CADRE CONCEPTUEL, APPROCHE
METHODOLOGIQUE ET CADRE D'ETUDE
PREMIERE PARTIE
Mémoire réalisé et soutenu par
Inès Raïssa LOGOZO 12
CHAPITRE I: CADRE CONCEPTUEL
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Le cadre conceptuel présente les bases théoriques
de la recherche.
1-PROBLEMATIQUE
La santé est un droit fondamental de l'être
humain et sa satisfaction permanente conditionne celle des autres besoins
essentiels de l'homme. Ainsi, dans le préambule de la constitution de
l'OMS «la possession du meilleur état de santé qu'il est
capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être
humain» (OMS1946). La santé est déterminante dans le
bien-être et fondamentalement, dans la capacité productive de la
population. La santé a toujours été une affaire à
la fois individuelle et collective puisqu'elle met en relation plusieurs
acteurs.
Cependant, avec l'apparition de la crise économique
à la fin des années 80, les unités sanitaires de base et
les hôpitaux de secteur sanitaire, faute de ressources financières
suffisantes et de moyens adéquats (médecin, spécialiste,
équipement, consommable) ne furent plus en mesure de satisfaire les
besoins sanitaires élémentaires de la population. (BOUZIANI,
MEBTOUL &al: 1999:32) Ainsi, la crise économique connue par la
plupart des pays d'Afrique sub-saharienne a modifié la
problématique sanitaire au Bénin dans les années 80; les
Programme d'Ajustements Structurels et les restrictions imposées aux
budgets de la santé ont eu de grave conséquence sur la formation,
la gestion, l'utilisation des ressources humaines en général.
Elles ont touché essentiellement les moyens matériels dont
dépend le fonctionnement du système de santé. Aujourd'hui
la santé de la population est devenue une préoccupation cruciale
qui nécessite une attention particulière. Les gouvernements ont
vis-à-vis des populations une responsabilité dont ils ne peuvent
s'acquitter qu'en assurant des prestations sanitaires et sociales
adéquates.La santé semble donc devenir une lancinante
énigme pour les gouvernements, à une époque où les
besoins se font de plus en plus importants et les ressources de plus en plus
limitées.
En quelques années, les problématiques de
santé se sont multipliées et sont devenues une priorité
pour de nombreux acteurs, qui ne relèvent pas exclusivement du domaine
de la santé.
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La santé étant devenue une priorité
sociale fondamentale, le Bénin depuis des décennies oeuvre pour
le bien-être de sa population à travers un système de
santé qui cherche continuellement ses marques de performance. Ainsi, le
développement des approches participatives s'impose. L'Etat ne pouvant
tout assumer seul, est obligé à travers le MS de composer, de
trouver des arrangements contractuels, d'entrer en partenariat avec le secteur
privé pour pouvoir atteindre ces objectifs en matière de
santé. La gestion des problèmes actuels de santé exige la
participation active de tous les acteurs du système et cela dans un
cadre réglementaire. A cet effet, la santé publique et plus
particulièrement le champ de la promotion de la santé, se sont
ouverts aux approches participatives et partenariales. Mais force est de
constater la complexité des relations contractuelles.
Dans ce contexte de crise de financement, de l'offre et de la
qualité des soins de santé, des échecs du secteur public
en proie à des grèves perlées, à fournir des
services essentiels et à atteindre toute la population en leur
facilitant une accessibilité financière et géographique,
ainsi que la décentralisation du système de santé,
l'idée des Partenariats Publics-Privés en santé est
apparue. Ces derniers constituent une alternative qui devrait compléter
et non remplacer l'investissement de l'Etat. Les partenariats n'étant
pas une entreprise ponctuelle mais une relation qui doit être entretenue
du début jusqu'à la fin; ainsi existe-t-il des dysfonctionnements
dans la gestion de ces partenariats pour leur pérennisation. Puisque la
participation communautaire constitue une des conditions essentielles pour
l'atteinte des objectifs en matière de SSP, une délégation
de pouvoir en matière d'administration était nécessaire
pour pouvoir atteindre les couches les plus défavorisées. Alors,
l'Hôpital de Mènontin en est un exemple typique de la conjugaison
des efforts des acteurs publics et privés en matière de
santé publique puisque sa gestion a été confiée
à une association conformément au contrat qui liait l'Etat
Béninois et la Banque Mondiale dans le cadre du Programme de
Réhabilitation et de Gestion Urbaine.
Malgré l'accord juridique formalisant l'engagement
entre les acteurs, des problèmes se posent et méritent
d'être soulevés. L'Etat ne joue plus correctement sa partition, ce
qui ne rend pas la tâche facile aux responsables de l'Hôpital qui
se basent sur les fonds générés par les services offerts
aux populations ou sur subventions d'organisations de solidarité ou de
bienfaisance. L'existence d'un contrat ne suffit pas pour garantir la
réussite d'un partenariat. En effet, THOUVENOT (2006) souligne que
«le contrat entre la personne publique et le partenaire privé est
dans tous les cas conclu pour une durée relativement longue. Le PPP
implique une répartition des risques entre
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la personne publique et le partenaire privé. Cette
répartition s'effectue au cas par cas et prend en compte les
capacités et les compétences respectives de chaque
partie».Fort de ses constats,la question des partenariats en santé
,encore d'actualité, semble gagner de plus en plus de popularité
et mérite donc des études impliquant le volet
socio-anthropologique afin de mieux cerner le contexte de mise en place des
partenariats , d'appréhender les motivations, les perceptions des
acteurs , les modalités de gestion , les interactions , les rapports de
force et les jeux de pouvoir qui entravent la participation efficace de
tous.
Cependant il sera question de mettre en exergue les
modalités d'établissement et de fonctionnement de ce type de
partenariat régi par un mandat de gestion, où l'Etat a mis en
gestion privée un service de santé public; ainsi qu'aux
différents jeux de pouvoir, d'alliance et les formes de collaboration
entre les acteurs pour l'atteinte des objectifs fixés sans oublier les
conflits existants. Au vu de tout cela, la question se pose alors de savoir:
Comment fonctionne le partenariat entre le Ministère de la
santé et l'AMSM, pour la gestion de l'Hôpital de Mènontin?
Pour mieux comprendre ce partenariat et l'influence entre les acteurs,
la théorie de l'interaction est essentielle.
En réponse à la question de recherche, quelques
hypothèses ont été formulées.
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