pensée de N'krumah est contraire à l'existence des
particularismes tribaux, des obstacles linguistiques, des
réalités géographiques.
En plus de Kwamé N'krumah, Houphouët-Boigny a de
mauvais rapports d'avec Sékou Touré parce qu'il lui reproche de
partager la même idéologie du président Ghanéen.
N'krumah et Sékou Touré estiment que l'OCAM
24Les États Unis d'Afrique indique la politique
du panafricanisme qui est menée par son instigateur N'KRUMAH. Ce
président et bon nombre de ses compagnons comme Sékou
Touré nourrissaient des ambitions de voir l'Afrique un jour s'unir avec
tous ses États. C'était pour lui de rendre les États en un
seul. 25Pierre
NANDJUI, Houphouet-Boigny:l'homme de la France en Afrique, Paris,
Editions l'Harmattan, 1995, p.93.
n'a pas sa raison d'être car la charte de l'OUA dont ils
sont partisans implique nécessairement la dissolution de tous les
regroupements. Garder encore l'OCAM serait une insulte à l'Organisation
de l'Unité Africaine.
A cela, il faut ajouter que les presses des États dits
révolutionnaires ou progressistes s'attaquent par la voix des Organes de
presses aux Modérés du président Houphouët-Boigny.
Ainsi pour la « Radio Accra » :« le nouveau bloc
conservateur peut et doit être divisé». Selon le
« Ghanian Times » :«la conférence a fait du
beau travail en faveur de l'impérialisme dans son
ensemble.»26
L'Hebdomadaire algérien
« Révolution Africaine » s étonne de
voir le Dahomey et le Congo-Brazzaville accepter de participer à cette
Organisation27. A cette époque les
médias des États du Groupe des Révolutionnaires se sont
attaqués à l'OCAM et donc au groupe d' Houphouët par des
critiques violentes. Les Présidents Ben Bella, N'Nkrumah, Keïta et
Sékou Touré se montrent fort préoccupés. Ils se
réunissent donc à Bamako, le 14 Mars 196528. A l'issue
de cette réunion, Kwamé N'krumah entame une action violente et
criminelle à l'endroit de l'un des compagnons du président
Houphouët-Boigny. Le président Ghanéen porte atteinte
à la quiétude du groupe des Modérés tout en
occasionnant un attentat qui a failli coûter la vie au président
nigérien Hamani Diori.
|