I.1.4. Zingiber officinale Roscoe
(Zingibéracées)
Cette plante (Fig. 4) est encore connue sous l'appellation de
gingembre. La culture de cette plante a commencée en Asie du sud, puis
s'est étendue à l'Afrique de l'est et aux Caraïbes. Au
Cameroun elle est retrouvée dans les régions du Nord, du Centre,
du Littoral, de l'Ouest, du Nord-ouest, et de l'Est (Noumi et al.,
1998).
(a) (b)
Figure 4 : Plante entière (a), et
rhizome (b) de Zingiber officinale (photos issues deIBIS
médical, 2011)
I.1.4.1. Phytochimie
Plus de 50 composés de l'huile
volatile ont été caractérisés. Ce sont
principalement des monoterpenoïdes [b-phellandrène, (+)-camphene,
cineole, geraniol, curcumene, citral, terpineol, borneol] et des
sesquiterpenoïdes [a-zingiberene (30-70 %), b-sesquiphellandrene (15-20
%), b-bisabolene (10-15 %), (E-E)-a-farnesene, arcurcumene, zingiberol]. Le
goût piquant du gingembre frais est dû essentiellement aux
gingérols, dont le plus abondant est le 6-gingérol. Le goût
piquant du gingembre sec résulte principalement des shogaols (Ali et
al., 2008).
I.1.4.2. Usages traditionnels
Le gingembre est l'une des épices les
plus utilisées dans le monde, spécialement dans les pays sud-est
asiatiques. C'est aussi une plante médicinale qui a été
largement utilisée dans les médicaments chinois et
ayurvédiques, depuis l'antiquité, pour un large ensemble de maux
tels que les constipations, les indigestions, l'hypertension, et les
helminthiases. (Dedov et al., 2002; Jiang et al., 2006; Ali
et al., 2008).Au Cameroun, Zingiber officinale est souvent
utilisé comme aphrodisiaque et comme stimulant sexuel chez l'homme
(Noumi et al., 1998).
I.1.4.3. Données pharmacologiques et
toxicologiques
L'extrait à l'acétone du
gingembre améliore le transit intestinal du repas au charbon chez des
souris (Yamahara et al., 1990). L'extrait aqueux du gingembre aurait
des propriétés androgéniques chez le rat (Kamtchouing,
2002a). L'extrait aqueux du gingembre administré oralement à la
dose 50 mg/kg pendant 4 semaines chez des rats aurait une activité
anti-thrombotique et anti-inflammatoire (Thomson et al., 2002).
L'extrait brut induit une chute de la pression artérielle
dose-dépendante chez le rat anesthésié, montre une
activité cardiodépressive sur la fréquence et la force
des contractions chez le cobaye, et relâche la contraction de l'aorte
thoracique de lapin et de rat induite par la phényléphrine
(Ghayur et Gilani, 2005). L'extraitau méthanol des rhizomes secs du
gingembre produit une réduction significative des taux
élevé de l'hyperlipidémie fructose-induite, du poids
corporel, de l'hyperglycémie, et de l'hyperinsulinémie chez le
rat (Kadnur et Goyal, 2005). Les mêmes extraits administrés
à des souris pendant 8 semaines réduisaient les taux
élevés de glucose et d'insuline, suggérant ainsi une
activité insulinosensibilisante du gingembre (Goyal et Kadnur, 2006).
L'extrait aqueux des rhizomes de Zingiber officinale
possèderait des propriétés pro-fertilisante chez les
rats mâles (Morakinyo et al., 2008).
La DL50 de l'huile de gingembre chez le rat est
supérieure 5 g/kg (Mascolo et al., 1989).Le gingembre peut
causer des brûlures d'estomac et, à des doses supérieures
à 6 g, peut être un irritant gastrique (Desai et al.,
1990). L'exposition in utero au thé de gingembre chez le rat (15, 20, 50
g/l) entraine une élévation des pertes précoces d'embryon
avec une élévation de la croissance chez les foetus survivants
(Wilkinson, 2000). Chez l'Homme, le gingembre peut entrainer des reflux
gastriques (Anonymous, 2003).Zingiber officinale, à de fortes
doses, peut entrainer des arythmies cardiaques et une dépression du
système nerveux central (Gruenwald, 2004). L'inhalation de la poudre de
gingembre peut produire une allergie Ig-E médiée (Chrubasik et
al., 2005). L'administration orale de 400 mg de gingembre 3 fois par
jour pendant 2 semaines chez 12 volontaires humains sains a montré une
légère diarrhée (1/12) pendant les 2 premiers jours de
traitement (Ali et al., 2008).
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