I.2.3. Reproduction
L'âge à la première mise bas varie entre
onze et seize mois suivant les races. Les caprins sont en général
plus précoces que les ovins. Les intervalles entre mise bas sont compris
entre huit et neuf mois, ce qui indique une faible saisonnalité. Les
variations saisonnières du contexte alimentaire jouent un rôle
important : la saison de pluies entraîne un pic de fécondations
qui
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provoque un pic de naissances en début de saison
sèche (jusqu'à 70 % des naissances de décembre à
mars, saison sèche fraîche en zone sahélienne). Les taux de
fertilité (80 à 180 %) et de fécondité sont en
général, dans un milieu donné, supérieurs de 20
à 30 % chez les caprins par rapport aux taux des ovins.
Les races européennes introduites en zone tropicale
restent saisonnées, mais le sont moins, et présentent des
anomalies, avec des cycles sans ovulation. (Anonyme, 2002)
Les performances de reproduction des
femelles
- La puberté des femelles
La puberté est le moment où apparaissent les
premières chaleurs. C'est un caractère important au point de vue
économique. Mais il n'est pas conseillé de mettre à la
reproduction les femelles dès leurs premières chaleurs. La
fertilité est moins bonne que plus tard : premières chaleurs et
premières ovulations ne sont pas bien synchronisées. La
croissance n'est pas encore terminée et s'en trouve
pénalisée.
Pour chaque espèce et même pour chaque race, un
moment optimum de mise à la reproduction peut être établie
: la nubilité. Comme pour la puberté, ce moment est
lié non seulement à l'âge de l'animal, mais surtout
à son poids, en considérant le pourcentage du poids de l'animal
par rapport au poids moyen des adultes.
Les races tropicales sont, en général, plus
tardives et il est également conseillé de ne pas les mettre
à la reproduction avant qu'elles atteignent les deux tiers du poids
adulte. Les races européennes en zone tropicale ont une puberté
retardée car leur croissance est faible.
Agnelles et chevrettes atteignent la puberté vers six
mois à 40-60 % de leur poids adulte et peuvent être mises à
la reproduction vers 50-60 % de leur poids adulte. (Ayagirwe, 2010)
- La prolificité
Chez les ovins et les caprins, la prolificité (nombre
de produits par mise bas), très variable selon les races, peut
être beaucoup plus élevée que chez les bovins. Les brebis
africaines ont souvent une prolificité assez faible (1,2 à 1,5),
celle des chèvres est souvent supérieure (1, 5 à 2).
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Tableau 1: Résumé des performances moyennes
de reproduction des femelles selon les races (TILLARD E. et al, 2000,
cité par Ayagirwe, 2010).
Race
|
Puberté (mois)
|
Première
mise bas (mois)
|
Intervalle
entre mise bas (mois)
|
Fertilité (%)
|
Prolificité (petits/portée)
|
Retour de
chaleur après
mise bas (mois)
|
Alpine
|
6-10
|
11-15
|
-
|
-
|
1-3 ou 1,5-2,5
|
-
|
Djallonké
|
8-10
|
14,5-17,5
|
6-8
|
-
|
souvent 2
voire + (+ effet mâle)
|
-
|
Créole
|
8-14
|
17,2 #177; 3,1
|
8,5
|
82-95
|
1,75 à 2,1
|
-
|
Le mâle et la reproduction
- La puberté
En milieu tropical, la puberté est souvent tardive chez
les races locales. Pour cette raison, comme chez la femelle, il est important
de considérer non seulement l'âge, mais aussi le poids à la
puberté pour éviter de solliciter des reproducteurs trop
légers et immatures.
- Le nombre de femelles par mâles
Dans les grands élevages, pour assurer une bonne
reproduction, il est important d'adapter l'effectif des femelles à celui
des mâles disponibles. Le nombre de femelles pouvant classiquement
être mises avec un seul mâle en période de monte est de 70
à 80 pour la race Alpine (SOLTNER D., 1993).
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