I.1.3. Piper guineense Schum. et Thonn
(Pipéracées).
Cette plante (Fig. 3) est communément appelée
poivre de guinée, poivre ashanti, poivre noir d'Afrique de l'Ouest, ou
poivre noir tout court. C'est une espèce des forêts denses
humides, dispersée de la Guinée en Ouganda (Adjanahoun et
al., 1996). Au Cameroun, Piper guineense se retrouve dans les
régions du Centre, du Littoral, de l'Ouest et de l'Est (Noumi et
al., 1998).
(a) (b)
Figure 3 : Feuilles (a) et graines (b) de
Piper guineense(Photos prises par Karlostachys, 2009)
I.1.3.1. Phytochimie
L'huile essentielle serait constituée de myristicine,
sarisan, safrone, et elemicine comme constituants majeurs, et de 51 mono et
sesquiterpenoïdes comme composant mineurs (Ekundayo et al.,
1988). Le goût piquant des fruits serait dû à la
présence de résines variées, en particulier la chavicine
et un alcaloïde jaune, la pipérine, qui constitue 5-8% du poids du
poivre noir (Rehn et Espig, 1991 ; Lale, 1992). Onyenekwe et al.
(1997) ont isolé de l'huile volatile des fruits de Piper guineense
45 composant dont les plus dominants étaient le â-caryophellene,
le germacrene-D, l'á-ylangene, le limonene et le myrcene.
I.1.3.2. Usages traditionnels
Au Cameroun, Les feuilles de Piper guineense sont
utilisées pour le traitement des maladies respiratoires et la correction
des problèmes d'infertilité féminine. Les graines sont
utilisées comme aphrodisiaques (Noumi et al., 1998 ;
Mbongue et al., 2005). Au Nigéria, les graines sont
consommées par les femme après l'accouchement pour amplifier les
contractions utérines pour l'expulsion du placenta (Udoh et
al., 1999), comme adjuvant dans le traitement des douleurs
rhumatismales, comme antiasthmatique (Sofowora, 1982), contre le vomissement,
les angines, et les douleurs d'estomac (Ndukwu et Ben-Nwadibia, 2005).
I.1.3.3. Données pharmacologiques et
toxicologiques
Une activité anti-convulsivante de Piper
guineense a été rapportée (Abila et al.,
1993). Les extraits de feuilles et des graines ont montré une
activité dépolarisante neuromusculaire (Udoh et al.,
1999). Il a été rapporté que les extraits du poivre noir
stimulaient la digestion des aliments en stimulant la sécrétion
d'enzymes digestives : l'amylase pancréatique, la trypsine, et la
chymotrypsine (Platel et Srinivasan, 2000). Il a été
montré que l'extrait aqueux de Piper guineense est un stimulant
sexuel chez le rat (Kamtchouing et al., 2002b). L'extrait aqueux des
fruits stimulerait les sécrétions des testicules, de
l'épididyme, et des vésicules séminales (Mbongue et
al., 2005). Les grains de poivre noir contracte les muscles lisses
gastro-intestinaux du Cochon d'Inde (Saba et Tomori, 2007).
L'extrait à l'éthanol des fruits a
présenté une DL50 de 1122 mg/kg par voie orale chez le
rat ainsi que des ulcères gastriques (Raji et al., 2003).
L'extrait aqueux des fruits de Piper guineense réduit de 20% la
fertilité des rats mâles après 55 jours de traitement
à la dose 122.5 mg/kg (Mbongue et al., 2005). L'extrait
à l'éthanol des graines de Piper guineense semble
inhiber la mise en place de la gravidité chez les souris, et provoque
des inflammations testiculaires et ovariennes (Ekanem et al., 2010).
|