INTRODUCTION
Mémoire réalisé et soutenu par
Inès Raïssa LOGOZO 10
La question de la santé, une préoccupation
sociale, est essentielle au développement des personnes et des peuples.
Ainsi dans l'esprit de la conférence internationale sur les soins de
santé primaires d'Alma Ata 1978) , des conférences de Lusaka
(1981) et Harare (1987) et de l'initiative de Bamako (1987) , le Bénin a
opté pour le volet social de la santé pour tous portant sur
l'amélioration de la qualité, de l'accessibilité des
services et des soins de santé y compris la santé de la
reproduction , de la participation communautaire et de l'utilisation des
services de santé , de la prise en charge des populations pauvres et
indigentes. Aussi des réformes ont été entreprises visant
l'amélioration de l'organisation du système sanitaire.
Cependant il faut reconnaître que le système de
santé d'un pays s'évalue à travers les ressources
humaines, «les moyens et les infrastructures disponibles pour parvenir
à une bonne santé de la population; à travers la
cohésion de son organisation et son efficacité à faire
face aux besoins actuels et futurs de la santé.»(KOUKPO:2005).
Dans les pays en développement, en particulier au
Bénin les différents acteurs du domaine de la santé ont
longtemps travaillé de façon cloisonnée. Ils ont
fonctionné presque hermétiquement ; ils ont rarement
exploité leurs synergies.
Toutefois, depuis une dizaine d'années environ, on
assiste à une évolution assez sensible de l'organisation des
systèmes de santé. En témoignent la multiplication, la
diversification des acteurs impliqués dans le champ de la santé,
une plus grande séparation des fonctions et le développement des
relations contractuelles qu'on observe aujourd'hui. En République du
Bénin la couverture sanitaire est assurée par deux secteurs: le
secteur public et le secteur privé; car face aux nouveaux défis
de la santé et à l'explosion démographique l'Etat seul ne
peut plus tout faire et les infrastructures publiques sanitaires sont en nombre
insuffisant.Il convient alors d'associer toutes les ressources disponibles pour
améliorer la prise en charge sanitaire des populations. Afin de mieux
répondre à l'insuffisante performance du système de
santé, le Bénin a mis en place des réformes prenant en
compte l'élargissement des options de financement de la santé et
une meilleure association du secteur privé aux missions de service
public permettant le renforcement des capacités du système de
santé à répondre aux besoins des populations.
A cet effet, la question des Partenariats Publics
Privés en santé a été agitée au cours des
dernières décennies et s'inscrit dans le débat sur
l'implication du secteur privé. SANNI YAYA, (2005:3),
affirme que «les partenariats public-privé n'ont
pas surgi comme un coup de tonnerre dans le ciel serein», mais pour des
fins utiles.
Depuis des décennies, le gouvernement à travers
le Ministère de la Santé est entré en partenariat avec le
secteur privé pour améliorer la couverture sanitaire. Car au
cours du processus d'ajustement structurel, le gel en 1986 des recrutements
systématiques et les restrictions imposées au budget de l'Etat
ont beaucoup perturbé le développement des ressources humaines,
et de fait, la qualité et la couverture des services de santé et
d'éducation. Les actions de l'Etat se sont surtout
développées avec les acteurs du secteur confessionnel et/ou
associatif; et des hôpitaux publics comme privés ont
été retenus comme Hôpitaux de référence de
certaines zones sanitaires afin de mieux répondre aux défis de la
santé. C'est le cas notamment des Hôpitaux St Martin de
Papané ,St Jean de Dieu de Boko, St Jean de Dieu de Tanguiéta,
Ordre de Malte de Djougou, Sounon Sero de Nikki, Hôpital
Évangélique de Bembérékè et de
l'Hôpital de Mènontin (public) qui a un statut juridique
particulier et qui est né dans la dynamique d'évolution et
d'amélioration mettant en scène des acteurs qui n'appartiennent
pas tous à priori au monde de la santé. Mais des problèmes
restent posés entre les acteurs sociaux dans la gestion de ces
partenariats C'est à ce titre que le sujet de recherche: «
Approche Socio-Anthropologique d'un partenariat public-privé en
santé: cas de l'Hôpital de Mènontin », a
été retenu.
Il sera question de mettre en exergue les perceptions des
acteurs et les conflits liés à ce type de partenariat, sans
oublier les modalités de fonctionnement.
La présente étude est structurée en deux
parties que sont:
La première partie présente les bases
théoriques et méthodologiques de la recherche ainsi que le cadre
d'étude.
La seconde partie est consacrée à la
présentation et à l'analyse des résultats.
Mémoire réalisé et soutenu par
Inès Raïssa LOGOZO 11
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